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Le prix de l'honneur


Par : para-neuski
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Meine Ehre ...


Publié le 26/02/2012 à 12:49:35 par para-neuski

Koursk, 1943. Au fond, ce bled paumé en plein milieu de l’URSS, c’est quoi ? Deux collines, trois villages et 1 million de communistes en face … Je pourrais presque me demander ce que je fous ici … Même après toutes ces batailles, tous ces tués au front, le Führer veut qu’on reprenne du terrain … Mais bon dieu, il s’attend à quoi ? On est des Waffen-SS, pas des Marines … Parfois j’ai l’impression que l’OKH nous surestime un peu, on n’a pas grand-chose de différend de leurs Landsers … Même si on prend en compte le fait que Himmler et ses officiers supérieurs nous fanatisent comme des bêtes, le fanatisme ne change rien au fait qu’une balle dans la tête et l’aventure s’arrête ici … Koursk … le tombeau de près de cinq cent mille bons allemands … tous de bons soldats … Pendant qu’on nettoie nos armes tranquillement, en discutant ou en écoutant Wagner, le sturmbannführer Diekmann vient encore nous parler de sa propagande de guerre …
« Rottenführer Müller, vous m’écoutez ?
- Oui, désolé sturmbannführer …
- Bon, demain, on y passe, SS … demain, on attaque, j’ai donné l’ordre que chacun d’entre vous ait un rab de saucisses ce soir !
Ce à quoi répondirent mes camarades sans se faire prier
- Danke, sturmbannführer, Heil Hitler !
Et mes hommes, mes frères, tendent une fois de plus le bras droit en criant … comme si ils n’en avaient pas assez vu comme ça … remarquez, je suis le seul encore présent à avoir participé aux « Sonderatkion » dans le secteur de Minsk, et je pense que ça se voit … Je suis le seul à savoir ce que le régime national-socialiste réclame de ses hommes, et c’est inhumain … Si les jeunes soldats se battent encore pour leurs idées, personnellement je sais que je ne bats plus que par volonté de ne pas abandonner mes hommes, ma section, des jeunes hommes qui attendent de moi que je prenne les bonnes décisions … Même si je plains franchement Diekmann de devoir envoyer des lettres à chaque famille qui perd un soldat sous ses ordres, je plains encore plus Hauser, notre Hauptscharführer, qui pleure vraiment à chaque fois qu’un SS de notre section meurt. Et à chaque fois, il passe des heures à la morgue, et la seule fois où j’y suis allé pendant que Hauser se recueillait sur le corps d’un Sturmmann, je l’ai surpris en train de parler à ce cadavre. Je décidais d’en parler à l’Obersturmbannführer Stadler, le commandant du régiment, qui m’a conseillé de demander directement rendez-vous avec l’Obergruppenführer Krüger. Je pensais que c’était un peu grossier les faits, car il s’agit simplement d’un sous-officier SS qui avait quelques problèmes psychologiques, rien de grave en fait … Malgré cela, je demandais quand même rendez-vous avec l’Obergruppenführer, qui me remercia de lui avoir fait part de ce problème.
Le soir du 4 juillet 1943, le sturmmann Aue me demanda de leur raconter ce qui s’est passé à Minsk, avant la Bataille de Moscou. Pour moi, c’était difficile d’en parler, mais je ne sais pas pourquoi, j’en parlais aussi simplement que de mon enfance …
« Bah, je me doute que vous devez le savoir, mais ces exactions qu’on a fait à Minsk, ce n’était pas une initiative de Bittrich, cette Aktion c’était une idée de l’Einsatzgruppe B … ce n’était pas exactement à Minsk, mais plutôt entre Minsk et Smolensk. La routine pour eux, on aligne les juifs, on les fusille, on en aligne d’autres, et ainsi de suite …
- Mais il y a bien eu quelques anecdotes sympathiques, pas vrai Rottenführer ? me répondit Aue
- Bof, si tu veux, à chaque nouveau groupe de juifs, il se passait quelque chose … je me souviens particulièrement d’avoir vu arriver une superbe jeune fille, mais comme tous ses congénères, elle était nue, et on pouvait admirer son beau corps blanc et doux. Mais on pouvait aussi assister à des scènes de violence, voir des Orpos la rouer de coups, si bien qu’au bout de quelques minutes, son corps parfait était couvert d’hématomes. Au moment où un des orpos sortit son pistolet, je pris ma carabine et je le frappais avec la crosse avant de le mettre en joue. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai été rétrogradé. Un inspecteur du Gruppenstab, un Hauptsturmführer je crois, est intervenu, et il m’a ordonné de rentrer dans le rang. Je le fis, mais avant, je mis un sévère coup de bottes dans le nez de l’orpo.
- Tout ce bordel pour une juive ? m’interrompit Aue
- Non, tout ce bordel pour une femme, Max. Bref, dans le peloton, je me retrouvais justement à devoir tirer sur cette jeune fille. Quand le Hauptscharführer nous ordonna de tirer, je mis ma carabine à l’épaule, je ne voulais pas la tuer. Le Hauptsturmführer s’approcha de moi et m’engueula « qu’avez-vous dans le crâne unterscharführer ? Donnez-moi ça !! ». Il prit ma carabine, frappa la jeune fille et lui tira une balle dans la tête. Il me rendit ma carabine. Et à ce moment-là, il sortit son Walther et tira encore dans la tête de la jeune fille, jusqu’à ce que son crâne éclate.
- Ah ouais, pas commode le Sturmführer !! répondit Aue
- T’as beau être sturmmann, Max, tu restes toujours un bleu ! Tu n’as rien vu des massacres qu’on a commis, tu ne sais rien de la réalité du national-socialisme !

Après cette petite querelle, je décidais d’aller me coucher, après avoir vidé mon verre de schnaps, et je tombais comme une masse sur mon lit. Cette nuit-là, le fantôme de la jeune fille de Minsk revint me hanter. Puis, je repensais a Hélène, cette superbe secrétaire SS au Reichsführerstab que je voyais tous les jours quand j’étais dans le régiment des SS-VT Der Führer, je gardais le bâtiment, et j’ai eu une courte aventure avec elle, avant d’être mobilisé pour le front de Pologne. Je l’aime.


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