Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Mélancholia


Par : -AtantoinE-
Genre : Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 3


Publié le 20/10/2009 à 20:09:10 par -AtantoinE-

III



Encore un soir, à la lueur d’un lampadaire. Après un rire partagé, nous nous regardâmes longuement, sans rien dire. J’aurais voulu percer ce silence, mais quelque chose m’en empêchait. Je ne voulais pas. Le regard de Tina insistait pour que je me taise. Je ne pouvais que m’y soumettre. A cet instant, j’ai espéré. Oui, j’ai espéré qu’elle m’embrasse, comme ça, soudainement, qu’on passe définitivement au dernier échelon. Enfin…

Enfin ? Pourquoi enfin ? L’ai-je attendu, ce moment, sans m’en rendre compte ? Alors ça y est ? Même inconsciemment, serais-je tombé amoureux ? Voilà, le mot est lancé. Je sais qu’il est terriblement difficile de retourner en arrière après avoir eu cet état d’esprit.

Tina rompit cependant mes pensées :

-Tu sais... Ca fait maintenant quelques temps qu’on discute dans ce parc, et je ne pensais vraiment pas te revoir. Ca m’a fait super plaisir. Tu sais, je ne t’en ai pas parlé, mais il y a quelque chose qui me tourmente, dans ma vie. A chaque instant. On ne peut pas oublier ce genre de chose. Mais quand je suis avec toi, j’y arrive.

Elle regarda ses mains attentivement. Elle semblait vouloir se recueillir. Moi, je n’osais rien dire, de peur de briser cette mélodie qui sonnait si juste à l’oreille de mon cœur.

-Voilà. J’aimerais t’offrir ça. C’est peut-être ridicule, et ça n’a pas beaucoup de valeur, mais j’insiste…

Elle me tendit alors une fleur. C’était un bougainvillier. Rouge, avec quelques rares petites fleurs blanches, d’où jaillissaient de sublimes pétales à partir de son centre. Magnifique.

-C’est ma fleur préférée. Elle a énormément d’importance pour moi. Elle me soutient toujours. C’est un cadeau rare que je fais là, j’aimerais que tu la gardes, en notre souvenir.

J’ai rangé la fleur dans ma poche. Je ne savais pas quoi dire. Mes sentiments se renforçaient, j’aurai voulu la prendre dans mes bras et éclipser tous ses problèmes, n’être qu’à elle et elle qu’à moi… Mais je me suis rendu compte qu’il y avait encore du chemin à faire. Je l’ai remercié, puis elle s’est levée un peu gênée, m’as dit au revoir et est partie. Il me semble avoir vu une goutte tomber à ce moment-là.






Le lendemain, je me retrouvais en cours et je passais ma journée à attendre la soirée, où je pourrais enfin rejoindre ce fameux parc. Tous les soirs nous nous donnions rendez-vous parmi les feuilles mortes. Nous discutions de tout ce qui nous passait par la tête. Nous avions encore nos sacs au dos que les conversations fusaient déjà. A chaque fois qu’approchais l’heure de nous quitter, je palpitais. Les premières fois, je ne ressentais rien de particulier, juste le plaisir d’avoir passé un bon moment. Mais depuis quelques temps, je ne ressentais plus, j’éprouvais. J’éprouvais quelque chose de plus fort. Comme un manque à combler, une nécessité à assouvir. Je me suis surpris la journée à penser à Tina, comme si j’avais besoin qu’elle soit proche de moi pour me sentir mieux. Je n’étais pas malheureux, simplement au regret de son absence.
Mais je me résonnais. Je ne pouvais pas… tomber dans cette brèche, si béante qu’elle semblait m’attirer invariablement.



Le phénix, oui, il revient. Je l’attends. Je suis impatient de l’affronter, enhardi, presque jovial. Je sais que c’est un nouveau combat qui s’engage. Une bataille longue et rude, toujours la même, à laquelle je n’ai jamais vaincu. Mais cette fois, je n’hésiterai pas. Je saurai porter le coup de grâce, et je mettrai enfin mon pied sur son cadavre, je ne m’en fais qu’une parole.



Oui… C’est cela ce que je dis à chaque fois. Le phénix est là, mais ses cendres ne sont jamais bien loin.


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