Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Ma descente aux Enfers


Par : GreenStatik
Genre : Science-Fiction, Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 12


Publié le 21/09/2010 à 15:37:42 par GreenStatik

Des fumées épaisses s’échappaient de derrière le building des finances. Lui, qui était encore sauf, dix minutes auparavant. Il était là, en plein milieu du peu de route qu’il restait à cet emplacement. Le choc avait propulsé des débris un peu partout, sur les chemins avoisinants. Il était dur d’accéder à cette route, même à pieds. Nous effectuâmes le trajet en une demi-heure.
Une fois devant le vaisseau, des tonnes de questions défilaient dans mon esprit. Devrais-je vraiment m’aventurer là-dedans ? Qu’est-ce que j’allais trouver, dedans, au final ? Pourquoi cet immeuble, et pas un autre ?
Le navire de guerre était encore plus gros, vu de près. Il devait faire au moins 500 mètres, en toute facilité. Un trou béant était visible, en plein milieu de la carcasse, sûrement créée par une explosion interne, ou un autre problème.
Guillaume s’avança vers moi, pour demander les ordres. Je me retournais vers les autres, laissant le silence durer encore quelques secondes. Je pris finalement la parole.

« — Vous savez… J’ai l’impression que l’idée de rentrer là-dedans n’est vraiment pas la bonne…
— Va falloir que tu te décides, petit, me conseilla Marc. On ne va pas tourner en rond pendant 100 ans. Et puis, peut-être qu’on va trouver quelque chose d’intéressant, là-dedans…
— Ou d’amusant, au pire ! ricana Chuck.
— Et puis, qu’est-ce qu’on risque, au final ? demanda Wilfried. On a déjà vu pire… On a failli se faire transformer en ces choses difformes !
— Je suis d’avis pour que l’on rentre, déclara soudainement Matthieu.
— Pareillement, renchérit Paul. »

Je hochai la tête, et me dirigeai vers cette entrée improvisée. Mais, arrivé à la hauteur de celle-ci, je sentais comme un malaise qui s’emparait de moi. Comme si je partais, quelque part, autre part. J’allais tomber. Mais le vide se fit bien avant que je touche le sol. Encore une de mes folies.

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Cette fois, il n’était plus question de champ à perte de vue, mais une pièce blanche, vide. D’une clarté éclatante, d’ailleurs. Mais une question finit tout de même par résonner, dans mon esprit : pourquoi à l’entrée de ce vaisseau ? Il devait y avoir un lien. Mais pour l’instant, je regardais autour de moi, sans vraiment comprendre pourquoi. J’avançais, tout droit devant moi, mais la pièce me donnait l’impression de bouger en même temps que moi. Je me mis donc à courir, mais le résultat était encore le même.
En regardant par-dessus mon épaule, je vis soudain qu’une masse noire commençait à envelopper les murs. Et ainsi, une voix résonnait dans mon esprit, et répétait mon prénom, sans interruption.
John, John, John…
Le blanc laissait de plus en plus d’espace au noir. J’essayais quant à moi de limiter ma douleur au crâne. La voix était de plus en plus forte et ma tête de plus en plus douloureuse.
John, John.
La pièce était complètement noire, à cet instant présent. J’étais sur les genoux, la tête entre les mains. Je n’en pouvais plus.
Et puis soudainement, je me sentis basculé, comme j’en avais l’habitude. Une image horrible vint me hanter l’esprit à cet instant même : un visage démesuré, horrible à voir, du sang dégoulinant d’une bouche tout aussi grosse, abritant des rangées de dents acérées.
John !

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« — John ! Réveille-toi ! me cria Wilfried. »

J’immergeai à ce moment-là. Allongé sur le sol froid du vaisseau, j’avais toujours aussi mal à la tête. À se demander si ce rêve n’était pas si réel que ça. Rêve ? Ce n’était pas vraiment le mot approprié. Cette machine était peut-être dangereuse, après tout… Mais cette tête là, je l’avais déjà vu quelque part. C’était une tête de Xen. Un fruit de mon subconscient ? Non, ça serait trop gros. Les effets secondaires de la machine, tout simplement. Oui, ça devait être ça.
Paul me tendit sa main, et me releva. C’était encore plus impressionnant, vu de l’intérieur. Des câbles trainant un peu partout, des ordinateurs se servant de ceux-ci pour s’alimenter, ainsi que des murs aussi gris que le sol. Bref, l’ambiance très « amicale ».

« — John, ça va ? me demanda Guillaume.
— Ah… Euh, ouais. Ce n’était rien, je prends l’habitude, à force. Par contre, ah... J’ai de ses maux de crâne...
— T’es résistant petit, j’aime ça, s’exclama Marc.
— On est dans le vaisseau, là ? C’est… gris, remarquai-je.
— Ce n’est pas bon pour le moral, ça ! s’écria Chuck. Je ne pourrais pas vivre là-dedans ! »

Je regardai ma montre. 17 heures 54 ! Merde… Cela fait presque deux heures que j’étais tombé dans cette espèce de transe ? Pourtant, le temps m’avait paru très court.
Je me mis soudain à regarder dans tout les sens. Il n’y avait vraiment personne ? Étrange… Un vaisseau ne se conduit pas tout seul, surtout un aussi gros.

« — Il n’y avait vraiment personne, quand je suis tombé dans les pommes ?
— Euh… Non, pas à ma connaissance, répondit Guillaume.
— Bizarre… Vraiment bizarre. »

Matthieu revint ainsi, par-derrière. Il était parti visiter le vaisseau seul, pendant ce temps-là. Le vaisseau était désert, selon lui. Rien de plus à faire, à part peut-être… Je retirai ma montre de mon poignet, et m’avança vers un des ordinateurs. J’appelai l’I.A, tout bêtement. Elle sortit de ma montre, avec un petit « bip-bip ».

« — John ?
— Ah, euh, je t’ai dérangé, peut-être ? m’excusai-je.
— Non, pas du tout. Et puis, vous le savez sûrement, les I.A sont des ordinateurs, en autre. Donc, nous sommes destinés qu’à faire notre travail. Nous ne pensons pas, ni…
— Oui, ça ira, I.A. Dit, tu pourrais me rendre service ?
— Mais avec plaisir.
— Il faudrait que tu puisses récupérer des trucs, de cet ordinateur, là, lui dis-je, en pointant la machine du doigt.
— Pas de problème. Pas besoin de vous réexpliquer la procédure de partage ? »

Je lui fis un non de la tête, et mis ma montre devant ce qui faisait penser à une prise USB. Mais en plus triangulaire. Une série de bruit robotique se fit entendre, avant que l’I.A ne refasse sa réapparition. L’écran s’éteignit soudain. Les écritures noires sur fond orange n’étaient plus, à présent. De la fumée s’échappait du gros bloc faisant fonctionner l’ordinateur.

« — Erreur. Impossible d’extraire le moindre fichier. Les dossiers sont protégés, et le PC va s’autodétruire… très prochainement.
— Ah, mais, elle est nulle, ton I.A, John ! s’exclama Chuck.
— Je n’y peux rien ! m’écriai-je.
— Euh… Je ne voudrais pas vous déranger, mais ça fume de plus en plus, là, remarqua Marc.
— On sort, vite ! ordonna Guillaume. »

Je laissais Guillaume passer devant, afin de pouvoir courir, tout en connaissant le chemin à emprunter. Une fois dehors, nous nous éloignâmes d’un grand maximum du vaisseau, attendant une quelconque explosion. Mais rien de tel ne se produit. Le vaisseau prit juste feu, sous nos yeux.
Des bruits se firent ensuite entendre. Des hélicoptères s’approchaient de notre position. Une bonne dizaine, d’après estimation. Un logo apparaissait sur le côté de chaque appareil, en gros et en blanc. C’était la troupe Bêta. Le crash n’était peut-être pas provoqué par les Xens, après tout. Une fois à notre niveau, des soldats descendirent en rappel des hélicoptères. Certains se pressèrent d’aller voir le spectacle, et d'autres nous regardaient, tout simplement. J’avais l’impression de gêner, je ne savais pas pourquoi.

« — Et voilà le meilleur pour la fin… Le commandant Husley, chef de la troupe Bêta, me renseigna Guillaume. »

Il était lui aussi descendu, mais vraiment plus tard que ses troupes. C’était vraiment une personne imposante. Il était armé jusqu’aux dents, avec combinaison, fusil dans le dos, casque accroché à la ceinture. Et le plus important, le cigare, qu’il était déjà en train de fumer. Il s’approcha de moi, et souffla une grosse quantité de fumée. Je me mis à tousser, par automatisme.

« — Bon, alors, comme ça, on a fait un tour dans notre proie ? demanda-t-il, avec un ton dur.
— Le vaisseau de derrière ? Oui, hélas, répondis-je.
— Ne joue pas le malin avec moi, petite tête… »

Un des soldats revint vers nous, haletant. Il annonça la mauvaise nouvelle à son commandant. Le vaisseau était complètement carbonisé, maintenant. De la sacrée sécurité, ça. Brûler son vaisseau en cas de vandalismes de données… Ingénieux.

« — Quoi ?! cria-t-il, en me regardant. Qu’avez-vous fait ?
— Rien du tout, expliqua Guillaume, en s’approchant de lui. Juste une simple visite.
— Mais qui voilà… Meiter, on ne parle pas à un commandant comme ça, il me semble.
— En même temps, vu que vous ne faites pas partie de ma division, je n’en ai strictement rien à faire. Et si vous aimez jouer les demoiselles durant la guerre, ce n’est pas mon problème non plus. »

L’homme au cigare s’énerva, et empoigna Guillaume par le col. Réagissant de suite, Matthieu s’interposa entre les deux, pour mettre fin à la dispute. L’agresseur cracha un juron, et partit dans la direction opposée. Un sacré con, celui-là.

« — Ah, je suis vraiment désolé pour ça, déclara le soldat.
— Pas de problèmes, répondit Guillaume. Je l’ai toujours vu comme ça, donc…
— Votre commandant a vraiment descendu ce vaisseau de guerre ? demanda Wilfried.
— Oui… On est chargés de ça, à la base. Mais on peut dire que Monsieur Husley est un sacré cas. De plus en plus fou. Je ne l’aime pas.
— Il y a de quoi, ricana Chuck.
— Vous patrouillez donc dans toute la ville ? l’interrogeai-je.
— Oui. Enfin, pour l’instant. Le problème semble se répandre un peu partout. Une alerte vient d’être lancée de Bordeaux.
— Nom de dieu, jura Marc.
— Je pense que vous ne devriez pas rester ici, nous conseilla le soldat. Il risque de s’énerver encore plus. Sinon, si vous voulez vous rendre utile, vous pouvez toujours aller quelque part... »

Il me tendit un papier, ou plutôt un bout de carte. Une croix rouge y était inscrite dessous. Une zone infectée, ou un nid, c’était ainsi qu’il avait décrit cet endroit. Un rassemblement de Xen. D’après ces dires, il l'aurait trouvé en sondant les majeures parties de la ville. Mais il n’en a jamais averti son supérieur. Je pris le morceau de carte, et le remerciai. Une bonne dizaine de kilomètres nous séparés de cette « réunion ». Peut-être une autre piste.


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