Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

I'm The Suspect


Par : ElegantWhite
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : 01 NOVEMBRE 2078


Publié le 30/09/2012 à 22:31:32 par ElegantWhite

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MARDI 01 NOVEMBRE 2078
((imaginez la narration par une voix féminine assez mûre.
ex: Mirror's Edge [source d'inspiration]))
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Lorsque l'on se réveille un mardi matin, on se dit souvent que ce n'est qu'un jour de travail comme les autres, à une exception faite: il ne reste plus qu'à venir quatre fois au dix-huitième étage du même building et à s'asseoir sur un siège, face à un écran translucide et tactile posé sur ce même bureau transparent. C'est beau, mais le seul inconvénient, c'est de savoir où se trouvent les extrémités de ce bureau si l'on ne veut pas passer des heures à se frotter les doigts de pied après qu'ils aient fait cette rencontre non planifiée.

Je m'appelle Lana, mais mes collègues me surnomment L.A.N. Il faut croire que prononcer une lettre de plus est un trop gros effort d'après eux. Le monde dans lequel je vis est un monde de paresse et de mensonges, choses que j'écris à longueur de journée. Rien qu'à en voir mon physique, la grande majorité de mes connaissances me donnent une vingtaine d'années... L'intuition n'est pas ce qui leur manque. On me trouve assez séduisante, mais peu d'hommes parviennent à conquérir l'âme cachée derrière ces plus d'un mètre soixante de taille, chevelure brune et semi-longue, dont la frange arrive à peine aux sourcils fins et dessinés de la demoiselle posés sur ce visage de guerrière à peine bronzé. D'ailleurs, j'ai acquit du talent de réduire mes chances de trouver l'âme s½ur en évitant de m'appliquer ne serait-ce qu'une pincée de maquillage, ou encore de porter ces chaussures à talon haut pour pouvoir enfin voir l'horizon de Los Angeles. Derrière ce corps à la facette banale et aux rondeurs fines -voir invisibles- enseveli par l'ombrage et le reflet des innombrables grattes-ciel et hôtels futuristes se cache en réalité une combattante éveillée et consciente de l'esclavage politique dont le gouvernement américain en est auteur. Schématiser de façon concrète la situation est chose que je fais souvent, rien que par le biais de quelques mots:

«Le politicien est le marionnettiste, et nous, civils, sommes les pantins.»

Un jour, je me dis que l'opportunité se présentera. Que le jour où quelqu'un se décidera enfin à raisonner le peuple américain... Mais nous croira-t-il ? Est-ce que cette personne se soucie-t-elle des décisions que prendra les hommes politiques ? Une longue chasse à l'homme dans l'objectif de faire taire la raison, la vérité ? Pourtant, l'information est comparable à la poudre: laissez quelques grain tomber de votre main, voyez-les dirigés par le sens du vent et arriver à destination; il ne suffit d'agir qu'au bon moment, de diffuser un discours sur tous les écrans publiques de la ville, pour espérer que l'Homme agira enfin. Cela fait plus de cinq ans que je passe une fois par mois, le jour de sa mort, devant la tombe de mon père au cimetière de mon quartier. Et que passe des heures assises devant cette pierre taillée à discuter seule, bêtement. Mon père était le dernier élément précieux qui existait, qui pensait comme moi, qui me donnait une raison de sourire en bondissant de mon lit tous les matins avant de me rendre à l'université. Mon père était un homme bien, et je resterai à jamais persuadée qu'il n'a jamais commit ce meurtre. Pourquoi dût-il fuir, s'il se savait lui-même innocent ? Pourquoi ne m'a-t-il pas emmenée... ? Était-ce le seul motif que les flics avaient pour abattre mon père, organisateur de manifestations antigouvernementales depuis plus de quinze ans ?

«Papa, tu me manque. Tellement. Si seulement tu aurais vu la manière dont est subitement partie ta femme, deux mois seulement après ta disparition, avec pour seules paroles "Je t'aime, ma fille...", tu aurais su ô combien ma mère définirait à elle-même l'hypocrisie, la lâcheté.»


Il est dix-huit zéro deux, et cela fait plus de dix heures que je suis là, à taper sur ce clavier holographique projeté sur mon bureau. L'heure pour moi de finir la rédaction de cet article que j'ai instinctivement failli nommer "Ce soir, ton tour", car nous allons -ou plutôt les autres habitants de Los Angeles- pouvoir commencer à voter pour élire le nouveau représentant législatif de notre beau bout de terre regroupant ces plusieurs dizaines d'états. Comme d'habitude, j'emprunte ce trottoir peu éclairé et avoisiné d'un banal boulevard, menant directement à mon appartement se situant à moins d'une demi-dizaine de kilomètres de mon lieu de travail. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que j'aurais dû faire exception à la tradition pour cette fois, après avoir entendu plusieurs sirènes de police approcher progressivement de mon boulevard à deux pâtés de buildings d'ici...


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