Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Pokemon : Scarlet Island


Par : MrBidoof
Genre : Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Dies Irae, Dies Illa


Publié le 17/05/2010 à 00:31:57 par MrBidoof

Aussi loin qu'il s'en souvienne, Mortimer n'avais jamais autant souffert de sa vie. Non pas qu'il n'avais jamais entrevu la détresse que l'ont puisse ressentir quand on fait réellement face à "cette salope de faucheuse", comme il aimait l'appeler.

Au contraire, il y avait bien plusieurs souvenirs que la douleur lui évoquait, alors qu'on lui enfonçait lentement d'étranges instruments acérés dans son corps meurtri. Mais un seul lui vint à l'esprit, et celui-ci peinait à tenir la comparaison. Ce jour où il découvrit ce que signifiait réellement les mots "Avoir froid".

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Ce jour-là, Mortimer accompagnait une expédition dans les montagnes Zabuta, bien au-delà du continent, sur une île isolée. Etant agent actif d'une brigade gouvernementale de protection des espèces Pokemon menacées par le commerce illégal, (communément appelée le M.I.P.B., Milice d'Intervention et de Prévention contre le Braconnage) on l'avais envoyé ici avec une équipe de reconnaissance pour vérifier les informations reçues par le M.I.P.B. sur la possibilité de la présence de braconniers dans les environs.

"Les défenses de Donphans se vendent cher sur le marché noir" lui avait-on confié pendant son briefing. "As-tu seulement déjà vu un Donphan se faisant arracher son ivoire ? Tu me dira de quoi ça a l'air quand tu aura vu ça de tes yeux."

C'est comme cela que le braconnage se passait généralement. Généralement, les braconniers ne s'embarrasse pas à attraper les Donphans de manière classique; ils se contentent de les blesser gravement, voire de les tuer. Une capture normale est beaucoup trop longue à effectuer, ce qui réduit nettement la productivité.

C'est dans ces montagnes enneigées qu'il devait donc jouer les observateurs. Il devais d'abord trouver un chasseur. Une fois celui-ci retrouvé, il "suffisait" de le voir passer à l'oeuvre et attendre sagement qu'il ramène le produit de sa chasse au camps de base.

En temps normal, Mortimer agissait seul, mais ces montagnes étaient trop dangereuses et ce dernier trop inexpérimenté pour la survie en zone montagneuse pour s'y risquer. Il du donc s'embarrasser d'un guide, de main-d'oeuvre, d'un Machoc pour l'équipement, et d'un Leveinard en cas de pépin.

La progression était difficile, la tempête faisait rage. La montagne se voulait abrupt et peu praticable.

Après plusieurs heures de marche, l'expédition s'arrêta un instant pour se reposer, à l'abri d'une cavité rocheuse.

Se réchauffer était peine perdue, toutefois l'équipe se partagea un thermos de thé.

Instinctivement, Mortimer s'éloigna du groupe pour observer les alentours. Sa veste matelassée peinait à le préserver des congères, il ne sentait plus l'extrémité de ses membres.

Cette fois-là, il se demanda s'il avait jamais eu aussi froid de sa vie.

Puis, un mouvement en contrebas sur sa gauche, par delà la crevasse, dont on ne voyais pas le fond, qui longeait la piste, attira son attention. Tout d'abord quand il y posa son regard, il ne vit rien.

Il grommela : S'était-il laissé dupé par une micro-avalanche? Il espérait tant enfin obtenir une piste, pour en finir le plus vite possible.

Mais finalement, il vit à travers la tempête une forme humaine se déplacer avec une agilité diabolique; la neige ne semblait pas freiner ses déplacements. Mortimer étouffa son contentement et se coucha dans la neige au bord de la crevasse pour éviter d'être remarqué.

"Approche, enfoiré..." pensa-t-il. Il observai attentivement. Il FALLAIT que ce soit un braconnier, ainsi une partie de son travail, la plus pénible probablement, serait finie.

Il ne s'était pas trompé; il ne fallut pas longtemps au chasseur pour s'immobiliser soudainement et lever ce qui semblait être un fusil. Il ne tira cependant pas. Le chasseur avait probablement trouvé une proie, mais ne voulait pas manquer son coup, de peur que celle-ci s'enfuit.

Mortimer tenta alors de trouver la-dite proie. Il cru d'abord que c'était inutile, mais finalement elle apparu non-loin du chasseur, avançant lentement vers la crevasse qui séparait le braconnier de Mortimer. Il s'agissait bien évidemment d'un Donphan insouciant de ce qui s'apprêtait à lui arriver

Mortimer réfléchis à toute vitesse : Il pouvais sauver ce Pokemon, mais cela foutrait en l'air sa filature, ce qui réduirait les chances de retrouver le camps de base des braconniers à un chiffre proche de la température actuelle.

"Fais chier." Mortimer n'aimait pas l'idée d'assister à l'exécution d'un Pokemon sans rien pouvoir faire. Il se consola en se disant que la mort d'un Donphan sauverait peut-être toute son espèce. Réflexion minimaliste en soi, mais ses sentiments ne devaient pas compromettre sa mission.

C'est à partir de ce moment-là que tout dérailla: le chasseur, ayant acquis sa cible dans son viseur, tira. Le Donphan s'écroula quasi-instantanément alors qu'une mare de sang commençait à se répandre sous son corps. Mortimer, de par son inexpérience en montagne, ne vis pas venir l'avalanche que le coup de feu provoqua. Elle débuta par la force de l'écho quelques centaines de mètres au-dessus de la cavité où le groupe s'était réfugié. Elle pris toute la force nécessaire pour laisser deux uniques choix à Mortimer : Se faire ensevelir par l'avalanche, ou tenter sa chance dans la crevasse.

N'ayant plus le temps, il n'hésita plus : Sans faire de manières, il sauta dans le gouffre, priant de toutes ses forces qu'un Rapasdepic passerait par là au même moment.

Pendant sa chute interminable, il pensa à mille et une chose, et aucune n'avais pour sujet une éventuelle chance de survivre à l'atterrissage.

Quand il se réveilla, il bénis tout ce qui existait sur terre pour s'être trompé. Avant de se dire qu'il aurait préféré mourir.

Il sentit que sa jambe le lançait profondément. Progressivement, la douleur se fit plus intense, à tel point qu'il finis par hurler. Il se plaqua alors la main sur la bouche, afin de ne pas déclencher une nouvelle avalanche. Il se courba en avant, chaque parcelles de son cerveau en feu, et se mordit la main droite le plus fort possible pour essayer de contenir la douleur.

Quand enfin, il put la maîtriser, il déblaya précautionneusement la neige qui recouvrait sa jambe pour constater les dégâts. Son tibia présentait une fracture qui ferait se tordre de douleur même quelqu'un qui ne fait que regarder : L'os prenait le frais, laissant à découvert la chair et les tendons.

Mortimer, les larmes aux yeux, regarda autour de lui pour trouver de quoi faire une attelle de fortune. Mais il n'y avait là que de la neige et des rochers. Il tenta de se déplacer, mais le moindre mouvement, le moindre millimètre envoyait une décharge de douleur insupportable à son encéphale. Il se résigna : Il allait crever de froid dans ce gouffre, à cause d'un connard de meurtrier.

Il ne pouvait pas appeler à l'aide, il ne pouvait pas hurler sa douleur, crier sa rage. Il pouvait juste pleurer en attendant que le froid ne dévore tout son être, plus pernicieux que le plus puissant des brasiers.

A ce moment-là, il ne sentait déjà plus rien dans ses membres, à part la fracture. Mais avec le temps, même celle-ci finis par se calmer, ses nerfs paralysés par le froid.

Il ne lui restait en tout et pour tout que ses yeux, alors il passa tout le temps qu'il eut, mourant progressivement, à chercher du regard le moindre mouvement, la moindre trace d'une présence, Humain ou Pokemon.

Mais celle-ci ne vint pas. Alors il se laissa à son sort, préférant dormir quand la dernière flamme de vie en lui serait phagocytée par le froid.

Puis, soudain, comme s'il somnolait à peine, il sentit une présence près de lui. Il ouvrit ses paupières engourdies pour voir une Lippoutou dandiner non-loin de lui. Ses longs cheveux d'or s'agitaient en cadence, irréels.

Mortimer essaya de parler. De toutes ses forces. Mais ses dents étaient soudées depuis longtemps, et ses muscles définitivement paralysés.

Dans un ultime effort pour regagner un peu de contrôle sur lui-même, il bougea légèrement la jambe pour se provoquer de la douleur, ce qui réveilla l'intégralité de ses muscles.

Il laissa échapper un cri étouffé par ses tremblements, et parla du mieux qu'il put au Lippoutou.

"Ai....Aide...Moi..."

La Lippoutou fit volte-face. Elle eût tout d'abord l'air surprise, avant de se hâter vers le gisant, en dandinant.

Le Pokemon parla, mais il ne le compris pas. Toutefois, il trouva dans les sons qu'il prononça une chaleur dont tout son corps se délecta.

Puis, il perdit connaissance pour de bon.

Il se réveilla à l'hôpital quelques jours plus tard, le pied dans le plâtre, des vergetures sur tout le corps. Fort heureusement, il n'eût aucun membre à amputer. On lui raconta alors que la Lippoutou l'avait porté jusqu'au pied de la montagne, et qu'elle était ensuite repartie.

Sa mission s'était révélé être un échec. Il fût suspendu par le M.I.B.P. par la suite afin qu'il puisse se remettre de cette histoire.

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Non, ce jour-là, il n'avais définitivement pas autant souffert qu'aujourd'hui. Attaché à ce qui ressemblait à un brancard, plusieurs projecteurs l'aveuglant, on le questionnais. Mais il était plus question de torture, puisqu'il fût bien résolu à ne pas répondre à une seule question qu'on lui posais.

"Dis-moi, mon agneau, j'en ait connu des durs à cuire mais ils finissent tous par lâcher le morceau. Donc, je t'écoute avec toute l'attention du monde : Pour qui est-ce que tu travail, et que savent-ils de nos opérations sur l'Île Ecarlate?" lui susurra son bourreau au creux de l'oreille. "Sinon, moi ça me pose pas de problèmes, je peux te débarrasser de ton autre jambe. Ou un doigt, ce serait mieux peut-être?"

Ses yeux s'agitaient dans tous les sens. Le bâillon qui entravait sa bouche lui empêchait de hurler trop fort, ou encore d'avaler sa langue s'il devais faire une crise d'épilepsie. Il pouvait toutefois, bien entendu, répondre aux questions qu'on lui posait. Les nerfs de sa jambe étaient à vif, et son cerveau s'obstinait à ordonner à celle-ci de bouger bien qu'il n'y en ait plus. Son bourreau lui avait fait des garrots pour l'empêcher de se vider de son sang et de mourir trop vite.

Rapidement, il fit le tour de la salle du regard. Il ne vit aucun Pokemon, ceux-ci ne faisant pas des bouchers aussi efficaces que l'être humain. La pièce ressemblait à une salle d'opération classique, mais il ne put s'empêcher de penser ironiquement, malgré la situation, qu'ils devaient sauver bien peu de vie ici.

Il n'y avait aucun indice sur l'identité de son tortionnaire, ou du lieu où il se trouvait. En définitive, il savait qu'il allait mourir sur cette table, dans l'ignorance, tué par un agent des braconniers de l'Île Ecarlate.

"Toujours muet? Oh, laisse-moi deviner, tu es un peu tendu, c'est ça mon poussin?" Il souriait si près de son visage qu'il put sentir au-delà de l'odeur du sang, son haleine dégueulasse.

Mortimer ferma les yeux, et se concentra de toutes ses forces sur sa douleur, dans l'espoir de tomber dans les pommes, ou mieux, mourir d'une rupture d'anévrisme.

"Oh, que c'est impoli de fermer les yeux quand on te parle, je vais régler ça, et crois-moi... On a toute la nuit devant nous..."

Il se saisit d'un scalpel, et le porta au visage de Mortimer.

Il ne rouvrirais sûrement jamais les yeux, et pourtant, il continuerais de se sentir mourir.


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