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Les Fervents


Par : Loiseau
Genre : Science-Fiction
Statut : En cours



Chapitre 1


Publié le 13/05/2017 à 23:49:00 par Loiseau

La voiture roulait vite ce jour-là, sur la route infinie de Tanasseh. J’avais mis la musique à fond, de la bonne dirtek, et profitait du soleil ocre et brûlant des terres (presque) sauvages de l’état. Réputée pour ses cactus, son sable rouge et ses trafics pas nets, la route est une sorte de longue coulée de bitume sans aucun marquage, juste un panneau rouillé de temps en temps. Le vent y souffle passablement fort certains jours, provoquant des tempêtes de sable. Autant dire que c’est pas souvent qu’elle est empruntée, quand bien même il s’agit d’un raccourci, une ligne directe vers Mégalopolis quand on revient du Mexique. Accessoirement, j’ai pas croisé de station-service depuis trois heures et la dalle se fait sentir. Heureusement, au loin se profile la silhouette maigre et plate d’un diner que je devine répugnant, et ses pompes à énergies. Pétrole, électricité, gaz… C’est ça qui est bien dans l’Alliance Euro-Américaine, on peut rouler à ce qu’on veut. Pas comme la politique écolo tarée de la Sudamérique, ces primitifs carburent au soleil et à l’huile. Heureusement qu’ils fournissent la came. Je pose la main sur le tableau de bord et indique à ma caisse de freiner dans trente secondes, sur le parking du rade, pile devant une longue limousine rose pâle. Mes freins crissent doucement, j’extrais ma grande carcasse de l’habitacle et jette un œil à la limo. Un truc de flambeur. Sur le capot une espèce de bimbo grossière, cheveux blanc os et seins en toc, se mâchonne distraitement la lèvre en fixant l’écran de sa tablette. Ses sapes sont assorties au véhicule et ses lunettes de soleil suffisent pas à dissimuler ses cernes de tox’, puis de toutes façons ses bras nus et maigres sont couverts de petites traces de succions. Je tords du pif, elle me débecte. Puis je pense à ce que j’ai planqué dans mon coffre et je me dis qu’après tout, y’a peut-être moyen de faire affaire avec elle. Si elle est en manque de fix (et c’est ce que me fait savoir sa lèvre inférieure mâchouillée), elle crachera pas sur de la poudre. Mais une chose à la fois, d’abord je graille. Après un coup d’œil appuyé au zombi décoloré je rentre dans le diner, en essayant de pas avaler trop de la poussière rouge du désert sur les quelques mètres qui séparent ma caisse de la porte. Les portes coulissantes s’ouvrent en gémissant devant moi et une odeur de gras (pas de graisse, de gras, c’est limite une odeur qui a de la consistance) me prend à la gorge : le bouge est infâme et je suis prêt à parier que la cuisine est encore pire. La déco est d’une tristesse infinie, les murs sont couverts d’écrans LED sur lesquels clignotent des pubs colorées et putassières, le sol dallé noir et blanc est nappé d’une couche de crasse épaisse et tout le mobilier, tables, chaises et banquettes de cuir semblent appartenir au siècle précédent. Derrière son comptoir, un énorme tas de bourrelets et de sueur acide me lance un regard triste, presque dissimulé derrière ses arcades adipeuses. Je sens une petite croquette de vomi me remonter le long de la gorge. Incroyable qu’à notre époque des gens se laissent aller au point de même plus ressembler à des humains, et alors que je m’approche de ce spécimen-là, je prends conscience que sur quatre clients, trois sont bâtis sur le même modèle, consanguinité empirique en plus. Le quatrième doit être le propriétaire de la limo. Teint orange, la soixantaine mais paraît la vingtaine, sourire permanent, permanente triste, sapé d’un costard fuchsia, comme un narcopape mexicain et accompagné d’un drone d’auto-défense qui bourdonne près de son oreille. Je suis d’ailleurs surpris que la machine n’ai pas encore fusillé l’assiette de son proprio, le burger baigne tellement dans l’huile que c’est un attentat à lui tout seul. Non, vraiment je peux pas me résoudre à bouffer ici…


- Ça prend quoi ?


Je sursaute en entendant les borborygmes émis par l’obèse derrière son comptoir. De près c’est encore pire, de fins poils brunâtres poussent entre ses différents mentons (et uniquement là), de grosses gouttes de sueur naissent au sommet de son crâne pour aller finir leur vie sur le zinc après un parcours passablement dérangeant le long de l’épiderme jaunissant de la créature. Et, pire que tout, un imposant poireau, véritable monolithe cancéreux, tremblotte et vibre sur l’épaule crasseuse et dénudée du patron en marcel, dansant au rythme de sa respiration encombrée. Je suis complètement fasciné.


- Oh, t’es sourd, l’ami ? Tu veux manger quoi ?


Non, franchement, impossible de lui répondre. Quand il parle, le poireau s’agite encore plus, c’est comme s’il voulait s’évader et partir faire sa vie ailleurs, loin de cet amas de cholestérol. Je fais mine de regarder le menu en évitant soigneusement d’y poser les doigts. La faim me tiraille mais je me dis que je ferais mieux de rouler encore quelques heures pour trouver un truc moins crade. Enfin… si ça existe ici. Burgers, frites, bacon frit, sundaes géants, steak-frites, mac n’cheese (servi avec des frites), beurre frit… je sens mes artères se boucher à la simple lecture de la carte. Finalement je lève les yeux vers ceux, minuscules, du pur porc qui me fait face et commence à s’impatienter et lâche un très faible :


- Juste une bière.


Le monstre hoche la tête, produisant un véritable tsunami dans son énorme goitre. Il saisit un verre de ses doigts courtauds, le pose devant moi avant de choper une bouteille de bière dans le réfrigérateur bourdonnant derrière lui. J’émets un petit soupir de soulagement, au moins c’est pas une pression. Il décapsule la bière et la pose sans délicatesse près du verre, la trace de doigts sombre qui en orne la paroi me dissuade de l’utiliser et de préférer boire directement au goulot. Tentant sûrement d’être un minimum pro, le gérant pousse vers moi un bol de cacahuètes. Un poil non identifié en dépasse et je suis presque sûr d’entendre les détecteurs de danger du drone s’activer dans mon dos. Du bout des lèvres je commence à siroter ma mousse en priant pour ne pas me taper un herpès le lendemain. L’ambiance se fait pesante et seuls les bruits du ventilateur hors d’âge posé près du comptoir et la mastication lourde du propriétaire de la limo résonnent dans le diner. Les trois résidus d’inceste attablés plus loin ne disent rien, ils se contentent de laper leur tequila comme si c’était de l’eau. Je me souviens pas avoir déjà vécu un moment aussi nul. C’est comme être coincé dans un vieux film merdique, ceux du siècle passé, que Famistream diffuse en période de Noël. L’Obèse est retourné à ses occupations, son visage bouffi est tourné vers son écran de portable et à entendre sa respiration (et les palpitations de son poireau) s’accélérer subtilement, je peux deviner ce qu’il est en train de mater. Allez, parions que dans dix minutes il va se réfugier dans sa cuisine et faire sa fête à un poulet surgelé. J’ai déjà vu ça dans une cantina de Porto Libre, un jour où j’étais allé chercher une cargaison de la blanche la plus pure qui soit : le cuistot, un chilien accro au Verger (délicat mélange entre des pilules contre l’impuissance, des amphét’ et du Pepsi), était en train de se taper une carcasse de cochon à même le plan de travail… Heureusement j’avais encore rien mangé et j’étais justement en train de me plaindre du retard de ma commande. Quand j’y pense, j’aurais peut-être dû le buter… Mais franchement, sur le moment je me suis contenté de me barrer en titubant. Enfin, ce jour-là j’ai quand même ramené dans ma caisse l’équivalent de dix ans de son salaire en poudre blanche, ce qui m’a permis de m’acheter la magnifique voiture qu’est la mienne aujourd’hui. Ça, et une tablette dernier cri que j’ai fini par me faire voler dans un putain de café ultra-huppé de Mégalopolis. Bref… J’ai toujours la dalle et je commence à sérieusement envisager de commander, quitte à choper une colique monumentale. Alors que je m’apprête à appeler l’Obèse, j’entends les portes s’ouvrir et la toxo’ de tout à l’heure rentre dans la pièce, elle a les cheveux rougis par le sable et titube légèrement. L’homme au drone lui fait un signe de la main, plus le genre qui t’incite à dégager qu’à t’approcher, et pourtant la fille traîne la patte dans sa direction, le gars souffle d’exaspération et les trois gros lards murmurent entre eux en lorgnant la gonzesse. Le mec au comptoir a toujours les yeux sur son écran, il transpire de plus en plus. Une espèce de tension commence à naître, insidieusement. Je suis du regard le parcours plutôt anarchique de la blonde, elle tient à peine sur ses talons et ses jambes squelettiques menacent de la lâcher d’un moment à l’autre. Elle n’est vraiment pas jolie, ses cheveux sont gras (à moins que ce ne soit l’atmosphère du lieu qui donne cet effet), son visage est clairement abîmé par la drogue à haute dose, puis elle ressemble franchement à un cadavre, tant au niveau de la maigreur que de la couleur. Le contraste avec le propriétaire des lieux est d’ailleurs assez troublant. Ce dernier a probablement atteint le climax mental et ses yeux porcins se fixent avec concupiscence sur la femme. Orange-man, par contre, a plutôt l’air écœuré. Son drone vrombit doucement et une diode rouge se met à clignoter. Je me prépare à filer en courant, au cas où… Le silence est de plus en plus pesant quand soudain un bruit tonitruant me fait sursauter et je manque de glisser sur une flaque non-identifiée au sol. Le responsable du fracas, à savoir le ventilateur, se met à fumer doucement sous les couinements amusés des trois pourceaux attablés derrière moi. Et merde, j’ai horreur de m’afficher comme ça. Je descends ma bière cul-sec, lâche un rot décomplexé au groin du maître des lieux, pose de la monnaie sur le comptoir et décarre en direction des commodités. La fille a finalement atteint son objectif, à savoir la chaise à côté d’Orange-Man. Elle a l’air de lui réclamer quelque chose mais impossible d’entendre leurs propos. Tant pis, c’est pas comme si ça m’importait vraiment. Agacé par la situation, je pousse brutalement la porte des chiottes, essayant de me préparer mentalement et physiquement au spectacle de désolation qui m’attend probablement derrière. En fait, si je compare ce rade à tous les lieux crasseux que j’ai pu visiter dans ma vie, il remporte la palme. Derrière la porte rougeâtre et écaillée se cachent un simple lavabo, qui a dû voir passer plus de nez avides de sensations fortes que de mains désireuses de se laver, et des toilettes sèches hors d’âge. Pas la peine de vous décrire l’odeur, vous la connaissez. Celle qui vous arrache un haut-le-cœur sitôt qu’elle a atteint vos narines. M’efforçant de respirer par la bouche je fais deux pas hésitants vers les toilettes et, sans regarder dans la cuvette, commence mon affaire. Les secondes défilent beaucoup trop lentement et je maudis ces bières américaines qui sont pas foutues de vous soûler mais qui vous font pisser jusqu’à vos larmes. Concentré sur ma tâche, j’entends pas la porte s’ouvrir à nouveau et c’est en sentant une ombre dans ma vision périphérique que je sursaute pour la deuxième fois en quelques minutes, envoyant au passage une belle giclée contre un mur qui n’en a vraiment pas besoin.


- Putain de gros con de merde, tu peux pas toquer avant d’entrer comme ça dans des foutues ch…


J’interromps ma vindicte en prenant conscience que le nouvel arrivant n’est autre qu’Orange-Man en personne. De près, il paraît moins retouché. Ses rides sont bien visibles sous son teint de clémentine et ses cheveux permanentés ne sont pas teints, juste en bonne santé. Il me sourit de toutes ses dents (dont trois en or) et me fait signe de ranger ce qui pend entre mes jambes, je m’exécute en silence. Il a laissé son drone dans la salle, c’est bizarre. En général, les gars comme lui – les fricards de l’AEA - sont paranos à fond et se baladent jamais sans protection, alors qu’est-ce qu’il me veut ? Ses sapes bariolées empestent le parfum hors-de-prix et l’argent sale, je mettrais ma main à couper que c’est réellement un narcopape. Un de ces types qui détiennent des grosses firmes narcotiques, comme MyOwnPrivateIdeal ou White Horses… Depuis que la plupart des drogues sont légales presque partout dans le monde ça devient difficile de vendre de la came « non-réglementée ». D’une part parce que les gens ne l’achètent pas, d’autre part parce que c’est un coup à se retrouver coulé dans l’un des innombrables piliers de ciment qui soutiennent nos ponts. Eh, les mafias changent, pas leurs méthodes. Le gars sort de la poche frontale de sa chemise orange un petit spray qu’il vaporise autour de lui, l’odeur de menthe artificielle se mélange à celle des chiottes et de son parfum, rendant l’atmosphère plus irrespirable encore. Silencieusement, je souhaite à mes organes olfactifs de reposer en paix, dans un monde meilleur, loin des odeurs de pisse, de fèces, de corps négligés et de patchouli de luxe.


- Vous êtes un contrebandier, un trafiquant, un voleur et, par conséquent, un mort en sursis, me lance M.Patchouli. Vous avez dans le coffre de votre véhicule de quoi mettre sérieusement à mal un honnête commerce de quartier, monsieur. Et pire que cela, votre cargaison provient, par un hasard étonnant, de l’une de mes plantations où ont récemment été dérobés plusieurs kilos de la plus pure des cocaïnes. Alors, avez-vous une explication convaincante à me fournir par rapport à cela ?


Dans ma tête défilent rapidement des images de la blonde décolorée qui attendait dehors. Se pourrait-il que…


- Ah la puuuuute !


- Si vous parlez de ma femme, je vous demanderais d’être moins insultant. Elle n’a pas eu une vie facile, vous savez. Et... vous ne m’avez toujours pas convaincu, ajoute le narcopape.


J’avoue que je ne sais pas quoi répondre. Ce mec se tient debout, devant moi, dans les chiottes les plus sales de l’histoire de l’humanité, et m’explique calmement et avec le sourire que je lui ai fauché plusieurs kilos de blanche. En règle générale, ce type de situation se termine avec la mort d’un des deux protagonistes. Celle du moins friqué, de préférence. Mais là… je sais pas. J’ai l’impression qu’il attend une réponse précise.


- Herm… Eh ben, c’est à dire que vous savez… Les fins de mois difficiles, tout ça…


Okay, j’ai été pathétique.


- Je comprends parfaitement… Monsieur ? susurre Orange-Man


- Vous savez, je trouve ça très surfait de donner son nom, comme ça, au XXIIème siècle. Je sais pas ce que vous en pensez mais… vous pourriez baisser cette arme s’il vous plaît ?


Bon, c’est une mauvaise idée de jouer au plus con avec ce gars-là. Je pensais qu’il avait un peu d’humour ou, à défaut, de patience, mais visiblement j’ai épuisé la sienne. En tous cas c’est ce que suggère le long pistolet qu’il vient de sortir de sa veste. Son sourire s’est effacé et ses sourcils blancs parfaitement épilés sont froncés de colère.


- Écoutez, je n’ai pas le temps de jouer avec vous, quel que soit votre nom. En revanche, si vous me donnez celui de l’ordure qui vous a vendu MA drogue, je vous promets de vous laisser la vie sauve. Vous n’êtes qu’un maillon faiblard dans une chaîne que je soupçonne d’être immense, alors si vous voulez faire de vieux os, rendez-moi service et soyez une gentille petite balance.


- Roberto de Maco, 1548 Calle General Bonaventure, quartier Rouge de Mexico, la maison bleu ciel avec un toit de tuiles. Y’a un très gros bégonia devant la porte. La baraque a l’air abandonnée mais c’est qu’il n’y vit pas à l’année, il y reste juste l’été pour brasser de la came. Il a trois hommes de main armés, un maître-chien avec cinq gros pit-bulls, une ribambelle de putes et une femme de chambre guatémaltèque sourde comme un pot. Y a aussi des caméras un peu partout et il est protégé par la police locale parce qu’il verse un bakchich au commissaire du quartier. Je peux m’en aller maintenant ?


Voilà, j’ai balancé tout ça d’une traite. Ah, s’il s’attendait à ce que je refuse de parler il est mal tombé, j’ai jamais eu la volonté de crever pour des convictions ou des trucs comme ça, alors pour de la schnouffe… Il a l’air surpris, vraiment. Il doit se demander si je ne suis pas en train de le mystifier. Mais au bout de quelques secondes il baisse le bras et retrouve son sourire 24 carats. Posément, il range son arme et lâche un petit soupir de satisfaction.


- Je suis ravi que vous ayez coopéré avec autant de bonne volonté. Comme promis, mon cher anonyme, vous avez la vie sauve. Et en prime, je vais même vous trouver un travail ! Mais avant cela je vais payer une tournée aux trois rustauds que vous avez vu dans la salle.


- Ah ?


- Pour qu’ils vous pètent la gueule.


- Ah.


- Oui, parce que vous avez insulté ma femme et volé ma cocaïne, vous comprenez ?


Je comprends surtout que je vais passer le plus sale quart d’heure de ma vie, littéralement. La porte étroite des toilettes s’ouvre et la Sainte Trinité des chromosomes en rab’ pénètre dans la pièce. Ils sont grands, ils sont gros, ils sont stupides et brutaux. Le narcopape glisse un mot à l’oreille du premier, me jette une dernier sourire et retourne dans la salle, sans doute finir son ersatz de burger. Mes yeux croisent ceux, minuscules et haineux, des trois gorilles. Celui du milieu, le plus grand, je décide immédiatement de le surnommer Gros Lapin. Ses incisives sont proéminentes, on dirait deux gros coquillages nacrés dépassant entre des lèvres molles et craquelées. Dans ses yeux luisent la bêtise et la méchanceté, accentués par un alcoolisme sûrement atavique. C’est lui qui me frappe le premier. Il envoie son gros poing calleux en plein dans mon estomac vide. Le coup me soulève de terre et je m’écrase avec l’élégance d’un glaviot sur le mur graisseux. Mon crâne bourdonne de douleur et j’arrive même plus à respirer. Le temps que je me redresse, Gros Lapin a laissé place à son frangin Vieux Putois : moins grand, moins gros, infiniment plus velu que ses frères, tout ce qui n’est pas couvert de barbe poivre-sel sur son visage est envahi par une sorte d’eczéma agressif et je réalise qu’il dégage une odeur réellement pestilentielle au moment où il me saisit par le col pour me traîner jusqu’aux toilettes sèches. Il m’assoit brutalement sur la cuvette et commence à me bourriner le visage à coups de poings. Je peux même pas me défendre et je commence à vaguement perdre conscience de ce qui se passe. En fait, ma dernière vision avant que je ne tombe dans les vapes, c’est le troisième frère, le plus gros, qu’on pourrait aisément surnommer Sale Goret qui défait sa braguette au-dessus de ma tête, me pissant dessus sans vergogne en couinant de rire. Son corps obèse, flasque et rose, dissimule l’unique ampoule de la pièce comme une éclipse et, douloureusement, mes yeux se ferment en emportant l’image d’un organe génital massif et d’un faciès de porc savourant mon humiliation.


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