Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Comment tuer sa mère (en cinq façons) ?


Par : faces-of-truth
Genre : Nawak
Statut : Terminée



Chapitre 11


Publié le 26/08/2013 à 18:17:04 par faces-of-truth

Je pistais Maman, caché derrière un mur du salon. Elle semblait plus fatiguée que d’habitude. Encore un petit peu plus de faiblesse, et on pourrait parler de léthargie. Je ne savais pas comment les femmes faisaient pour avoir toujours matière à se plaindre de la sorte. Le plus drôle (enfin drôle…, le plus exaspérant surtout) était qu’elles ne simulaient que très rarement leur malaise. Elles avaient toujours la nausée, la migraine, l’hypoglycémie quand elles étaient trop grosses, la goutte rouge au vagin, la surtension, les chaleurs… Mais putain quel calvaire d’être une gonzesse ! Sérieusement, nous n’avons pas ces soucis, nous les mecs. On a nos problèmes, mais rien de comparable. Quelle horreur. Le pire dans tout ça était que les entendre geindre ne faisait pas naître dans nos cœurs une éventuelle émotion… Non, ça donnait envie de lui en foutre une ! Et à raison, d’ailleurs.
Aujourd’hui, mon plan allait me servir à la fois de défouloir pour avoir supporté toute la journée sa maudite voix de mauvaise mère, mais aussi de vengeance après la monstrueuse raclée qu’elle m’avait mise l’autre jour. Bordel, ma tignasse s’en souvenait encore, et le traumatisme n’était pas près de disparaître tant que cette connasse continuerait à respirer.
Je la vis s’approcher de l’escalier et commencer à gravir les marches avant de disparaître dans l’angle, vers l’étage. Tu venais de mettre le pied dans le piège à loup, vieille pute. Tu allais payer pour chaque coup que tu m’avais mis, et crois-moi… Pendant le temps que j’ai passé dehors à attendre que ta crise de caca nerveux se tasse, j’ai pris soin de me remémorer la scène… et de compter chaque baffe, chaque contact entre ta peau et la mienne. Et j’ai respectivement mis autant de couteaux, lames en l’air, dans la panière à vaisselle que je disposai au bas de l’escalier. Bon d’accord, j’en avais mis beaucoup plus, à l’image du pourcentage de colère qui brûlait en moi.
« Claque bien, Maman. »
Je me dirigeai vers la chaîne hi-fi et mis les haut-parleurs à fond. Je plaçais le disque Faceless de Godsmack et lançai la lecture. Combien de temps allais-tu supporter l’intro de Straight Out of Line, hein ?
Maman se dirigeait vers sa chambre lorsqu’elle entendit la batterie percer les murs. Elle cria avec agacement « Baisse le son ! ». Je dessinai un sourire sur mon visage, et explosai dans un rire assourdi par l’explosion sonore que la guitare couplée à la basse déclenchèrent. Je sentis les vitres vibrer au rythme du morceau. Maman se mit à hurler, folle de rage, imaginant la honte qu’elle éprouverait lorsqu’elle devrait aller s’excuser auprès des voisins à cause des nuisances. Elle se précipita d’un pas lourd dans l’escalier pour éteindre cette musique infernale et se jura de me foutre une dérouillée à en faire passer la précédente pour un épisode de « Mickey à la Pêche ».
Son visage était tordu par la fureur. Et ce sentiment allait être le dernier son existence. Sur les quelques marches du virage dans l’escalier, j’avais pris soin quelques minutes plus tôt de bien mouiller le bois des marches et de laisser traîner le chiffon de la madre, lui aussi bien humidifié au produit nettoyant. Et comme prévu, son pied ne se posa pas mais fit une superbe glissade en avant qui la fit voler l’espace d’une demi-seconde en l’air. Mise au ralenti, cette scène me sembla magnifique. Ma pétasse de génitrice ouvrant le bec pour pousser un hurlement, ses mains cherchant désespérément un endroit pour s’accrocher et un effroi épouvantable se lisant dans ses yeux grands ouverts. Je retirai ce que j’avais dit, c’était ça son dernier sentiment.
Puis, j’appuyai sur « Lecture normale », et là, ce fut le feu d’artifice. Son dos s’écrasa sur l’angle d’une marche, ses ongles se plantèrent dans la rampe mais la vitesse fut telle qu’elle les lui arracha, son bras se trouva dans un angle défavorable et un roulé-boulé acheva de le lui briser, sa tête se fracassa contre l’escalier, sa cheville se retourna et une nouvelle pirouette lui broya un peu plus les os. Le bouquet final fut lorsqu’elle s’empala, face vers le sol, sur la panière à vaisselle. La musique fut plus calme à cet instant pour que je profite du bruit de déchirure qui témoigna de la parfaire fusion entre Maman et ses couverts.
Dans un incroyable instinct de survie, je la vis pivoter avec difficulté sur le dos et révéler la vingtaine de poignards implantés dans les épaules, la poitrine et le bide. Elle tomba lourdement. Une bulle rouge sortit de sa bouche et une coulée de sang en émergea. On aurait dit un volcan en éruption. Toute tremblante, elle leva avec peine son dernier bras valide et saisit fermement la poignée d’un couteau. Elle gémit avec difficulté et, dans un râle macabre, retira la lame profondément enfoncée et la blessure aspergea de rouge le mur à sa droite. Allez, plus que dix-neuf !
Sylvie ouvrit la porte d’entrée, et découvrit avec horreur le spectacle. Elle se jeta sur sa maternelle en plein visa pour le Tartare et tenta, faute de comprendre ce qu’il venait de se passer, de la calmer en essayant de retirer les armes mortelles de son corps meurtri pour vite lui recouvrir ses blessures. Mais elle n’aurait pas le temps, l’autre perdait trop de sang. Profitant de l’attention que le presque-cadavre demandait, je simulais de jouer le solo du morceau avec une guitare imaginaire. J’avais enfin réussi, bordel de Dieu. J’étais dans la réalité, et rien ne pourrait plus me priver d’assister à l’enterrement de la madre en mangeant mon pop-corn.
Sylvie inspira profondément et retira un couteau. Mais en tremblant. Ce qui provoqua une déchirure encore plus grande. Bravo, sœurette, dix points. L’artère splénique était tranchée. Un geyser de sang maternel fusa dans les airs et colora ma sœur en bonne et due forme. Un bout d’intestin sortit sa tête de la plaie et fit coucou au monde extérieur. Lorsqu’elle sentit le liquide chaud lui couler sur le visage et dans les yeux, Sylvie poussa un hurlement qui m’arracha du sommeil.
Je me réveille. En sueur. Je suis dans mon lit. Le cœur qui bat à cent à l’heure. Il semble faire un peu jour dehors ; c’est sans doute le matin. Je respire fort, très fort. Le silence qui habite la maison est tellement paradoxal avec ce qui a précédé. Je reste immobile quelques minutes, droit, en me tenant sur mes deux bras. Merde alors. Ça me fait bizarre. Ce rêve… Il m’a paru si réel. Vous aussi, chers lecteurs ? Bon, je peux reconnaître que tout semblait trop idyllique par rapport aux dernières semaines mais… Non ? Bon sang.
Et là, maintenant... Je me sens… Comment dire ? Je n’ai pas l’impression d’être réveillé. Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
Je dois sûrement être dans un entre-deux, j’émerge juste d’une nuit où j’ai profondément dormi. Comme quand on sort d’un songe et que, plus les minutes passent et moins il nous paraît cohérent. Mais ça ne m’avait jamais fait un effet comme maintenant…
Je me rallonge, et reste quelques temps immobile sous mes draps. Je n’ai pas envie de me lever, et encore moins de sortir de ma chambre.
Quand Sylvie a réouvert la porte d’entrée une heure après que Maman m’ait mis à la porte, elle m’a bien expliqué qu’il faudrait du temps avant que je puisse lui adresser la parole en toute sérénité. Et effectivement, j’ai vite compris que la vie qui commençait allait être bien différente de celle que j’avais connue. Avoir un pyromane dans sa maison, ça doit pas être facile à vivre, me direz-vous.
Un technicien est venu cette semaine réparer la plaque de cuisson, et c’est avec mon argent de poche qu’il a été payé. Tant pis pour ma console de jeux. J’ai accepté chaque regard, chaque remarque, chaque menace sans broncher. J’ai dû ravaler mon orgueil plus de fois que je n’ai bu d’eau dans ma vie pour ne pas me défendre ; il faut qu’elle oublie. Enfin… Qu’elle se calme. Ça prendra le temps que ça faudra.
Ce rêve m’a fait un bien fou. J’ai tellement pensé réussir mon coup qu’une joie explosive m’a pris. Et en réalité, il n’en est rien. Je retiens toutefois la méthode que j’ai élaborée dans mon fantasme onirique. Elle n’était pas bête. Elle était même brillante. Bon, certes, on peut relever quelques incohérences : Sylvie qui ne doit pas être là alors qu’en ce moment elle fait partie des murs, ma mère qui se casse tous les os avant de s’empaler impeccablement sur les armes tendues et qui glisse parfaitement comme je l’espère…
C’est à améliorer, mais c’est déjà un bon point de départ. Je ressens déjà ce doux et familier picotement d’excitation dans le ventre. Rien que de penser à me remettre à chasser me met de bonne humeur. Mais bon, tâchons de ne pas trop sourire devant la madre qui fait la gueule quand même.
J’entends cette dernière se lever et descendre au rez-de-chaussée. Je n’ose pas bouger, je ne veux pas me retrouver seul avec elle. Sylvie ne m’a pas découvert, mais elle ne m’a pas non plus offert un cadeau en balançant cette aberration à notre maternelle. Ma vie est devenue un enfer quotidien. Tout ce que j’entends est riche de sous-entendus accusateurs, et dès que je ne suis pas synchronisé à cent pour cent avec ce que veut faire Maman, c’est l’esclandre. Je suis obligé de courir comme un dératé lorsqu’elle dit « à table » pour ne pas qu’elle se répète ; je dois lui proposer un plat avant de me servir, mais dans un ton ni trop brut, ni trop mielleux ; et j’ai tout intérêt à me coucher en même temps que tout le monde si je ne veux pas recevoir de fustigations.
En fait, là, j’attends que ma sœur se lève. Quelle ironie. Celle qui m’a chié dessus est à présent la seule qui me protège de l’empilement de merde sur ma tête. Ne vous y méprenez pas, chers lecteurs, elle n’est pas devenue mon ange gardien… On se déteste toujours autant. Mais sa présence me rassure en quelque sorte… Je ne sais comment dire. Bref, il est temps que cette sombre période de ma vie s’achève ; et vu que ça ne semble pas prêt de changer, j’ai bien l’intention de tester la nouvelle méthode du matricide !
Mais avant tout, il faut que je sois bien réveillé. Je m’assois sur le bord du lit, regarde mes posters et observe mon reflet dans le miroir. D’un geste vif, je me mets une puissante claque dans la gueule. Je me redressai et me levai. Ah ! Ça allait bien mieux ainsi !
J’ouvris mes volets et admirai le soleil levant le temps que ma sœur se lève. La pluie de ces derniers jours avait bien humidifié le sol et quelques flaques finissaient encore de s’évaporer dans le caniveau. Je perçus Croquette, occupé à boire de l’eau dégueulasse pleine de feuilles mortes et de diesel. Cette sale bête ne risquait pas d’améliorer son cerveau en défaillance en agissant de la sorte.
La porte de la chambre de Sylvie grinça. Signe de « C’est bon, tu peux venir ». Je la rejoignis aussitôt après avoir enfilé un t-shirt et un pantalon et lui emboitai le pas. On descendit les escaliers et arrivâmes dans la cuisine ; la madre était là.
-Bonjour, Maman, fit ma sœur.
-Bonjour, dis-je ensuite.
Oui, ne surtout pas dire "Maman" ; je voyais déjà pointer le « et dire que tu es de moi… ». Si je pouvais éviter le clash avant midi…
Elle répondit à ma sœur uniquement. Cela m’arrangeait. Nous nous installâmes à table et je pris mon chocolat au lait en silence.
La radio passait Mama de Genesis. Cette chanson m’avait toujours fasciné de par sa musique, la voix fantomatique et inquiétante de Collins et le thème abordé. Contrairement à ce que beaucoup d’ignares s’imaginent, le morceau ne parle absolument pas d’une mère, mais d’une pute. Le texte est une ode nostalgique au vagin qui a dépucelé le narrateur, qui se souvient avec tendresse de ce stage érotico-initiatique onéreux. L’appellation « Mama » est souvent donné aux péripatéticiennes qui font entrer les jeunes américains dans l’âge adulte, une sorte de distinction touchante qui rappelle que ces chères dames ont un rôle social bien plus important qu’on voudrait le croire.
Mais hors de question de déballer ma culture aujourd’hui dans le climat de terreur qui régnait dans cette baraque ; je me rattraperais à l’enterrement, pendant mon speech devant toute la famille ; ça serait vraiment mémorable.

Aujourd’hui, ma cible était en congé et restait à la maison. Feignasse. Et son activité du jour était d’aller coudre une robe dans la chambre d’amis à l’étage. Parfait pour me laisser préparer mon piège au rez-de-chaussée. Tant que l’autre blonde me foutait la paix en se cassant faire du shopping.
-Maman, y a Julien qui peut venir ? demanda cette dernière.
-Bien-sûr, ma chérie.
Allez, histoire de bien me faire chier… Je l’aurais mérité cette mort, on pourrait pas dire que les gens m’avaient facilité la tâche !
J’observai la cuisine. Ma mère avait fait une grande vaisselle de toute son argenterie la veille, et c’était sûrement ça qui avait déclenché le rêve que j’avais fait cette nuit. Les couverts étaient tous sur un petit chariot où ils étaient tenus à la verticale. Les lames des couteaux étaient orientées vers le bas, mais je devinai qu’en l’espace de cinq minutes, j’aurais vite fait de tous les retourner vers le ciel où ma génitrice s’apprêtait à aller.
Il me fallait ensuite prendre mon album Faceless de Godsmack pour la musique à fond. Ce dernier était dans ma chambre. Après, je devais trouver le moyen de rendre l’escalier bien glissant pour que la madre se casse la gueule dans mon piège à piques. Le cirage du parquet se trouvait dans un placard à l’étage. Et enfin, le souci ultime : Sylvie. Pour le bien-être de mon plan, elle devait partir. Si elle pouvait sortir sucer son jules dans le jardin ne serait-ce que cinq minutes, cela m’arrangerait bien !
Le téléphone sonna. Je filai aux toilettes pour ne pas répondre, et ma mère descendit. Héééé !!! Mais en voilà une idée qu’elle était bonne ! Je pouvais faire sonner le fixe au rez-de-chaussée pour qu’elle prenne l’escalier au lieu de mettre ma musique de la mort. Le morceau était cependant tellement bon que je le mettrais quand même lorsqu’elle serait empalée.
Je l’entendis décrocher.
-Allô ? Oui, bonjour, ça va ?
J’ouïs une voix féminine à l’autre bout du fil. Encore une nana de la famille. Pff, c’était parti pour une heure de conversation.
-Bah ici, qu’est-ce que tu veux… Voilà, t’as compris…
Ma réputation avait dû prendre cher auprès des *** mis au courant de mon projet d’attentat. Cela dit, j’en avais rien à foutre, c’était tous des blaireaux à mes yeux.
-Oui… Je sais… En fait, c’est de plus en plus compliqué à gérer, tu vois… Bientôt, il faudra bien que je fasse le grand pas… J’ai peur, tu sais… Hum… Oui, oui, bien-sûr… Non, mais ça ne peut pas rester comme ça éternellement, c’est déjà assez malsain… Je ne sais pas… Je me le demande tous les soirs, pourquoi je garde ça pour moi ? Je pense que c’est la honte. Si, si, de la honte. Mais je ne peux pas faire autrement, donc je dois assumer… Mais ça aussi, c’est finalement trop dur… Enfin, je ne t’apprends rien que tu ne saches déjà… J’en suis toujours au même point, et un jour ou l’autre, ça se saura…
Je profitai qu’elle soit concentrée sur sa discussion pour monter à l’étage et aller chercher mon disque et la cire pour l’escalier. Mais cette dernière ne me sembla plus être une bonne idée. La forte odeur aurait vite fait de me trahir. Mieux valait bien mouiller les marches glissantes pour avoir un résultat similaire. Je redescendis discrètement au salon. Je jetai un œil à la cuisine et vis le seau d’eau que Maman utilisait pour le ménage. La sonnerie retentit. Ma mère me fit signe d’aller ouvrir. Je m’exécutai. J’ouvris la porte à –Oh ! Quelle surprise !- Julien.
-Salut ! fis-je en tendant ma main.
-Salut…, dit-il d’un ton plein de sous-entendus en serrant la mienne.
Mmh, Sylvie avait du le briefé sur mon comportement et sur la blague de Benjamin. Il ne semblait pas prêt pour me payer une bière. Ma sœur appela d’en haut.
-Une seconde, Julien, je finis de me préparer.
-Pas de problème, répondit-il.
Intéressant, je l’avais à moi pour quelques instants. Je comptais bien en profiter.
-Tu veux que je t’offre à boire ? demandai-je.
Il me lança un regard méfiant. Allez quoi, fallait jouer le jeu !
-Non, merci.
-Sûr ?
-J’ai déjà bu avant de venir.
-Tu veux aller aux toilettes ?
-Non, c’est bon.
Je ne pus retenir un rictus nerveux. J’avais besoin de me défouler.
-Alors, avec Sylvie, ça fait longtemps que vous vous connaissez ? lançai-je d’un air innocent, comme pour le faire patienter.
Il comprenait qu’il allait devoir me subir le temps que l’autre se ramène. Ça l’emmerdait et ça se voyait.
-Euh… Quelques mois, on est au même bahut.
-Et vous êtes dans la même classe ?
Je connaissais évidemment déjà les réponses, je sélectionnais donc bien mes questions.
-Non, en fait, je suis dans la promo supérieure.
-Aaah, tu aimes bien les jeunettes ?
Son regard s’obscurcit aussitôt.
-‘Fin, je dis ça, je critique pas. T’as bien raison de pas te faire chier. Elle, elle aime les plus vieux, donc comme ça, ça te rend plus… viril ? C’est le bon mot ? Je sais pas… Mais, sinon, ça marchait pas avec celles de ton âge ?
-Euh… Quoi ?
-Pour te rabattre sur le niveau inférieur ?
-Je… Je ne me suis pas rabattu.
-Vraiment ? C’est de l’attirance pure ?
-Pour l’instant, c’est juste une amie, on s’entend bien, c’est tout. Elle a bientôt fini, tu penses ?
-« Pour l’instant ».
-Et ?
-Rien, je relève juste ce lapsus révélateur.
-Je n’ai fait aucun lapsus.
Son ton devenait plus ferme. Il se sentait piégé.
-Tu sais, repris-je, moi, je m’en fiche de ce que vous trafiquez tous les deux.
-Vraiment ?
-Bien-sûr, ça ne me regarde pas.
-Ce n’est pas ce qu’elle m’a dit.
-Vu ce qu’elle dit de toi que tu ne sais pas, je me doute qu’elle en fait de même avec moi.
-Ah. Tu veux savoir ?
-Ça pourrait m’intéresser ?
-Elle dit qu’on doit se méfier de toi, cracha-t-il.
-Vraiment ? Mince, mais bon, les filles tu sais, elles font toutes… Ah non, pardon, c’est vrai, tu ne sais pas… Elles font toutes ça. Elles voient des complots partout, elles s’insultent dans le dos mais se sourient en face comme des hypocrites. Et puis, elles pleurent en parlant de leurs ex… Elle t’a déjà parlé de ses ex ?
Julien ne me regardait pas, il serrait les mâchoires en fixant l’escalier.
-Apparemment non, jubilai-je. Il y en avait un, c’était Thomas, c’était une vraie baltringue ce type, il lui a vraiment brisé le cœur quand il lui a dit un jour… Ah non, c’était pas Thomas, ça c’était Chris, c’était un peu avant ; je m’y retrouve plus avec tous les noms… Autant dire que, sans te mettre la pression, tu n’as pas vraiment droit à l’erreur, vu le nombre de mecs qu’elle a déjà embrassés, tu vas souffrir de la comparaison.
Julien posa alors son regard sur moi.
-Et pourquoi je devrais être intéressé par ce que tu me dis ? lança-t-il.
Je m’approchai lentement.
-Par ce que je crois que je vois clair dans ton jeu, répondis-je.
-Mon jeu ?
-Oui.
-Explique-moi.
-Je vais le faire : tu me fais penser à ces pervers qui bandent comme des ânes en rut devant des jeunes lycéennes qui leur rappellent les chaudasses qu’ils n’ont pas su choper quand ils étaient à leur âge, à ces gonzes qui ont la trique devant une petite pucelle avec un minou tout neuf qui n’a jamais vu que des doigts de sa vie et qui est garanti sans MST, à ces connards qui veulent un joli petit cul de blondinette pour leur plaisir et qui les abandonneront le jour où elles auront leurs ours car ce sera trop frustrant de ne pas rentrer dedans parce qu’elles ne voudront pas. Voilà comment je te vois. Et si tu me dis le contraire, c’est que, mon gars, tu es malhonnête avec toi-même.
J’avais sûrement dû l’énerver, car il me saisit par le col et me souleva au niveau de son visage si bien que mes pieds ne touchaient plus terre.
-Continue à m’insulter, petit merdeux, murmura-t-il, mais en attendant, ce n’est pas moi qui vais finir dans un centre de rééducation avec des gosses débiles qui se battent entre eux. Je serais toi, je commencerais à me muscler un peu, il paraît que la castagne des nouveaux c’est à la mode là-bas.
Il me relâcha et je manquai de tomber au sol. Mais je sus maintenir mon équilibre.
-N-n’oublie jamais, balbutiai-je, que tant que je le voudrais, je niquerai ta réputation, où que je sois. Car j’ai plein de ressources, et je suis bien plus dangereux que ce tu peux imaginer, et ça, ma sœur ne te l’a pas dit…
Cette dernière héla Julien. Dans un dernier regard méprisant, il me lança avant de monter :
-Par respect pour Sylvie, je ne t’ai pas mis une branlée ; mais je crois deviner que les fessées de ta mère n’ont toujours pas suffi. Grandis un peu.
La confrontation s’acheva donc. J’attendis quelques instants et montai à mon tour, curieux d’entendre le compte-rendu qu’il allait en faire. La porte de la chambre de Sylvie était fermée et j’y collai mon oreille pour entendre la conversation.
-Ça va ? disait ma sœur.
-Ouais, ouais… Ton frère n’est pas très commode…
-Qu’est-ce qu’il a encore fait ?
-Rien d’important, mais je comprends mieux maintenant pourquoi tu me disais tous ces trucs sur lui…
-Et toi qui n’arrêtais pas de prendre sa défense, ria-t-elle.
-Ouais, ben… Autant dire que c’est fini.
Ils rirent ensemble. Que c’était niais. Si ça ne tenait qu’à moi, j’entrerais de suite dans la pièce en rotant.
-Dis, à la fin de la semaine, je vais à une soirée, c’est l’anniversaire d’une amie, annonça Julien. Ça te dirait qu’on y aille ensemble ?
Silence de trois secondes.
-C’est quoi comme soirée ?
-Bah…
-Je veux dire… Y aura de l’alcool ?
-Je pense oui, mais bon, personne n’est obligé de boire…
-Aucun problème ! J’aime bien prendre une cuite !
Cette mythomane. Elle n’avait jamais bu plus d’un verre de vin dans sa vie.
-Après, faut que je demande à ma mère. Comment on s’y rend ?
-Je t’y conduirai, donc pas de panique, je boirai pas.
-Quel sacrifice, monsieur Julien ! Je suis sûre que tu es trop mignon bourré.
« Quel sacrifice, monsieur Julien ! Je suis sûre que tu es trop mignon bourré. Pitié, n’en jetez plus ! »
-Je sais pas, à moins qu’on dorme là-bas, et là…
Petit malin !
-Attends, déjà, je vais demander à ma mère, bouge pas !
Je filai vite me cacher dans ma chambre et laissai ma sœur descendre voir la madre.
« Eh ben, désolé ma chère sœur, mais pas sûr que tu sois chaude pour une fête quelques jours après la mort de ta maman chérie. Enfin, moi pour ma part, je me ferai bien un Martini pour fêter l’évènement. »
Je reçus un sms. Virginie. Parfois, j’oublie que moi aussi j’ai une copine et qu’il faut s’en occuper. Bon, qu’est-ce qu’elle me veut ? C’est pas son anniversaire au moins ? « Pourquoi tu me parles plus ? » Je lui avais juste expliqué que l’ambiance à la maison était froide, rien de plus. Elle n’avait pas à en savoir davantage. Et j’avais laissé les messages s’empiler dans mon portable sans y répondre. Je pris un crayon, dessinai un pendu avec un turban, pris une photo avec mon téléphone et l’envoyai à Virginie en écrivant : « Que penses-tu de ma vision de Mahomet ? ». Voilà de quoi me garantir plusieurs heures de répit.
Ma sœur réapparut alors en montant les marches trois par trois et fonça dans sa chambre.
-Elle a dit oui !!! s’écria-t-elle
-Parfait, c’est cool !
« Ta frustration n’en seras que plus grande, sœurette. »
Ils descendirent tous les deux au rez-de-chaussée. Ils partaient ensemble se promener. Exactement ce que je voulais. Maman avait raccroché et remontait à l’étage pour reprendre sa couture. Lorsque j’entendis la machine s’activer, ma mission commença.
Je me rendis au rez-de-chaussée et allai me saisir de mes ustensiles de bricolage « anti-mère ». Je posai l’album de Godsmack sur la chaîne hi-fi et m’avançai vers l’escalier avec le seau d’eau. Il ne fallait surtout pas que ma génitrice rapplique à cet instant. Mais en général, lorsqu’elle était occupée dans ses affaires de gonzesse, elle ne revenait que bien plus tard. J’avais décroché le téléphone au cas où un appel mal venu vienne griller ma couverture. Je montai vers la marche la plus haute, trempai un torchon dans le liquide qui sentait un peu la javel et commençai à imbiber le bois. Je pistai le bruit de la machine à coudre tout en astiquant le sol comme une conchita de premier ordre. Je mettais la dose, histoire de bien rendre la surface impraticable. Je m’appliquai et descendis petit à petit tout en bas.
Une fois que j’eus tout fini, je m’empressai de mettre le seau dans un coin du salon ; la police verrait qu’il s’agissait bien d’un accident domestique. Je me rendis à la cuisine, me saisis du chariot à argenterie et retournai les lames des couteaux vers le haut ; je le tirai vers l’escalier. Lors du trajet, une fourchette tomba au sol dans un petit bruit aigu. La machine à coudre se stoppa. Je restai immobile quelques secondes le temps de voir si j’étais grillé ou pas. Puis ça reprit. Ouf ! Je me disais aussi, une fourchette pour provoquer ma chute, on aurait tout vu. Je me remis à mon entreprise. Je déposai le piège à couteaux devant l’escalier et admirai mon œuvre. Tout était paré. Je penchai les lames de devant vers l’escalier afin que ma cible s’y embroche avec facilité. Il était l’heure. Je me saisis de mon portable et appelai la maison.
La sonnerie retentit. DRING DRING ! DRING DRING ! DRING DRING ! La machine à coudre se tut. Le silence. Les bruits de pas. Ma mère qui marche dans le couloir à l’étage. Qui s’avance. Qui s’approche. Je sens ma victoire naître à mesure qu’elle arrive. Mais qu’est-ce que… ? Je me sens bizarre… Comme tout à l’heure au réveil. Je regarde le plafond, les murs. Mes mains tremblent. Je crois que quelque chose cloche. Non, ça devait bien se passer. Je sentais déjà que j’allais mieux. Allez Matthieu !!! On se défile pas. Les bruits de pas se rapprochèrent. Mon cœur bat la chamade. Je ne peux pas. Je n’étais pas en état. Je me sentais dans un rêve quand j’étais dans la réalité et dans la réalité lors du rêve. Je raccrochai, stoppant la sonnerie.
-Tu as décroché ? demande ma mère.
-Non, ça a raccroché, répondis-je.
Mais elle continuait d’arriver tout de même. Je fonce vers le chariot et le retire de suite. Je ne suis pas en état, je fais n’importe quoi et j’étais en train de me révéler. Je laisse des marques et des indices de mon crime. Mon état psychique était en pleine perdition et mon corps est raide et engourdi. Je dois vite ranger ça ! Alors j’entendis un cri. Ma mère. Ma mère hurle. Ma mère tomba. Mon piège marche encore. Qu’ai-je fait ? Elle tombe dans l’escalier en glissant, elle se fait toutes les marches et atterrit au sol. Mais elle ne se relève pas. Elle ne bougeait plus. Avais-je commis mon meurtre en voulant l’empêcher ?
-Maman, tentai-je ? Tu es morte ? Dis-moi que tu es morte.
Elle respirait. Elle était juste dans les vapes. Il me restait quelques minutes avant que Sylvie revienne ou que la madre se réveille, je devais impérativement nettoyer toute trace de mon implication dans ce qu’il venait de se passer. Je pris plusieurs torchons et sopalins et nettoyai vite fait toute l’eau que j’avais mise sur les marches glissantes. J’essuyai aussi la chaussure de ma mère qui avait dérapé. Je mis tous les papiers et les mouchoirs imbibés dans la poubelle des voisins et allai réveiller Maman. Elle reprit connaissance et me regarda d’un air hagard.
-Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il s‘est… ?
-Tu as fait une mauvaise chute dans les escaliers, Maman, ça va ? Tu n’as rien de cassé ?
-Non… Mais je…
Elle avait eu du pot, elle avait glissé et était tombé sur le dos en dévalant les marches. Elle se tint debout, et sembla n’avoir rien d’abimé.
-C’est ma faute, j’ai sûrement dû descendre trop vite… Le téléphone…
-Ça a raccroché. Sûrement une erreur.
Elle alla dans la cuisine se prendre un verre d’eau, passant à côté du chariot à couverts sans le remarquer.
Les lames étaient toutes rangées dans le bon sens.

Ce soir là, ma mère se faisait très discrète, encore déboussolée par ce qu’elle avait vécu dans la journée. Sylvie en était désolée et était aux petits soins avec elle. Bénie des dieux ou rhinocéros humanoïde, elle s’en était tirée avec quelques bleus ; même pas une côte fêlée, minimum syndical. Pour ma part, je restais muet dans mon coin, sur le sofa du salon. La honte que je ressentais vis-à-vis de ce nouvel et dernier échec me nouait l’estomac et me coupait tout appétit. Je n’étais tout simplement pas apte à commettre un meurtre, mon esprit foutait le camp dans la schizophrénie et la bipolarité dès que je m’apprêtais à passer à l’acte ; une bonne leçon de vie : jouer avec la mort, la caresser trop longtemps, ça affaiblit, ça rend fou et ça nous condamne à ne jamais réussir…
Je n’étais plus dans la course, et ça faisait sûrement déjà quelques temps que c’était le cas. Mon entêtement avait eu raison de moi. Quatre tentatives échouées, c’en est assez pour un sain d’esprit pour comprendre que ça ne sert à rien de forcer. Mais bon, vous avez fini par me connaître, chers lecteurs. Mais sûrement pas par me comprendre.
C’était donc sur une tardive et logique acceptation que je cédais la main. Je ne serais pas le responsable de l’accident qui tuera ma maternelle. Je n’en étais tout simplement pas le facteur désigné par le destin.
Un abandon pur et simple. Tuer. Ce n’est pas à la portée de tout un chacun. C’est quelque chose qui demande beaucoup de tact et de talent. Et si c’était si simple de prendre une vie, je pense que tout le monde le ferait. Il m’aura fallu du temps pour m’en rendre compte. Mais il faut croire que j’apprends lentement, n’es-ce pas ? Une autre faiblesse…
Sylvie me rejoignit.
-Maman est un peu secouée, me dit-elle.
-Tu m’étonnes.
-Tu étais là, tu as vu comment elle est tombée ?
-Non, mais c’est moi qui l’ai aidée à se réveiller.
-C’est ma faute, fit alors Sylvie, je n’aurais pas dû partir…
Je lui lançai un regard exprimant mon incompréhension.
-Et en quoi ça aurait changé quelque chose ?
-Je ne sais pas… Elle a besoin de quelqu’un avec elle…
-Il fallait rester avec Papa, coupai-je.
Silence.
-Je pense que la situation aurait été encore pire s’il était resté, déclara-t-elle.
-Ah oui, et en quoi ?
-Quand deux êtres ne peuvent plus vivre ensemble, ça ne sert à rien de vouloir recoller les morceaux ; s’il n’y a plus de cohésion, il n’y a plus d’issue heureuse. Plus d’amitié possible, plus de vie. Que de la souffrance.
-Il fallait y penser avant que les choses ne s’aggravent, répondis-je.
Sylvie se rapprocha de moi.
-Tu mets tout sur le dos de Maman, mais ce n’est pas sa faute ! Elle en a beaucoup souffert, je me souviens de toutes ces nuits qu’elle passait à pleurer. Je l’entendais depuis ma chambre. Bien-sûr, toi non.
-Non. Parce que je pleurais aussi.
-Moi aussi, j’ai pleuré, Matthieu. J’ai passé des nuits blanches à me tuer les yeux tellement mes larmes coulaient. Mais je savais que la séparation était la meilleure route à prendre. Ça n’a pas été facile du tout !
-Je m’en souviens, répliquai-je, je me rappelle quand nous étions obligés de prendre le parti de l’un un jour, et d’un autre le lendemain.
-Ah oui ? Je crois que tu as reformulé l’Histoire, petit frère, parce qu’à ton âge, tu restais silencieux dans ton coin, et c’était moi, l’aînée, qui devait parler pour nous deux ; tu n’imagines pas ce que j’ai dû subir pour te protéger, pour te préserver du déchirement qui régnait dans la maison.
Hein ? Sylvie ? Me protéger ?
-Tu étais trop petit pour que tu t’en souviennes parfaitement. Mais laisse-moi te dire une bonne chose car il est temps que tu connaisses la vérité : tu passes ton temps à fantasmer un passé où nos deux parents nous éduquaient, où nous étions une famille comme on en voit dans les films ou les séries… Mais Matthieu, il faut que tu saches que ce n’était pas si fabuleux que ça. Nos parents ont essayé de recoller les morceaux, ils ont tout fait pour nous éviter les contraintes du divorce ; mais à travers tes yeux d’enfant, tu n’as pas vu les crises, les disputes, les cris, les engueulades, les objets cassés, les chambres à part, les sanglots, la froideur des repas du soir… Ce que j’ai vécu à l’époque, je ne le souhaite à aucun enfant sur cette terre, et j’ai tout fait pour que tu souffres le moins possible de ce drame… C’est pour ça que tu ne vois pas notre vie d’aujourd’hui comme tu le devrais. Alors, retiens bien ça, Matthieu. Nous avons donné notre maximum pour ne pas gâcher ton enfance, et aujourd’hui, on se remet juste d’une sombre période… Tous ces procès, tous ces tribunaux… J’en ai la nausée rien que d’y penser… Alors, je t’en supplie, Matt… Laisse-nous revivre…
Je gardai le silence face à ce monologue. Elle m’avait protégé…
« Et si je n’étais qu’un lâche et odieux personnage né de tout ce bordel familial ? Et si ? Et si quoi ? Depuis quand je me pose des questions ? Je suis comme je suis. Et dans ma vie, quoi que je fasse, j’aurai toujours droit à ce genre de discours. C’est bien facile de convaincre par les sentiments. Hors de question qu’on me remette à ma place avec ces conneries. »
-En fait, si je comprends bien, tu as fait ta brosse à chiottes ces derniers jours, et là tu fais la moralisatrice ? fis-je.
Sylvie écarquilla les yeux à cette dernière remarque.
-Si tu m’as empêché de souffrir un jour, je t’en remercie ; mais tout ce que je vois, c’est que c’est la merde ici, et que ce n’est pas la vie que j’aurais voulu.
Je me levai et partis sans dire un mot. Cette conversation m’avait retourné, je me souvenais effectivement de Sylvie petite en train de pleurer, de refuser de me dire pourquoi et me prendre dans ses bras. Je revoyais ces scènes sous un autre angle à présent. Mais était-ce mieux ?

Je comprenais alors quel était la raison de mes défaites. Je voyais enfin pourquoi mes tentatives étaient vouées à l’échec. Au fond, cela était bien évident.
Sylvie m’avait défendu, bercé et sauvé de la crise qu’elle avait dû subir pour nous deux. Et j’avais cru tout ce temps être la grande victime de ce divorce à la con. Ainsi, mes complots avaient été sournois et invisibles, car je me sentais trop affaibli émotionnellement pour faire autrement. Sauf que, à présent, j’y voyais plus clair. Et une ultime résolution me vint aussitôt à l’esprit.
Quand on veut vraiment quelque chose, il faut s’en saisir de toutes ses forces avec ses mains. Avec ses mains. Si je voulais la mort de Maman, je devais la tuer… moi-même. Commettre un meurtre. Les yeux dans les yeux.
Finis les accidents préparés. Terminées les manigances dans l’ombre. Je devais agir directement. De front. Je n’avais pas le choix. C’était la seule solution envisageable. Mais avant tout, j’avais à faire le ménage ; car cette exécution se devait de TOUT changer.
On allait parler de moi dans les années à venir.
Plus rien n’allait être comme avant.
Et pour instaurer une renaissance, il faut provoquer le chaos.


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