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Omen


Par : VonDaklage
Genre : Polar, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Prisonnier


Publié le 05/09/2013 à 23:17:50 par VonDaklage

Le silence. Voilà la chose qui règne en maître dans cette pièce tandis que je m'éveille. Où suis-je ? Je regarde autour de moi, oppressé par l'absence de bruits, tandis que mon rythme cardiaque s'élève. Je suis dans une pièce carrée. Dedans il n'y a qu'un lit gris métallique, sur lequel je suis assis, et un écran plat accroché au mur. Les murs sont d'un blanc immaculé, baignés de lumière par le néon suspendu au plafond. Il y a deux portes, l'une en bois verni et l'autre en métal. J'essaye de l'ouvrir, rien à faire, elle ne bouge pas. Mon coeur tambourine, je ne sais pas ce que je fais ici. Je me tourne vers la porte en bois et tente de l'ouvrir.

À l'intérieur, des toilettes, un lavabo et son miroir ainsi qu'une douche, le tout séparé par une excroissance noire sortant du mur. Je me laisse tomber sur les toilettes et me met les mains sur le visage. Je réfléchis et essaye de capturer des brides de ma journée d'hier, mais rien, blackout. Mon pouls diminue, je commence à respirer intelligemment afin de me calmer. Je vais devant le lavabo et fais face à la personne reflètée par le miroir. Des cheveux châtains en bataille décollent de mon crâne, quelques-un carressent mon front. Deux yeux bleus comme le ciel, cernant un nez de bonne longueur bien qu'assez fin. Une barbe de trois jours vieillissant de plusieurs année ce visage à peine adulte. Mon T-Shirt blanc possède une sérigraphie représentant une jeune femme mangeant une glace de manière suggestive, mais des tâches de sang fraiches le souillent par endroits. Par réflexe, je tapote la zone sous mon nez afin de voir si je n'ai pas fait de crise pendant mon sommeil. Je regarde mes doigts et ils sont vierges de toute trace d'hémoglobine. Je regarde l'intérieur de mes narines en m'aidant du miroir, mais rien. Bizarre. J'ouvre l'arrivée d'eau et me passe un coup sur le visage avant de me l'essuyer. Je sèche mes mains contre mon jean brut et m'ébouriffe les cheveux. Je retourne m'allonger et me met à réfléchir à un moyen de sortir. L'idéal serait que je fasse une crise et que j'en profite pour revenir avec de quoi partir loin, malheureusement je ne les contrôle pas. J'ai beau y mettre de la volonté, je n'arrive pas à me souvenir de la moindre chose concernant hier. Soudain, un éclair de lucidité me foudroie. Mes poches ! J'y passe les mains et en sort deux tickets de caisse, l'un précisant que je suis allé manger "Chez Tonio" à 14h08 et l'autre que je me suis arrêté dans un bureau de tabac pour m'acheter un paquet de Marlboro à 16h23. Dans l'autre poche, une clé au bout arrondi et recouvert de dents. Je ne l'ai jamais vu avant. Je reste quelques secondes à la contempler lorsque je réalise que la porte métallique est fermée. Mon esprit fait le lien entre les deux et mon corps agit de lui-même.

Je me lève en trombe et fonce contre la porte, je tremble et lutte avec l'epais mur de métal afin d'enfoncer la clé dans la serrure. Ça rentre, jusqu'au bout ! Mon coeur bat à fracas, je recule, tremblant. Je n'ai qu'à ouvrir cette porte pour partir... J'essaye de respirer convenablement, mais mon corps entier frissonne. Je tourne la clé et la déverrouille. Je pose ma main sur la poignée et tente de contrôler mes tremblements. Inspire...Expire... L'air sort de ma bouche bruyamment et j'ouvre la porte d'un coup sec. À cet instant, une sirène stridente me déchire les tympans et un crissement se dégage de l'obscurité devant moi. À peine ai-je posé un pied sur le palier que je distingue des étincelles au plafond. Il est accompagné d'un crissement métallique tandis qu'une silhouette arrive à toute vitesse sur moi. Mon corps refuse de m'obéir, figé sur place. Mon palpitant bat à tout rompre, chaque pulsation me fait l'effet d'une détonation intérieure et je sens la moindre goutte de sang naviguer à travers mes veines. La silhouette me heurte de plein fouet sans que j'ai le temps d'en voir le moindre trait. Ma tempe bourdonne et je me sens faiblir, mes jambes flagellent et je chancèle. Je tombe au sol mais me retourne sur les fesses comme réflexe de survie. Nous sommes là, face à face et aucun de nous deux ne bouge.

- Damian ! Hurle une voix d'outre-tombe.

L'énonciation de mon prénom me paralyse. Prononcé d'une telle force qu'il m'en donne la chair de poule et annihile ma faculté à penser. Je reste recroquevillé ainsi pendant une trentaine de secondes, secondes durant lesquelles je me rend compte que l'ange de la mort n'est qu'un vulgaire mannequin relié au plafond par une barre de fer. Mon corps a pour réflexe de se laisser tomber au sol. Je me met alors à sourire tout en respirant de manière irrégulière à cause de mes tremblements. Soulagement. Je suis en vie. Je finis par me redresser et détaille le mannequin. Il est coiffé d'un haut-de-forme noir et vêtu d'une cape de la même couleur. Un large sourire, quasi-malsain, détruit la banalité de ses traits. Je le contourne et contemple le couloir sur lequel donne la porte.

Il n'est pas éclairé. Il pourrait m'arriver n'importe quoi. Non, si on avait voulu me tuer, je serais pas là maintenant. Je me redresse, avec toujours quelques soubresauts et avance vers la porte. J'en passe l'encadrure et fais quelques pas. De timides lumières illuminent la pièce le long des murs, offrant une atmosphère chaleureuse malgré le climat de tension qui s'est installé. J'avance prudemment et fixe la porte qui se situe au loin. Je me demande ce que je vais pouvoir trouver derrière, avec une pointe de peur accentuée par ma paranoïa. C'est bien entretenu, il n'y a pas le moindre gramme de poussière. La "blague" que m'a faite mon ravisseur prouve que ce n'est pas n'importe qui. Mais j'ai beau chercher, je ne réussi pas à savoir ce qu'on peut bien me vouloir et surtout qui aurait pu me faire ça. Peut-être qu'on veut juste jouer avec mes nerfs. Mon esprit divague dans des théories fumeuses. J'espère avoir les réponses à mes questions rapidement.

La porte devant moi est faite d'une matière que je ne reconnais pas. Lorsque je pose ma main contre celle-ci, un bruit se fait entendre sur le côté, me surprenant. Une surface plate semblable à un écran est sortie du mur. Dessus est affichée l'empreinte d'une main. Je regarde la mienne, la fermant et la dépliant successivement. Je balaye la zone du regard et essaye de voir si ça ne va pas déclencher un autre mechanisme automatisé. Sur la porte, il n'y a pas de poignée. J'ai pas vraiment le choix. Je pose ma paume sur l'objet tout en restant sur mes gardes et un flash lumineux parcourt alors ma main. Il remonte ensuite jusqu'au bout de mes doigts puis l'écran clignote à deux reprises. Sur l'écran s'affiche une photo de moi surmonté de mon nom écrit en gros, Damian Stunk. L'écran s'illumine plusieurs fois et une inscription apparaît. "Accès autorisé". La porte s'ouvre en glissant sur le côté et la surprise m'assomme. Je passe l'encadrure de la porte et arrive dans une grande salle où se trouve une longue table en son centre ainsi que plusieurs portes comme celle que je viens d'utiliser enfin, dans la continuité de la table trône une dernière porte plus massive que les autres. Il y a des gens ici.

Certains sont assis sur des chaises, d'autres sont dans un coin de la salle et un est adossé contre le mur. Hommes et femmes, il y en a pour tout les goûts. Tous se tournent vers moi, tandis que la porte s'abaisse derrière moi. Je me met à stresser, est-ce que c'est une embuscade ? L'homme adossé contre le mur s'avance vers moi en criant.

- C'est bon, on est au complet ! Maintenant, je veux savoir c'est quoi cette merde ?! Crie-t-il d'une voix tonitruante.

D'autres gens enlevés ? Celui qui a parlé se met à marcher en regardant le plafond. C'est une montagne, il doit culminer à 2m10, facile, et il a la carrure d'une armoire à glace. Un métisse chauve avec une veste en jean porté au-dessus d'un débardeur noir et une chaine en argent. Son haut laisse entrevoir un tatouage remontant jusqu'à la base de son cou, mais je suis trop loin pour voir à quoi ressemble le dessin. Il porte un jean clair et une boucle d'oreille à chacune d'entre elles. La salle commence à prendre vie, tout le monde se lève et commence à se rapprocher de la table.

- Maintenant que tout le monde est là, je peux commencer les explications. Déclare la personne qui semble être à l'origine de notre enfermement, à travers des enceintes disposées un peu partout au plafond, d'une voix peu naturelle.

Je me sens mal à l'aise face à cette imposante voix sans corps.

- Approchez et asseyez-vous, continue la voix. Je suis celui qui vous a réunis ici. Appelez-moi Omen.


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