Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Révolution!


Par : Conan
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 24 : L'assaut


Publié le 21/04/2011 à 01:13:34 par Conan

16 heures 30. Tous les combattants armés sont regroupés sur la place, soit environ 1500 personnes au total.

Nous abandonnons la tête de pont que nous avions établie au nord pour dispatcher les trois blindés et la trentaine de commandos qui la tenaient et tendre un piège aux loyalistes qui risquent d'attaquer frontalement, principalement par le boulevard Beaumarchais.

Ritchie, qui est le meilleur tireur FM qu'il m'ait été donné de voir, est parti avec sa section dans ce boulevard. L'absence d'hélicoptères dans le ciel leur a permis de passer par le toit des immeubles sans se faire repérer puis d'occuper les étages des bâtiments des deux cotés de la rue, à une centaine de mètres devant notre barricade, afin de prendre l'ennemi entre trois feux.

Nous renforçons les barricades de mitrailleuses, de lance-roquettes et de lance-grenades. Si ils veulent nous déloger, qu'ils s'attendent à ce qu'on ne se fasse pas prendre un seul centimètre de terrain sans le défendre bec et ongles.
Des dizaines d'hommes ont réquisitionné des voitures et font inlassablement la navette entre la place et la gare qui sert maintenant de dépôt de matériel afin de nous équiper.
En face, les blindés démarrent et se placent face à nous. Ils ne sont qu'à 400 mètres. Des soldats se mettent aux tourelles des mitrailleuses de 12.7, d'autres se regroupent autours des véhicules, surprotégés par des gilets pare balles et des boucliers blindés. N'attendant qu'un ordre pour avancer lentement vers nous jusqu'à faire s'effondrer les barrages, la lourde colonne nous regarde de loin, haletant, grognant, retroussant les babines.

Des tireurs d'élite commencent à dégommer nos gars qui se sont postés sur les toits avec leurs Dragunov ou leurs Mauser à lunette. Les nôtres ripostent maladroitement et d'en bas je leur hurle de se planquer au plus près du sol et de ne sortir de leur cachette que lorsque les ennemis seront au pied de la barricade.

Ma trentaine d'hommes et moi-mêmes sommes les seuls à tenir la barricade nord, aidés par une dizaine de commandos. Nous avons à notre disposition deux mitrailleuses de 7.62, un lance roquette antichar de 89 millimètres et quelques fusils d'assaut de contrebande ou récupérés sur le champ de bataille. Pour le reste, ils n'y a que des Garands, des pistolets mitrailleurs et des grenades artisanales.

17 heures. La tortue bouge sans sortir la tête de sa carapace. Les VAB doivent se mettre au rythme des hommes qui marchent lentement à leurs cotés dans le boulevard par si large que ça. Je fais tirer quelques rafales au mitrailleur qui se trouve à coté de moi pour faire monter la pression. En réponse, une rafale de 12.7 fait voler en éclat des pavés juste devant mon visage. Fou de rage, j'épaule avec mon Mauser et tire mes cinq balles dans un bouclier.
Je n'attends que le coup de départ de Ritchie pour faire ouvrir le feu à ma section.
***

Ritchie est agenouillé à la fenêtre d'un bel appartement au deuxième étage d'un immeuble Haussmanien de grande classe. Le canon de son arme ne dépasse pas de la fenêtre, qui est encore fermée. La première rafale qu'il lâchera fera voler le verre en éclats.

Il est disposé, comme tous ses hommes, qu'ils soient dans le même bâtiment que lui ou en face à n'importe quel étage, de manière à laisser passer la colonne et d'ouvrir le feu dans leur dos, pour refermer le piège sur les loyalistes et les emprisonner dans un triangle de feu de 500 mètres de long dont ma barricade est le sommet.

Le soleil et la chaleur reviennent à mesure que la troupe progresse.

Les deux grenadiers de sa section sont sur les toits et ont déjà épaulé leurs RPG pour se préparer à faire exploser l'arrière des VAB et exposer les sections qui se trouvent à l'intérieur.

La colonne, composée de deux blindés légers et d'une centaine de soldats autours passe lentement. Ritchie pourrait presque compter un à un le nombre d'hommes. Soudain, la puissante et longue tortue se termine et montre ses arrières aux mitrailleuses des partisans qui commencent à épauler.

C'est Ritchie qui donne le top. Il arrose de manière discontinue les fantassins qui se retournent dans un grand foutoir. Les tireurs lance-roquettes se lèvent à leur tour de leurs toits et lâchent leurs projectiles.
Si la première charge détruit tout l'arrière d'un VAB qui s'immobilise, l'autre va lamentablement s'écraser contre un mur à coté, et pour cause, le servant s'est pris une rafale au moment de tirer.


***

Nous arrosons sans relâche les troupes loyalistes qui, malgré notre feu nourri, continuent d'avancer en ripostant. Chacun de leurs hommes qui tombe est immédiatement remplacé, que ce soit à la tourelle d'un véhicule ou dans la première rangée de fantassins.
Nos balles et nos roquettes semblent ne pas les déranger, et pourtant nous ne les ménageons pas.
J'ai remplacé mon Mauser par le M-16 et tire plusieurs grenades avec le M203 au milieu de leur colonne. Ça ne les ralentis même pas.

Ici aussi des hommes tombent, fauchés par une rafale de mitrailleuse lourde ou déglingués par un tireur isolé. Pourtant, les partisans tiennent bon. Ils savent que maintenant ils se sont mouillés jusqu'au cou et ne peuvent pas revenir en arrière. Nous devons tenir coûte que coûte, quitte à nous battre avec les dents au milieu d'un charnier en décomposition.

-Allez, donnez tout ce que vous avez nom de Dieu! Je hurle comme un fou pour me faire entendre. Une roquette de LRAC se loge dans le moteur d'un VAB dont les occupants ont tout juste le temps de descendre en courant avant que le véhicule n'explose.

Une épaisse fumée noire qui prend à la gorge et fait pleurer les yeux remplace maintenant le ciel bleu azur qui avait repris sa place. Les visages sont couverts de poudre et de poussière. Nos mains huileuses et trempées de sueur glissent sur les poignées de nos armes, l'odeur de l'essence, la chaleur des flammes, le fracas des explosions, voilà ce que nous ressentons, voilà tout ce que nous avons maintenant.

Les corps dégringolent le long du monticule de pavés à mesure que la troupe avance, encore et toujours, laissant derrière elles des rangées de cadavres et des débris de véhicules.

Une roquette vient exploser contre la barricade. De nombreux gravats tombent et les partisans qui étaient à découvert à ce moment là ont le visage brulé. J'ordonne de redoubler de combativité, les ennemis ne sont plus qu'à une petite centaine de mètres et ne seront bientôt plus à portée de tir de la section de Ritchie qui a, semble-t-il, perdu énormément d'effectifs.

La Jeune Garde ne cesse de nous apporter du ravitaillement. Nombre d'entre eux sont abattus par des tireurs planqués dans les immeubles tout autours.
Soudain, c'est la panique. Ritchie m'avertit par radio qu'il bat en retraite en toute hâte. Avant d'avoir le temps de lui demander la raison, je la vois.

Là, devant, à 400 mètres de nous, la bête fait son apparition. Solide mastodonte, son canon semble nous désigner, tel le géant qui choisit sa proie.
Un char d'assaut de 54 tonnes s'apprête à nous réduire en pièces.


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