Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Red Brenn


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 35 : Hôpital


Publié le 07/04/2013 à 01:21:47 par Conan

L’Afrique s'éloigne. Tout devient plus sombre. L'avant poste décrépit hanté par les âmes des martyrs qui y ont poussé leur dernier soupir est remplacé par un cabinet médical.

Un cabinet médical dans un salon. Un cabinet où les boites de médicament côtoient la télévision et où la table d'opération est posée à coté du sofa.
Un cabinet médical sale et mal éclairé.

Un vieux dans une blouse d'un blanc approximatif est penché au-dessus de moi.
-Alors, on émerge ?

Je regarde autours de moi. Mon bras gauche est pansé et mon bras droit est sous perfusion.
Zéro est assis sur un canapé à quelques mètres seulement de moi.
-Meyer... Espèce d'enfoiré... C'était un putain de piège.
-Un piège dans lequel on est tous les deux tombés. Si j'étais pas venu te tirer de là, à cette heure-ci tu serais au fond de la Seine, lesté avec du plomb.

Le toubib prend la parole :
-Il est encore très faible, mieux vaut qu'il se repose.
-Où est-ce qu'on est ?
-Brennan, je te présente le docteur Rémiaux. Chirurgien de son état. Nous sommes dans son salon, qui sert accessoirement de bloc opératoire informel.
-Qu'est-ce que c'est que ce délire.

Tout en rangeant des boites de pansement dans un placard au-dessus de la table basse, le docteur prend la parole :
-Hé oui, que voulez-vous. Avec la baisse des retraites et l'inactivité liée à la perte de son travail pour des raisons que l'on pourrait qualifier d'un peu... Obscures, il faut bien continuer à vivre. Et surtout à survivre.

Il conclut ces derniers mots en se tournant vers moi, le visage marqué d'un petit rictus bourré de sous-entendus.
-Il faut que vous vous reposiez maintenant.
Il s'approche de moi avec une seringue. Je le repousse faiblement avec mon bras encore valide :
-Attendez, faut que je sache... Meyer, c'est quoi ce bordel ?
-Le docteur t'a pourtant expliqué la précarité de sa situation.
-Te... Te fous pas d'moi. C'était qui tous ces types qui m'attendaient là-bas ?
-Des gars qui ont été payés par le Hollandais pour faire le ménage derrière-lui. Je m'étais bien dit aussi, que son coup de fil à propos d'un deal express sur les docks, qui s'est déclaré au dernier moment, était assez bizarre. Mais, t'avais l'air tellement déterminé, et surtout armé, quand t'as déboulé chez moi pour me cuisiner, que j'ai pas trouvé grand chose d'autre à dire.

Quelque chose me pique le bras. Me l'engourdit. Me paralyse. M'endort.


J'émerge à nouveau, je ne sais combien d'heures plus tard. Meyer est toujours assis sur le canapé, en train de touiller du café dans une tasse. Je tente de me redresser, mais je manque encore de forces.


-Qu'est-ce qui t'as fait revenir me chercher ?
-Aucune idée. Le remord, sans doute. L'envie de savoir, aussi. Je savais que dans tous les cas, il allait y avoir de la casse. Alors j'me suis dit qu'un peu d'aide pourrait pas te faire de mal. J'ai sorti ma pétoire qui commençait à vieillir au fond de son placard, et j'ai pris mon 4x4 pour te rejoindre. Et visiblement, j'suis arrivé pile au bon moment.
-Dix minutes plus tôt, ça aurait pu m'éviter de finir sur la table à manger d'un toubib à la manque, en train d'me faire charcuter le bras pour sortir une ogive de 7,62 de mon triceps.

« J'ai entendu ! » résonne la voix du médecin depuis ce que je suppose être la cuisine.
-Deux minutes de plus et ils t'éradiquaient de la surface de la Terre. Quand je t'ai ramassé t'étais encore à peine conscient, même pas foutu de marcher. J'ai du te traîner jusqu'à ma bagnole.
-Le Hollandais a déjà fait appel à ce genre de gars ?
-Non, Pablo et moi suffisions. Mais j'vais rien t'apprendre en te disant que maintenant on n'est plus à l'ordre du jour.
-Passer de deux bras cassés à une armée de fous furieux outillés jusqu'aux ratiches ça fait quand même une sacrée différence.
-Qu'est-ce que tu veux que j'te dise, moi ? A la base, il m'attendait aussi pour me faire la peau j'te signale.
-Je trouve que pour un mec qui a été son porte-flingue tu sais pas grand chose sur ton ancien patron.
-Ça fait pas longtemps que je bosse avec lui. Et moi je m'occupe uniquement du business, le reste, c'est lui qui le gère comme il l'entend. T'as jamais été une priorité pour Pablito et moi jusqu'à ce que le patron apprenne que t'es sur ses traces pour le buter. On connaissais un peu ton pedigree, en tout cas assez pour piger que t'étais un sacré enfoiré qui n'hésiterait pas une seconde à dessouder le Hollandais et toute sa bande. Mais, maintenant que mon patron veut nous flinguer tous les deux, j'pense qu'il serait de bon ton qu'on bosse ensemble.

Il a raison. Zéro est peut-être moins idiot que ce que je pensais. Et le fait qu'il soit venu me sortir des docks alors que j'étais quasiment mort me fait dire que je pourrais peut-être lui faire confiance. Après tout, qu'est-ce que j'ai à perdre.


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