Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Si je tombe


Par : Lucie
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Chapitre 3


Publié le 23/08/2013 à 13:10:20 par Lucie

[c]La trouves-tu à ton goût ? [/c]

[c]« La vérité se meurt dans des limites, le champs de l'erreur est immense »
[Henry St John bolingbroke][/c]





« Faut plus qu'on se voit, tu comprends ? »

J'efface ce message de ta part directement après l'avoir ouvert. Ça faisait plus d'une semaine que tu ne m'avais pas donné signe de vie. Peut-être que tu as réfléchis pendant tout ce temps. Je ne sais pas à quoi tu peux bien penser dans ces moments là. Ceux où tu décides qu'il est temps d'en finir parce que tout ça ne dure que depuis trop longtemps. Je ne sais pas si c'est définitif cette fois-ci. Peut-être que tu reviendras, peut-être que moi-même je reviendrais, je n'en sais rien.

Je me sers une tasse de café, m'assoie à ma table de cuisine, puis tapote rapidement sur les touches de mon téléphone portable. J'avais décidé de ne pas te répondre, mais tant pis. Je t'envoie un simple « d'accord », puis efface ce message de ma boite d'envoi. C'est automatique, et j'espère que tu fais pareil de ton côté. Est-ce que Sarah fouille dans tes messages ?

Après avoir avalé trois tasses de café noir sans sucre, je récupère mon sac et pars pour le boulot. C'est ennuyant de travailler. Je crois que je n'ai jamais aimé le fait de faire comme tout le monde. Même après avoir atteint vingt-trois ans, le constat est le même : ça m'ennuie. Si on en vient à ne plus se voir, tout les deux, ma vie va devenir routine. Une routine affolante. Maison, boulot, dodo. Suis-je condamnée à faire ça toute ma vie ?

La boutique dans laquelle je travaille n'est qu'à quelques pas de la maison. Ça m'arrange, étant donné que je n'ai toujours pas le permis. Je n'ai pas envie de m'encombrer de séances de codes et de conduites, ma vie me convient ainsi.

-Bonjour, Claire. Tu as passé un bon week-end ?

Je souris à Shela en répondant mon « oui » habituelle.

Sauf que je n'ai pas passé un bon week-end. J'ai prié Jess de ne pas venir. Je me suis contenue de ne pas courir jusqu'à ton appartement tout du long. J'ai renié mes envies de meurtres à ton égards en constatant que tu ne me donnais aucune nouvelle. J'ai prié les Dieux pour que Jess me quitte. J'ai prié les Dieux pour que Sarah te quitte aussi. Je veux que tu te sentes seul, que tu comprennes enfin ce que moi je ressens.

On est que toute les deux dans cette boutique : Shela et moi. Les clients sont rares, mais quelques-uns sont récurrents. Si je suis ici, c'est parce que Shela a eu en quelque sorte pitié de moi. Je ne suis pas payé beaucoup, mais ça occupe mes journées de ranger les livres dans leurs étagères. Et même si je trouve ça de plus en plus ennuyant, je suis reconnaissante envers Shela de m'avoir embauché alors qu'elle n'avait aucunement besoin d'une employée.

-Au fait, j'ai une commande pour un certain...

Elle fouille rapidement dans son ordinateur, puis repose les yeux sur moi :

-...Vivier Evan ! S'écrit-elle tandis que je me fige. Ce serait pas le fils du type qui est marié à ta mère ?

Shela sait que je déteste qu'on te nomme comme étant mon demi-frère, depuis elle évite par tout les moyens de le faire. Si elle savait pourquoi elle se donne tant de mal...

-Si...
-Tu veux lui livrer à domicile ?

Je réfléchis une seconde à sa proposition, puis repense soudainement au message que tu m'as envoyé ce matin. Qu'attends-tu de moi, Evan ?

-Non.

Ma réponse catégorique lui fait hausser les épaules. De toute façon, la poste ne devrait pas tarder à passer récupérer les colis. Je ne vois pas pourquoi je prendrais la peine de me déplacer jusqu'à chez toi. C'est certainement ce que tu attends de moi, je sais que c'est une provocation de ta part. Mais aujourd'hui, je n'ai pas envie d'y répondre.

Ou disons que je n'ai plus envie d'y répondre.

La journée se passe dans le calme. Nous avons eu deux clientes, mais elles n'ont rien achetées. Shela a l'air désespéré et je me demande si elle ne va pas finir par mettre la clef sous la porte. Je m'en veux de lui imposer ma présence en tant qu'employée. Chercher un nouveau travail ne serait pas une si mauvaise idée que ça, finalement.

Avant de rentrer à la maison, alors qu'il est à peine dix-neuf heures, je passe au bar du coin. J'ai besoin d'une vodka. Bob, le barman et propriétaire de l'enseigne, me gratifie d'un sourire et me demande ce que je prend ce soir. Il sait parfaitement ce que je veux, aussi, je me contente de lui lancer un « comme d'habitude! » enjoué.

Je m'installe au comptoir et tapote le dos de Larry en guise de salut. Il bougonne, tournant ses yeux globuleux vers moi pour me lancer un regard noir. Je sais que Larry n'aime personne, mais moi, à l'inverse de lui, je ne peux m'empêcher de l'adorer. C'est un vieux grincheux, mais son habitude à venir dans ce bar me suffit pour l'apprécier. On se retrouve bien souvent tout les deux, silencieux, accoudés au bar, notre verre encore à moitié plein devant nous, alors que tout les autres sont déjà partit se réfugier chez eux. J'aime ce bar. Ça ne s'explique pas.

-Mauvaise journée ? Demande Bob alors qu'il dépose mon verre devant moi.

J'en bois directement une gorgée, puis passe la langue sur mes lèvres pour ne pas louper une goutte de ce breuvage si précieux.

-Non.

Même ici, où je me sens un peu près à ma place, je n'en dévoile que très peu sur moi. Je n'ai pas besoin de pitié, même si je sais que Bob n'est pas ce genre de personne.

-Larry, tu sais que c'est interdit de fumer dans les bars maintenant.

Bob montre la cigarette allumé qui trône entre les doigts de Larry d'un coup de menton.

-Vraiment ? Rétorque Le concerné, sans pour autant écraser sa clope.

Il tire même une latte dessus, tout ça ayant pour but de recracher la fumée sur Bob qui tousse en agitant une main devant son nez.

-Tu abuses, tu le sais, ça ? S'agace alors le barman, essuyant rageusement l'un de ses verre tout en s'éloignant.

Je souris un peu. Larry est comme ça avec tout le monde. Juste exécrable. Je trouve que ça a un côté assez drôle. Même Bob n'ose pas en rajouter lorsqu'il est ainsi. Ce serait divaguer pour pas grand chose.

Je reste au bar jusqu'à ce que Bob annonce la fermeture. Il est plus de vingt-deux heures, et j'ai énormément bu. Larry et moi on se retrouve tout les deux dehors, aussi saoule l'un que l'autre. J'ai presque envie de rire de la situation, mais Larry ne m'en laisse pas le temps et tourne les talons pour partir, juste après avoir allumé une énième cigarette.

-Bonne soirée, surtout.


Je marmonne ça dans ma barbe. Larry ne m'a sûrement pas entendu, mais ce n'est pas grave. Je déambule dans les rues. Je tiens à peine sur mes deux jambes, alors je m'appuie un peu au mur quand j'en ai l'occasion. Y a presque personne dehors, mais les seuls personnes que je croise semblent rire intérieurement de mon état. Je les ignore sans beaucoup de difficulté. J'ai souvent remonté ses rues saoule, ce n'est pas la première fois – et sûrement pas la dernière.

Je gravis les marches des escaliers de mon immeuble progressivement, et autant avouer que c'est une très lente progression. J'ai l'impression d'avoir deux boulets accrochés à mes chevilles, et évidemment ça ne m'aide pas. Quand j'arrive enfin à mon étage, je pousse un soupir de soulagement, avant d'appuyer sur l'interrupteur pour que la lumière se rallume.

Un mauvais pressentiment me dit que je vais être obligé de passer ma nuit dans les toilettes, ce soir. La nausée n'est vraiment pas loin, j'en ai même du mal à avaler ma salive.

C'est quand j'ai enfin trouvé mes clefs dans mon sac et que je relève la tête que je t'aperçois. Je me fige à mi-parcours, entre deux appartements. Tu croises mon regards et te redresses, ayant précédemment adopté la position assise.

Je m'avance vers toi d'un pas que je veux assuré, et même si l'alcool que j'ai ingéré aide peu, je crois que j'arrive à paraître un peu près sobre.

-Qu'est-ce que tu veux ? Je demande d'un ton sec, mettant la clef dans la serrure.

Je pénètre à l'intérieur de mon appartement. J'attends une réponse clair, mais tu ne fais que garder le silence. Tu me suis. Tu fais comme si c'était chez toi. Je ne dis rien, j'ai l'habitude. J'ai l'habitude que tu fasses ainsi, comme si tu avais le contrôle de tout. Et peut-être que c'est vrai. Peut-être est-il temps que je m'en rende compte, que j'admette ma défaite sur toi. Parce qu'après tout, je ne suis pas assez forte pour contrer tes agissements.

Mon cœur s'emballe quand j'entends la porte de mon appartement se fermer à clefs. Je me ressaisis avec le peu de force qu'il me reste, et entreprend de jeter ce qu'il me reste de café pour faire une nouvelle cafetière. C'est inutile, mais ça m'aide, si tu savais. Parce que quand tu es là, tout ce qui compte c'est m'occuper les mains. Il ne faut pas que je te regardes, ça annoncerait la fin.

Je capte le bruit d'une chaise qu'on tire. Encore une fois, tu fais comme chez toi. Au fond, je ne suis pas sûre que cela me dérange, même si une partie de moi semble en désaccord avec ça. C'est drôle, hier encore j'espérais que tu sois là, assis à cette table. Je ne sais pas ce qui a changé depuis. Ton message m'a peut-être un peu refroidi. J'ai pas l'impression que tu es quelque chose à faire ici et ça m'agace de savoir que j'ai sûrement raison.

-Tu ne veux pas t’asseoir ?
-Pour quoi faire ?
-Tu es bourrée. Est ta seule réponse.

Je sais que tu as raison. Mes jambes semblent faîtes de coton. Mais non, Evan. Non, ce soir, je n'ai pas envie de t'obéir. Je n'ai pas envie de te donner raison. J'imagine que c'est ce que tu attends de moi. Si cela s'avère être vrai, tu seras déçu. J'ignore alors ton conseil et continue de faire le café.

-Dis-moi pour quoi tu es là, Evan, et vas-t-en.

Tu ne dis toujours rien. Je t'entend seulement allumer une cigarette, et mon corps se tend quand il perçoit la proximité du tien. Je n'ai pas eu le loisir d'anticiper ce geste. Je n'ai pas eu le temps d'entendre tes quelques pas. C'est seulement quand tu tends un bras au dessus de nous pour attraper une petite tasse dans le placard du haut que je me rend alors compte de ton manège. Mon souffle se coince dans ma gorge quand ton corps frôle le mien. Tu ne restes pas longtemps près de moi, mais cela suffit pour balayer ce qu'il me reste de raison. Tu retournes aussitôt t’asseoir. Tu dois être déçu de constater que je n'ai toujours pas acheter de cendrier, comme tu me l'as recommandé quelques semaines plus tôt. Je ne voulais en aucun cas te faire ce plaisir là et ce même si tu dois te servir d'une de mes tasses pour y mettre tes cendres.

Encore tremblante de ton ancienne proximité, j'appuie sur le bouton marche de la machine à café. Le bruit qu'elle produit devient alors le seul son audible. J'attends. J'attends une réponse qui n'est toujours pas venue. Je perd patience. J'use alors du peu de courage qu'il me reste pour réitérer ma question, te tournant toujours le dos.

-Alors, pour quoi es-tu là, Evan ?
-Je ne sais pas.
-Tu ne sais pas ?
-Non.

J'ai envie de te dire « Alors vas-t-en! », mais je n'en ai plus le cran. Je me maudis pour ça. Pour le pouvoir que tu as sur moi. T'en rends-tu au moins compte, Evan ?

-Si Jess venait à-
-Tu ne lui ouvrirais pas.

Tu en es certain. Et le pire dans tout ça, c'est que tu as raison. Je ne lui ouvrirais pas, parce que tu es là et que ça me suffit. Je me sens soumise à toi. Je n'aime pas constater que tu me contrôles avec autant de facilité. Je ne peux pourtant rien y faire, je ne peux que me plier à tes souhaits. Je me déteste pour ça.

Je me baisse pour atteindre le placard du bas et en sors ma bouteille de Vodka. J'attrape un verre au passage et viens m'installer à la table. J'ignore le regard que tu me lances. C'est la seule chose que je peux faire de mon propre chef : boire. Je ne relève pas une seule fois les yeux vers toi. Croiser ton regard serait une erreur de trop. Une erreur qui ne serait pas acceptable.

-Tu as commandé un livre chez Shela, ce matin.
-Oui.
-Une raison spéciale ?
-Non. Un ouvrage qui me tient à cœur, voilà tout.

En entendant ta réponse, je sais alors que la discussion est close ; je n'en serais pas plus. Tant pis, je n'aurais cas demander l'origine de cette ouvrage à Shela demain, s'il s'avère que j'en ai seulement le courage. Te prouver que ça m'intéresse serait tomber dans ton piège.

Tu ne prends pas la peine de meubler la conversation. Je me sens tout d'un coup idiote d'avoir fait des efforts de ce côté là. Tu t'en fous qu'on discute ou non, toi. Tu es juste là, m'offrant ton silence et ton regard insistant. Oui, c'est ça, Evan, observe l'état merdique dans lequel je suis. Contemple ton œuvre.

La trouves-tu à ton goût ?

-Sarah n'est pas là, ce soir ? Tu t'ennuies, tout seul, chez toi ? Je dis d'un ton que je veux acide mais qui ne l'est sûrement pas assez.

Même si tu ne réponds rien, je sais pourtant que mes paroles ne te laisse pas de glace. Mais tout bien réfléchis, je m'en fiche de comment tu prends les choses. N'es-tu pas venu de ton propre chef ? Alors assume.

Finalement, après avoir observer ma bouteille de vodka pendant tout ce temps, je m'en sers un verre que je bois d'une traite. Je béni l'inventeur de cet alcool. Je n'irais pas jusqu'à dire que la vodka est la seule chose capable de m'aider, mais c'est tout comme. Ma mère ? Ton père ? Shela ? Sarah ? Jess ? Que savent-ils, au fond ? Peut-être plus de choses qu'on ne l'imagine. Mais est-ce vraiment important ? Aucun d'eux ne savent réellement ce que je peux ressentir, puisque je ne suis moi-même pas en mesure de mettre des mots dessus.

-Cinq ans après, nous en sommes toujours au même point. C'est drôle, tu ne trouves pas ?

Je vais trop loin ce soir, j'en suis consciente. Mes paroles s'échappent d'elles-même. Je ne peux rien y faire, c'est plus fort que moi. Tu as raison, je suis bourrée. L'alcool me fait dire des choses que je n'aurais jamais dîtes en temps normale.

-Vas-t-en, Evan.

Oui, pars. Pars avant d'atteindre le point de non-retour. C'est ce qui va arriver si tu restes là. Mais tu ne bouges pas d'un cil. Seule ta lente respiration se fait entendre par dessus le bruit de la cafetière. Je ne relève pas les yeux, mais du coin de l'oeil, je peux voir ta main non loin de mon bras. Un imperceptible frisson me parcoure et je ferme un instant les paupières.

Je désire juste que tu dises quelque chose. Je veux savoir. Je veux savoir ce que tu ressens toi. Es-tu aussi perdu que moi ? Ris-tu intérieurement de notre situation ? Mais tu ne peux m'offrir que ton mutisme pour seule réponse. Je te hais pour ça. Pour tes non-dits. Pour ces réponses que toi seul est en mesure de me donner mais que tu tais pourtant.

-Je ne sais pas ce que tu cherches en venant ici, surtout après le message de ce matin, mais tu peux faire une croix dessus. Je dis avec amertume. Je ne serais pas ta poupée, Evan. Pas ce soir.

Je te pousse hors de tes limites. Je veux que tu oses toi aussi. Je crois qu'au fond j'ai besoin de te dire tout ça. J'ai besoin qu'on mette carte sur table, qu'on prenne une décision et qu'on ne revienne plus dessus. Plus jamais.

-Tu as besoin de dormir, tu dis n'importe quoi.
-Je ne suis pas fatigué, je rétorque au tac au tac.
-Claire...

J'inspire à fond. Pourquoi prononces-tu mon prénom de cette façon ? Comme si tu savais tout. Comme si tu étais le seul à comprendre. Mais tu ne comprends pas, Evan. Pas plus que tout les autres. Une boule se forme dans ma gorge, mais j'ai décidé de ne pas pleurer. C'est finis ça, ces moments où je partageais mes faiblesses avec toi. Oui, Evan, combien de fois as-tu vu mes larmes couler ? Combien de fois as-tu eu accès au plus profond de mon âme ? Combien ? Mais tout ça c'est finis, maintenant. Ce temps là est révolu. J'ai grandi depuis. J'ai compris combien tu t'en fichais que je sois mal, que je sois triste ou en colère. Rien ne t'atteins. Je t'en supplie, explique-moi. Explique-moi comment tu fais.

-Tout ça n'a que trop durer, tu ne crois pas ? J'ai besoin que tu me dises que j'ai raison et que tu partes d'ici.

Seul ton silence me répond, une nouvelle fois. Inconsciemment, je relève les yeux et ce n'est que quand mon regard noisette s'accroche à tes iris bleutés que je m'en rend alors compte. Ton regard est toujours aussi insondable. À quoi songes-tu ? As-tu peur ? Es-tu triste ?

Je veux juste que tu fasses quelque chose. N'importe quoi. Même me frapper, si cela pouvait m'aider à comprendre ce que tu ressens en cet instant. Mais au lieu de ça, au lieu de m'aider à comprendre, tu te lèves de ta chaise, brisant notre échange de regard. Je te regardes sortir de la cuisine mais je ne te retiens pas. J'entends bientôt ma porte d'entrée se déverrouiller. Ta présence s'efface quand tu la claques sans ménagement derrière toi, ce qui me provoque un petit sursaut de surprise.

C'est mieux ainsi. Tu es partis, je suis restée. Un étrange sentiment de culpabilité s'insinue en moi. Mais c'est trop tard pour se sentir coupable. Ce qui est fait est fait, ce qui est dit est dit ; on ne peut revenir en arrière.

Je pose les yeux sur la petit tasse qui contient ton mégot, seule chose qui prouve que tu étais bien là, assis à cette table. Je ne le jetterais pas, demain il sera encore là pour me rappeler combien ton absence peut aussi faire très mal.


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