Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Paris by Night


Par : Conan
Genre : Polar, Réaliste
Statut : Terminée



Chapitre 13


Publié le 09/10/2011 à 19:18:22 par Conan

Nous sommes le 10 décembre 2011 et il est 14 heures.
Ulrich et Anto sont dans un fast-food, tous les deux épuisés et las.
-T'as le fric pour rembourser Radovan? Demande Anto en trempant une frite dans le petit pot de sauce.
-J'ai même pas la moitié et il me reste à peine cinq jours. Répond Ulrich en s'essuyant les mains.
-Qu'est-ce que tu vas faire? Reprend Anto en trempant encore la même frite dans la sauce.
-J'en sais rien. J'ai plus trop de choix, je vais devoir me mouiller un peu plus si je veux faire du fric.
-Explique? S'intrigue Anto en relevant les yeux vers Ulrich et en trempant toujours la frite.
-Aucune idée. J'suis lessivé.
-Y'a p't'être un moyen. Lui dit Anto en mangeant sa frite.
-Explique?
-Tu montes au Braquo. Tu te feras pas des mille et des cent, mais assez pour te sortir de la merde.
-Non mais t'es dingue? J'ai même pas de flingue, et je sais pas comment m'en servir!
-Gueule pas putain. Moi j'suis prêt pour monter un coup avec toi. J'ai besoin de thunes aussi.
-Pourquoi ça?
-C'est un peu compliqué. Kader, il vend toujours des armes non?
-Je crois ouais. Mais je sais pas si je suis chaud pour faire ce genre de truc.
-C'est toi qui voit. Bon, j'me casse.
-Et tes frites?
-J'les finirait dehors. Conclut Anto en se relevant.


***


Ulrich gare son scooter devant l'immeuble de Kader. Le ciel est sombre et les nuages lourds risquent d'exploser à tout moment. Ulrich presse le pas pour entrer dans l'immeuble et se fait arrêter dans la cage d'escalier par l'un des gardes.
-Hep hep hep, tu vas où? Lui demande le gros black en barrant le passage.
-Hé, c'est moi, Ulrich.
-Tu m'as pris pour un mongole? Je sais que c'est toi, mais Kader m'a pas dit que tu devais passer.
-Faut prendre rendez-vous maintenant?
-Te fous pas de ma gueule, c'est chaud en ce moment, on sait pas trop il se passe quoi mais Mouss s'est fait buter y'a deux jours.
-Merde, je savais pas. On sait qui a fait l'coup?
-Non justement, et Mouss il est en affaires avec le cousin à Yacine. Du coup c'est chaud pour nous.
-Qu'est-ce qu'il a à voir dedans Kader?
-Il péfli pour son business. Bon vas-y, j'l'appelle et je vois si tu montes.

Le garde sort son portable et téléphone à Kader.
-Ouais, c'est moi... Non, y'a juste Ulrich qui est là, il veut t'voir mais j'étais pas au courant... C'est bon?... Ok, j'lui dis.
Il raccroche.
-C'est bon, tu peux aller le voir.

Ulrich monte les quelques étages et pousse la porte entrouverte de Kader qui lui serre la main.
-Ça va Ricky, bien? Vas-y entre.
-Toi t'as l'air speed. Dit Ulrich en refermant la porte derrière lui.
-Putain c'est la merde frère, t'es au courant pour Mouss? On l'enterre demain, on sait pas qui nous en veut mais c'est chaud sa race. Répond Kader en marchant vite entre sa cuisine et son salon avec des petits paquets à la main.
-C'est peut-être perso non?
-Non, non, c'est trop la merde depuis quelques jours. J'ai pas beaucoup de temps j'ai un gros client qui arrive, il te faut quoi?
-Tu vends toujours des flingues?
Kader marque l'arrêt.
-Pourquoi tu veux ça toi?
-Disons que j'ai quelque chose d'important à faire et que ça m'aiderai si j'avais un calibre à la main.
-Bon. Tu vas au bâtiment C et tu m'attends devant. J'arrive dans une quinzaine de minutes.
-Ça marche.

Ulrich redescend l'escalier, sert la main du gros black et ressort de l'immeuble. La pluie n'est pas encore tombée mais ne saurait tarder. Il marche la tête baissée et les mains dans les poches en reniflant sous un vent fort et glacial qui le fait frissonner et fait voler des feuilles et de la poussière sur le bitume. Il croise quelques groupes de jeunes guetteurs qui l'épient devant leurs bâtiment et arrive devant la haute tour. La structure grise semble totalement délabrée et laissée à l'abandon. Le froid chasse les guetteurs de la rue qui vont se réfugier dans des halls d'immeuble, laissant Ulrich seul dehors qui s'allume un cigarette. Vingt minutes plus tard, Kader arrive, un trousseau de clés à la main.
-Alors, ça s'est bien passé avec ton client? Lui demande Ulrich.
-J'sais pas encore, c'est pas un tox de merde qui me bouffe dans la main, faut qu'il réfléchisse. Bon, le matos est à la cave.
Kader entre dans le bâtiment dont la porte d'entrée est totalement déglinguée. A coté de la cage d'escalier, une lourde porte blindée toute neuve qui contraste avec la vieillerie et la crasse ambiante, fermée par un gros cadenas que Kader déverrouille. Il allume la minuterie et descend l'escalier suivi d'Ulrich qui mène à ce qui fut un local à poubelles et ouvre une autre porte donnant sur un couloir obscur. Des rats couinent et des gouttes d'eau tombent des vieilles canalisations sur le sol froid. Ulrich suit Kader jusqu'au fond du couloir, peu rassuré. Une lumière s'allume. Kader a la main sur un interrupteur.
-Voilà, on y voit plus clair.
-Qu'est-ce que c'est que ça?
-Une tour que le maire veut faire péter depuis trois ans. Elle a été vidée en 2008 et depuis personne n'y va. J'ai fait condamner les issues extérieures menant à la cave et poser une porte blindée dans le hall pour y accéder. Toute ma came est là dedans.
-Et si demain le maire envoie ses équipes de démolition et les flics?
-Haha! J'serais prévenu bien avant. Je me ballade ici.
-T'es un peu comme chez toi.
-Je suis chez moi! Dis-toi un truc : le chef, dans ce quartier, dans la cité, c'est pas le maire. C'est pas les flics. C'est pas le préfet. C'est moi.

Kader s'arrête devant une porte en bois qu'il ouvre, révélant plusieurs cartons et caisses fermés.

Bon, il te faut quoi comme flingue?
-Une arme de poing, un truc qu'on peut dissimuler.
-Ouais j'vois. Tu veux quel modèle? Quel calibre? 9 millimètres? 11.43? J'ai aussi du 7.65.
-J'y connais vraiment rien. C'est quoi tes prix?
-Ah ben ça, ça dépend. Tiens, si tu veux tu pas cher, t'as ça attends.
Kader entre dans le petit local et fouille dans ses cartons avant de sortir un sac en plastique dans lequel se trouve une toute petite arme de poing carrée.
-Pour 300 euros tu peux avoir ça. C'est un Unique en 6.35 millimètres.
-Non, c'est trop petit.
-Bah ça se dissimule facilement. Par contre c'est pas super puissant.
-Non, non. Il me faut quelque chose de plus dissuasif.
-Pour ça j'ai le... 11.43. Attends.
Kader fouille dans une autre boite et ressort un pistolet automatique beaucoup plus imposant que le premier.
-Ça, c'est le truc standard. L'armée Américaine l'a beaucoup utilisé. J'te le fais à 900 euros. Sinon j'ai du Berreta en 9. Ou des trucs de l'Est aussi.
-T'as des revolvers?
-Ouais, attends.
Kader range les deux cartons et ouvre une petite caisse de bois d'où il sort une arme emballée dans un sac en plastique.
-Y'a, ça. 38 spécial. Sinon j'ai du 357 magnum.
-Fais voir?
Kader range le sac et en sort un autre. Ulrich est émerveillé en découvrant l'arme qu'il contient. Un revolver noir mat, avec une crosse en bois. Un canon ventilé de dix centimètres. Une silhouette gracieuse, une ligne parfaite.
-Colt Python, en quatre pouces. Ça, mon gars, c'est une tuerie. T'exploses la tronche d'un mec à cinquante mètres. Mais souvent quand il a ça devant la gueule il se calme direct.
-Combien il coûte?
-1 100 euros.
-Putain, c'est cher. Il est clean?
-Faut c'qu'il faut mon Ricky. Il a les yeux bleus et j'te file une boite de 50 cartouches avec, parce que t'es un pote.
-Ok, d'accord, je prends.


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