Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le Lys et la Rose


Par : Conan
Genre : Action
Statut : Abandonnée



Chapitre 1 : Préambule


Publié le 21/04/2012 à 18:32:07 par Conan

« Menace NRBC niveau quatre ! Mettez vos ANPVP ! »

Des centaines d'hommes en combinaison sable ou camouflée jettent leurs casques à terre et collent leurs masques à gaz sur le visage tandis que des sirènes se mettent à hurler.

C'est la panique dans la base entourée de plateaux secs et arides en cette saison d'été. Des types n'ayant pas eu le temps de s'équiper courent se mettre à l'abri avant que l'épandage ne commence.

Mon binôme se tourne vers moi et agrippe ma capuche pour m'aider à l'attacher. Je fais de même en vérifiant que son corps est hermétiquement emballé dans sa tenue de protection.

Un peu de buée se forme sur la visière empoussiérée de mon masque. Le battement de mon c½ur dans mes tempes s'accentue à mesure que ma respiration s'accélère. Mes mains moites et enfermées dans mes gants de cuir on du mal à fixer le scratch de la combinaison de mon camarade. Pourtant, il faut faire vite : l'avion Anglais pointe le bout de son nez.

« Épandage ! Épandage ! Tous aux abris ! » Hurle un soldat dont la voix est enrouée et robotisée à cause du masque. Nous nous dispersons tous comme des souris assaillies par un aigle et trouvons des abris sommaires alors que le C-130 passe à seulement quelques centaines de mètres au dessus de nos têtes et ouvre sa large porte arrière et déverse une fumée moutarde qui se dépose lentement sur le sol jaune et rocailleux. Nous sommes bientôt recouverts de milliers de gouttelettes huileuses. Certaines types n'ont pas eu le temps de mettre leur capuche et hurlent en se tordant dans tous les sens. Notamment un gars à coté de moi qui se plaint de brûlures sur la nuque. Je l?entraîne dans un entrepôt couvert à quelques pas de nous et le fait s'agenouiller. Il baisse la tête tandis que je sors mon gant poudreur. Sa peau semble en fusion, les gouttes forment des petites cloques partout. Je le saupoudre de terre à foulon puis essuie la zone pour enlever toute trace de produit chimique.

A peine ai-je le temps d'aider ce type que mon binôme me secoue vivement en désignant la grande antenne qui trône au dessus de l?état-major.
-Les enculés ! Ils nous balancent des CME !

Les contre-mesures électroniques, autrement dit tout acte de brouillage ou d'intrusion à l'intérieur des systèmes informatiques, électriques ou radio. Deux Mirage 2000 de notre camp qui pourchassaient l'avion Anglais sont pris dans le piège. A peine entrés dans la bulle invisible que forme la zone de brouillage de l'ennemi qu'ils perdent de l'altitude et s'écrasent à une centaine de mètres du camp, comme si l'avion avait été foudroyé, tué en plein vol, sans que les pilotes ne se soient éjectés.

Nous n'avons pas le temps de nous lamenter sur leur sort. A peine l'épandage terminé, nous sortons tous de nos abris et formons des patrouilles pour aller dénicher les commandos ennemis dans notre secteur.

A quelques centaines de mètres du camp, je tombe face à trois SAS. Ils me mettent en joue et tirent avant que je n'ai eu le temps de le faire.


Je sursaute. Assis sur un inconfortable banc, ballotté à droite et à gauche, la pluie battant sur mon visage, je regarde autours de moi. Je me trouve au cul d'un camion, serré entre une plaque de métal et Tolens, qui dort encore à poings fermés. La nuit et le mauvais temps m'empêchent de voir à plus de vingt mètres, mais dans la pénombre j'arrive à deviner des arbres et des haies autours de nous. La bâche à moitié repliée tremblote et claque contre la caisse du GBC. Toute la section est endormie ou pensive. Je croise mes bras et, en essayant de me rendormir, me redemande pour la énième fois comment a-ton pu en arriver là. Comment se fait-il que nous soyons en guerre contre nos voisins Européens, après tant d'alliances et de pactes. La crise financière d'il y a deux ans a causé de si grand dégâts, de si profonds changements, que le monde en restera défiguré à jamais.

Qui aurait pu croire que nous allons en Normandie pour empêcher un débarquement Britannique sur nos plages, 667 ans après l'arrivée sur notre sol d'Edouard III et de son armée, préambule à la guerre de Cent Ans ?


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