Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Mirai Nikki - Closed Beta


Par : Relinus
Genre : Fantastique, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 1 : Prologue - 1


Publié le 21/08/2013 à 16:26:54 par Relinus

« Imagination - C'est cette partie décevante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours; car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était infaillible du mensonge » Blaise Pascal














Andrew Ryan est un personnage qui m’a toujours fasciné. C’est, je ne sais pas, c’est ce quelque chose, ce quelque chose qui jusque là me paraissant absent de l’esprit des gens. C’est cette conviction, cette assurance, cette volonté, cette détermination ; si invisibles et impuissantes au sein du genre humain, qu’elles ne peuvent être issue que d’une fiction. D’un jeu vidéo en l’occurrence. C’est comme ça, quand on joue à Bioshock jusqu’à perdre de vue tout critère de différenciation entre la nuit étouffante et l’aube languissante.

Bon sang, ça ne doit pas être la seule raison pour laquelle je n’arrivais pas à détourner mes pensées de ce foutu jeu ce matin là. Peut être parce que rarement un jeu vidéo m’avait captivé aussi intensément. Excepté les quelques nuits blanches passés il y a quelque mois à me tourmenter quant à mon rapport entre l’imagination et le réel (ainsi que quelques autres passées avec mes frayres du 15-18 ), je n’avais pas autant cherché le sommeil que depuis que j’avais fini ce jeu. Pourtant mon esprit est habitué à digérer un tel foutoir philosophique habituellement. Mais le personnage d’Andrew Ryan avait trouvé en moi comme une résonance, palpable et surtout, presque paisible…
Bien sûr, il m’est encore aujourd’hui impossible d’imaginer à quel point cette soupe tumultueuse de réflexions sur un simple jeu vidéo, allait trouver un écho et un sens au sein même de la spirale chaotique dans laquelle mon âme avait glissé ce jour là.
Il faut que j’y aille doucement, car je suis à présent sur le point de rédiger l’histoire d’une perte de sens. Quand j’essaie de me souvenir, c’est décidément le commencement qui me paraît le plus clair, sans souillures. Autant le raconter au présent, je n’ai rien à ajouter avec le recul dont je dispose maintenant.





Un hurlement strident. Pas des cris, juste du bruit. Je tourne la tête : un flash rouge vermeil me traversa la rétine. Je ne suis donc pas dans un rêve. Ma main répond enfin à mes ordres. Les cris d'alarme rebelles à l’ordre de mes pensées se taisent face à la répression fomenté par mon poing sur la tronche de ce foutu réveil.

6 heures. Allez, ouvre les yeux.

Je suis cette fois forcé de regarder la réalité en face, la première fois depuis des semaines. Nous sommes le jour de la rentrée, le 3 septembre en France. Sauf qu’on n’est pas en France, et c'est bien difficile de prendre le chemin du lycée une semaine avant les autochtones. Il s’agit de tout balancer ce que j’ai de volonté pour aujourd’hui alors.

Il est temps de faire une vérification des données.

Mon nom c’est… Joey . Il y a longtemps qu’on m’appelle comme ça, impossible de me rappeler mon véritable prénom. Edouard peut être. Nan, Edouard c’est Cislak, je confonds. Enfin peut être que je suis Cisla…

Merde Joey, arrête de dire n’importe quoi et concentre-toi.
Ca fait un mois que j’expérimente une vie entre rêve et réalité. Le rêve lucide a toujours été pour moi un moyen de faire face à un second monde, plus propre, plus aisée, plus acceptable pour ma personnalité si intangible dans le monde réel. Pourtant, je vis entre les deux. Car ce rêve n’est plus le mien. Je n’ai pas toujours l’impression de m’y sentir chez moi. Ce n’est pas moi qui aît bâti la maison de mes rêves en fait, et surtout, je n’en suis que le locataire. Quelqu'un se les ait approprié.
Le propriétaire pourrait être Andrew Ryan, c’est peut être pour cela que mes pensées ce dirigeaient vers ce personnage fictif ce matin…

Merde, 6h45 . Merde merde merde.

J’avale le café froid préparé la veille. Un expresso extrêmement coriace. Aussi glacé soit-il, mes muscles se sentent soudainement revigoré par la puissance d’un café bien préparé. Café aussi brûlant d’énergie que… que…

« Que ma bite »

On dirait que mon retour à la vie réelle va s’accompagner de mon retour à la bonne humeur, comme d’habitude. Seul, je ne suis même plus sûr de savoir distinguer la plus triste de mes réflexions. Mais hors de mes rêves, mes pensées maussades ne profitent à personne. J’aimerais même éviter d’avoir à les partager avec moi-même.

7h30. Bordel.

La porte d’entrée s’ouvrit d’un seul coup de pied. Je suis plus réveillé que je ne le pense. Les premiers rayons de Soleil parcourent mon échine, et court circuitent la totalité de mon corps. Mais mes yeux eux, y observent une dernière chance de résurrection. Un éclair d’énergie, aussi dérangeant, éreintant, contraignant, destructeur que renforçant. Me voilà de retour parmi les éveillés. En enfourchant mon vélo, le contact du métal froid m’a rappelé des tonnes de souffrances, de peines, que la vie réelle apporte avec son lot d’obligations. Mais pourtant, je me surprends à murmurer :

« Bon sang, ça m’a manqué » . Et je lâche mes freins

Musique : http://youtu.be/5Jj3wZVc7nw?t=12s

Mes muscles ne sont presque plus engourdis. Mon esprit, je ne sais pas. La route est encore floue. Le chemin est gravé dans ma mémoire mais pourtant, il semble toujours moins clair que dans mes souvenirs.

« Merde mes lentilles ! »

Ah oui, tiens, j’ai oublié mes lentilles. D’où le flou. Logique. C’est assez gênant, je me suis dit en me pettant la gueule sur le bitume.
Pourquoi je me suis frappé la tête en mode Facepalm sur mon vélo? Je sais pas, réflexe. Alors pourquoi je ne me suis pas rattrapé quand j’ai perdu l’équilibre ? Va savoir, connerie.

Habituellement, j’aurais gueulé comme un metalleux mais là… ça me faisait drôle. Ca me faisait vraiment marrer en fait.

En tout cas, mon esprit va être obligé de se réveiller après ça.

Une main tendue ? Ca c’est réel, je suis réveillé. Qui ?

« Hey connard, t’as encore roulé sur Madame Ruelland pour te casser la gueule comme un con ?»

Cette voix. Avec elle remonte une poignée de soleil, quelques fous rires et une odeur de boule puante. Je m’autorise pour de bon à me laisser gagner par la bonne humeur on dirait. Ca doit être ce soleil matinal.

« Content de te revoir, Paris Zone C ! »


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