Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Le sang des hommes


Par : Salmanzare
Genre : Réaliste, No-Fake
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1


Publié le 28/06/2011 à 00:40:08 par Salmanzare

La jeune tête blonde déboule soudainement dans la grande pièce. Le souffle court, elle s'arrête. Quelques petites étoiles brillent à présent devant ses pupilles vertes. Abasourdie. Son monde bascule. Elle plisse les paupières pour les faire disparaître et s'approche le plus doucement possible du fauteuil en cuir. Le sang remonte peu à peu dans son cerveay et l'équilibre revient. Un pas après l'autre. Le parquet grince légèrement et un raclement de gorge se fait entendre. Laborieux dans un premier temps, puis la voix s'éclaircit.

- Ne t'approche pas trop près du feu Mary.

La voix a empli toute la pièce. Elle éclabousse les murs en bois. La petite fille s'arrête net alors et regarde le dos du fauteuil avec quelques appréhensions.

- Ne t'avais-je pas envoyé dans ton lit jeune fille ?

La voix est devenue plus douce. Virevoltante à présent. Comme une caresse. Pourtant, l'inquiétude se lit chez l'enfant. Une caresse rapeuse. Elle baisse les yeux. Toutes les étoiles se sont évanouies à présent.

- Je suis désolé Père. Mais...

L'homme se redresse. Sa tête, blonde elle aussi, dépasse à présent le sommet de son fauteuil. La main droite s'appuie sur l'accoudoir et l'enfant voit les flammes de la cheminée faire briller la fine bague à l'annulaire. Elle la regarde fascinée.

- Continue donc Mary.
- Aaron refuse de dire ses prières. Il dit... Il dit que...

Et Mary ne finit pas sa phrase. Elle éclata en sanglot, les mains se posent sur les yeux. Ca ne suffit par pour juguler les larmes qui dévalent le long des joues.

- Et voilà sa petite soeur qui vient tout rapporter. Mary, ma tendre Mary. Ce n'est pas très beau de dénoncer sa famille. Mais tu as raison de venir me prévenir. Il faut parfois mettre les choses au point.

Le petit corps est à présent secoué de soubresauts de plus en plus violents. La main de l'homme se referme et la bague devient alors invisible.

- Je m'en occupe.

L'homme se déplie. Et Mary se dit qu'il est vraiment très grand. Plus grand que la plupart des hommes. On le respecte dans le village quand il prend la parole. Son père dit que c'est parce la parole des justes ne rencontre point d'obstacle. Mais elle, avec ses yeux d'enfant, elle se dit que c'est parce que son père est plus grand que quiconque. Les flammes derrière lui donnent un aspect effrayant. Bien assez pour peupler des cauchemars. Mais elle ravale ses larmes. La silhouette s'avance vers et elle redécouvre les traits angevins de son père.

Celui-ci ne sourit pas.

- Allons donc voir Aaron et lui rappeler qui il est, grince-t-il.


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