Note de la fic : Non notée

La Tour Mikienne


Par : TheAthanor
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 14 : La Clairière


Publié le 07/04/2013 à 20:25:15 par TheAthanor

Lentement, la démarche hasardeuse, trois aventuriers vêtus de capes, un capuchon rabattu sur leur visage, s’avancent à travers la steppe. Un vent furieux s’est levé. Le paysage est désormais parfaitement blanc.
Joan observe la neige avec contemplation. C’est la première fois qu’il en voit autant. Alors que l’Archer se concentre sur ses pieds pour éviter autant que possible les ornières qui parsèment le sol, Lexip jette régulièrement des coups d’yeux anxieux dans la direction d’où ils viennent. Le soleil semble tendre vers l’Ouest, étirant les ombres fantomatiques des quelques arbres. Après une longue et difficile marche, l’Archer prend la parole.
« Deux jours encore et nous serons à Tallek. Nous devrions nous arrêter maintenant, monter notre campement et nous préparer pour la nuit. »

Le groupe s’avance encore un peu et s’arrête près d’un petit bosquet. Une demi-douzaine d’arbres entoure une petite clairière rocailleuse. Les ombres des arbres zèbrent l’herbe parsemée. Les trois hommes déposent leurs paquetages sur le sol.
« Une fois n’est pas coutume, mon ami, je prend les commandes. » dit Lexip en souriant à Persson. « Joan, vois ce que tu peux trouver comme bois aux alentours. Le grand ténébreux s’occupe du feu. Moi, je sécurise la clairière. »
Sur ce, Joan se dirige vers la lisière des bois. L’Archer, au centre de la clairière, se met à ramasser des grosses pierres pour construire un foyer. Lexip, arborant son éternel sourire, se dirige en chantonnant vers l’extrémité de la clairière. Joan, curieux, se fige un instant, l’observant.

Le magicien, comme plus tôt, place ses mains devant lui. Ses yeux virent à un bleu vif, intense, presque brillant. Ce n’est pas une sphère grise mais une sorte de ruban noir qui apparaît entre ses mains. Ses lèvres remuent sans que Joan ne saisisse quoi que ce soit. Au bout d’une longue minute, Lexip lève ses mains vers le ciel. Le ruban sombre s’élève jusqu’à la cime des arbres et se détend brusquement. Une demi sphère englobe le bosquet, et soudainement, l’artefact disparaît. Alors que les yeux de Lexip retrouvent leur couleur normale, il se tourne vers le jeune garçon figé à quelques pas de lui.
« Pas de visiteurs importuns cette nuit. »
L’Archer observe la scène, amusé. Joan se dirige vers le pied de l’arbre le plus proche. Ramassant le petit bois sec, il regarde l’horizon. Le ciel gris est difficilement différentiable de la steppe glacée. L’Archer, toujours assis en tailleur près du cercle de pierre qu’il a installé, frotte patiemment un briquet à amadou. Les étincelles inondent un tapis d’herbes sèches et de petites brindilles qui ne tardent pas à s’enflammer.
Au bout d’une quinzaine de minutes, après avoir fait le tour du bosquet en quête de combustible, Joan dépose son butin près du feu.
Les trois hommes se serrent ensemble devant cette lumière tremblotante, seule lueur dans cette nuit qui a fait tomber sur eux son plus profond voile d’ombre.

Lexip installe sur le foyer une petite marmite en étain, qui coiffait son sac de voyage. L’ayant remplie de neige pure, il jette dedans des bouts de viande et de champignons séchés conservés précieusement dans des sacs en cuir. Les auges sont remplies de ce bouillon fumant, et les hommes apprécient en silence ce moment de répits.
D’un coup, le magicien fait tomber son bol de bois à terre. Le liquide chaud se répand sur le sol qui l’absorbe aussitôt.
« Qu’y a-t-il ? » s’enquiert immédiatement l’Archer.
« Mon piège. Il s’est déclenché. Mais il n’était pas destinés à ces bêtes-là.. »
Son regard est perdu dans le vide.
Pour retrouver sa contenance, il se redresse d’un coup, frissonnant des épaules.
« Alors. Nous avons des nouveaux poursuivants. Et moi j’ai une devinette. »
Joan et Persson se regardent, intrigués.
« Qu’est-ce qui est petit, malsain, qui pue et qui n’aime pas les humains ? »
Lexip a retrouvé son sourire. La lumière jaunâtre qui éclaire son visage donne à la scène une allure surnaturelle.
« Des rats ? » se hasarde le plus jeune.
« Pas loin l’ami. » Le sourire du magicien se fait carnassier. « Des gobelins. »


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