Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

La mort de mon enfance


Par : Salmanzare
Genre : No-Fake
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1


Publié le 20/03/2010 à 21:07:46 par Salmanzare

Je sais ce que vous allez dire. OLOLOLOL Salmanzare écrit une nouvelle fic au lieu de finir les autres. Et comme d'hab, il va pas finir celle-ci.

C'est faux.

Tout premièrement car ce n'est pas une fic mais un récit autobiographique dont j'ai besoin pour faire le point. Ce sera peut-être même pas plaisant à lire mais j'en ai besoin en ce moment. Je me fais ma propre thérapie.

Il y aura 4 parties : Prologue - Première mort - Seconde Mort - Troisième mort.

Et ce sera tout. J'espère en avoir terminé avant la fin du mois d'Avril en une trentaine de page.

(pas d'inquiétude, je bosse sur mes fics en parallèle)

Merci de votre sollicitude.


***








Prologue




L'évidence me frappa un mardi matin. Cet ignoble mardi qui marqua le début de ma perdition. Nous étions en automne à l'époque, et je me souviens que trop bien des feuilles qui venaient mourir sur ma fenêtre. J'y voyais dedans mon reflet blême et j'en venais à haïr mon image. J'y vis un signe dans ce glas annonçant l'hivers.

Moi aussi j'allais mourir.

Je l'avais déjà envisagé. Comme tout le monde après tout. Je m'en étais même inquiété pendant un temps. J'allais mourir un jour. Et puis, naïvement, j'avais mis de côté cette crainte en me disant que j'y reviendrais plus tard. J'avais bien le temps d'y penser par la suite. Mais à présent, c'était inévitable : je m'apprêtais à mourir.

La mort de côté n'était que l'amorce de mes problèmes. Au fur et à mesure que ceux-ci s'étaient dressé devant moi, j'avais continué à les mettre de côté. A ignorer savamment ce qui risquait de devenir trop douloureux. Je tentais de me persuader qu'il finirait par disparaître si j'en faisais une abstraction totale. Le pire, c'est que je finis par y croire fermement. Ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne nomme pas, ne peut exister. Et je continuais à accumuler les angoisses autour de moi sans me douter qu'elles se nourrissaient les unes des autres. La chose devenait terrible dans mon ombre, marchant sur mes pas et me soufflant sans cesse à l'oreille mes démons tenaces. Tout cela finirait par disparaître ! Il suffisait que je continue d'ignorer.

C'était une illusion.

Folie de ma part d'espérer le salut salvateur par l'ignorance, j'en paye à présent les conséquences. Mes terreurs débordent de toutes parts, et ce que je n'ai pas pris la peine de régler assaillait chaque instant. Du haut de mes vingt ans, je pris alors conscience que j'étais déjà un vieillard sous le masque de la jovialité.

Le menteur invétéré.

Sentence douloureuse. Je ne pouvais plus écrire. J'avais vidé peu à peu les mots de leur essence en trahissant leur Vérité. Mes fuites littéraires tombaient une à une, mes rêves se faisaient immondes, mes désirs putrides. Inconnu à moi même, je devins le centre d'un combat ravageur. Mon propre ennemi. Me détruisant sans savoir où aller. Destructeur du moi. Mes accumulations romanesques et fantasmes me jugeaient, dansant autour de mes obsessions. «Regarde toi tel que tu es».

Imposteur.

La honte me submergea. J'avais perdu ma propre identité dans le jeu des personnages. J'allais mourir sans savoir qui j'étais et comment je l'étais devenu. Je ne me connaissais pas. L'idée en devint insupportable, revenant sans cesse me hanter. Inlassablement. La possibilité du suicide fut envisagé un temps, mes écrits le furent. Mais l'autodafé fut loin d'être insuffisant. J'avais beau brûler fiévreusement les traces de mes crimes, ils existaient encore autour de moi. Dans mes actes, mes mots. Pire ! Dans le regard de l'autre. Détruire ne suffisait pas, il me fallait une rédemption totale. La fuite n'était plus acceptable.

La solution était si évidente qu'elle ne me frappa pas immédiatement, elle fut vite incontournable. Il suffisait de restaurer la vérité. Je repris alors ma plume, il me fallait me dévoiler entier à présent.

J'allais regarder sur les côtés.

L'angoisse insoutenable m'envahit, le crayon se posa sur le papier.

Qu'allais-je trouver au fond du tunnel ?


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