Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Sunrise


Par : Sheyne
Genre : Action, Polar
Statut : C'est compliqué



Chapitre 16 : Chapitre 8 1/1


Publié le 15/01/2014 à 18:30:44 par Sheyne

La nuit perlait à peine lorsqu'ils franchirent le seuil de la porte. L'appartement, bien que petit, paraissait spacieux et douillet de par l'ordre et l'impeccable propreté qui y régnait ; les murs aux couleurs chaudes se mêlaient au bois luisant des meubles, tant et si bien que le tout rayonnait d'une atmosphère envoutante ; mystique presque, après les quelques verres de vin, descendus un peu plus tôt dans la soirée.

Un léger claquement se fit entendre, suivit de près par un métal coulissant ; comme un bruit de serrure dans leur dos. Aussitôt, des yeux pétillants de malice plongèrent dans les siens. Un regard tel qu'on en trouvait plus, d'un vert de jade aux reflets ambrés, à peine couvert par une mèche blonde, rayonnante de volupté.

La main de la jeune femme s'élança lentement, cherchant son visage, caressant sa nuque du bout des doigts. Tremblant, ceux-ci vibraient d'excitation, de peur, d'appréhension. Et plus elle se perdait dans la contemplation de son amour naissant, plus elle se sentait faillir... Bruler d'envie. Son cœur battait la chamade, l'écarlate lui monta aux joues.

Coupant court à cet instant qui lui parut durer des heures, sa voix retentit doucement, teintée d'un soupçon d'hésitation ; un joli fond de petite fille bien élevée :

« Tu veux boire quelque chose, peut-être ? »

Détournant les yeux, Lawrence sembla gêné. Il prit sur lui un instant, avant de renoncer. Semblant s'en vouloir, il avoua finalement que sa tête lui tournait. Celle-ci commençait à le lancer.
Contre toutes ses attentes, Elyne sembla alors rayonner, n'attendant que cette réponse pour se replonger aux confins de son âme. Son sourire charmeur, divin presque, lui arracha quelques frissons :

« Je pensais bien te faire de l'effet, lui avoua-t-elle malicieuse, mais quand même pas à ce point.
— Hélas... Face à pareille merveille, je me vois totalement démuni. Après tout, comment pourrait-on te résister ?
— Le vin te fait dire des sottises... »

Rougissant, la jeune femme enserra doucement le col de sa veste, avant de l'attirer à elle. Dans la douce chaleur de l'alcôve, ses lèvres allèrent chercher les siennes, tendrement, en savourant chaque seconde, sentant son corps s'embraser de désirs. Ardente d'une passion trop longtemps contenue, elle se délecta du fruit de ses espoirs.

Un bras chemina délicatement, épousant le creux de son bassin. Lawrence s'aventurait à son tour, lui rendant son avance, l'attirant auprès de lui. Sa main alla se lover dans ses cheveux, lissant amoureusement la cambrure de l'oreille. Elle ne put s'empêcher de gémir de plaisir.

S'abandonnant à l'étreinte fusionnelle, Elyne ferma les paupières, se laissant couler sous les baisers. Le fiévreux parfum de l'érotisme la laissait fébrile, totalement impuissante dans les bras de son amant. Les lèvres, tendres et vives, cherchaient les siennes, vibrantes ; bouillonnantes de passion. Délicates, elles s'ouvrirent sur les muqueuses luisantes de la langue.

Le sang pulsant contre ses tempes, la jeune femme fit de même. Chancelante, elle sentit le bel homme plonger dans la fente humide, entrer et se mêler en elle, mais rapidement elle n'en put plus. Réclamant plus, elle se retira et l'embrassa d'un regard supplicateur. Alors, Lawrence se laissa entrainer jusqu'à la chambre.

Baignés d'une lumière tamisée, ses doigts parcoururent les formes gracieuses. Il pouvait la sentir frémir, s'accrocher à lui, et commencer à le dévêtir fougueusement. Renversant la situation, il prit le contrôle en l'allongeant sur le lit. Aussitôt, ses mains s'attelèrent à achever ce qu'elle avait entamé.

À travers les battements de coeurs et le frôlement des tissus, leurs souffles s'unirent en une même cadence ; mélopée harmonieuse mêlant deux êtres. Bientôt, les vêtements achevèrent de glisser le long de leurs peaux nues, les dévoilant vibrant, frissonnant dans leurs intimités, au sein d'un jeu d'ombres et de lumière.

Douce et soyeuse, Elyne se laissait caresser avec délice. Sa peau fine se soulevait au rythme des frôlements ; tandis que, s'offrant tout entiers, ses seins rêveusement compressés se tendaient d'extase.
Cajolant le superbe corps que lui abandonnait la jeune femme, l'homme descendit lentement. D'un baiser au creux du cou, il frôla un mamelon des lèvres. D'une caresse sur son ventre, sa joue épousa le nombril, progressant toujours plus bas, à mesure de la respiration haletante de sa partenaire.

Lorsqu'enfin il parvint à son intimité, elle se cambra tout entière, endiablée, présentant sa vulve gonflée de désir. Les chaires tendres luisaient de cyprine. Lawrence les embrassa de la paume ; doucement d'abord, puis, accélérant la cadence, il imprima à son geste un mouvement circulaire.
Encouragé par les gémissements de plaisir, il déposa un doux baiser. Ses lèvres fermes et humides se refermèrent sur le capuchon, tandis qu'une langue souple s’attelait à enlacer le centre de sa volupté.

Approchant les bras, Elyne plongea les doigts dans ses cheveux, maintenant sa tête en place. Tendu de bonheur, son bassin s'amena au rythme des tendresses. Se soulevant au grès des frottements, elle n'en put bientôt plus. L'attente et les caresses triomphèrent de son plaisir. Au terme de sa jouissance, ses jambes s'étrécirent. Accablée d'extase, elle laissa s'échapper un soupir de contentement. Entre ses cuisses, Lawrence la sentit secouée de spasmes. Les muqueuses se contractaient, sa fleur se refermait.

Infaillible, il s'agenouilla en se penchant au-dessus d'elle, l'embrassant tendrement. Le doux baiser se fit rapidement bien plus fort et plus fougueux.
Reprenant de la vigueur, la main de la jeune femme glissa le long de son ventre, navigant sur sa peau moite. Au paroxysme de son ardeur, l'homme tremblait d'envie. Tout en lissant les courbes de son amante, il sentit ses doigts se refermer sur son sexe raide, ramifié de veines tendues à n'en plus pouvoir. Elle fit coulisser sa main serrée, lui extirpant un grognement de liesse.

Au bout de quelques vas et viens, elle le guida jusqu'à son intimité ; le lubrifiant entre ses lèvres luisantes, l'amenant jusqu'à l'entrée de son corps. Aussitôt, son cœur cogna dans sa poitrine, appréhendant le plaisir. Brûlante, elle inspira à fond, touchant les pectoraux de son homme de la pointe de ses seins saillants.
Alors, doucement, celui-ci s'introduisit, dans la fente étroite, dilatant les muqueuses, plongeant au plus profond de la jeune femme. S'unissant au creux de leurs reins, la passion culmina, tourbillonnant en un torrent de délice, les délectant d'euphorie.

Totalement en elle, il l'enlaça de son bras. Recouverte de baisers, le souffle court, Elyne accompagna le mouvement, oscillant du bassin, accélérant la cadence. Elle laissa sa tête reposer en arrière, profitant de ce qu'elle attendait depuis si longtemps. Aux grès des venues, le pénis noueux s'enfonçait entièrement, frottant tout juste le fond dans un éclat sublime.

Haletante, elle atteignit l'ultime ; un fabuleux frisson la transperça de part en part. Au bord du divin, elle explosa de jouissance.
Lorsqu'il sentit tous les muscles du vagin se refermer sur lui, Lawrence la rejoignit dans l'orgasme, exhultant de leur bonheur partagé. Alors, ils s'effondrèrent en s'enlaçant.

Ils restèrent longtemps allongés, encore l'un dans l'autre, plongés dans une étreinte passionnelle. Mais ce fut lui qui se retira en premier. S'étirant, il se releva en se tournant vers elle, pour la regarder dans toute sa splendeur.

Entièrement nue sur les draps, elle le couvrait d'un regard empli de contentement :

« C'était merveilleux... Avança-t-elle émue.
— Tu es merveilleuse. »

Se rhabillant, Lawrence souriait, épuisé. C'était vraiment parfait, oui. Et c'était ce qui rendait le présent encore plus affreux. Il aurait voulu rester dans la chambre à jamais auprès de cette femme superbe, mais il devait le faire, pour lui... Alors, entièrement vêtu, il se résigna à quitter la pièce :

« Tu veux que je t'emmène un verre d'eau ?
— Avec plaisir ! Assura-t-elle vigoureusement. »

Dès qu'il quitta la chambre, son sourire s'évanouit, laissant place à son problème présent. Ses sourcils froncèrent, et il s'approcha du minibar, y puisant deux verres propres.

Assise au bord du lit, la jeune femme regarda dans la cuisine à travers l'ouverture de la porte. Elle voulait simplement se sentir un peu plus proche de lui, quelques instants encore. Malheureusement, elle contempla, impuissante, ce qu'elle n'aurait jamais dû voir. Son cœur manqua un battement.

Lawrence avait sorti un cachet d'une de ses poches. Il l'écrasa du bout d'un couteau, avant de le dissoudre dans un des verres. Son visage crispé trahissait ses intentions, et elle se souvenait du pistolet sur la terrasse. Elle n'avait pas eu le temps de voir à quoi il ressemblait, mais elle savait reconnaître une forme dissimulée dans le pantalon. Ça, et le billet maculé de sang qu'il s'était empressé de cacher...

Livide, ses jambes se mirent à trembler. Ça expliquait tout... Pourquoi il s'intéressait autant à elle, pourquoi il disait faire le mal... Pourquoi il était gêné quand elle disait du mal des criminels... Pourquoi ils ne s'étaient rencontrés qu'après qu'elle ait atteint sa notoriété, comme par magie, sans qu'il sache qui elle était... Il était envoyé pour la tuer...

Que pouvait-elle faire pour s'en sortir ? Si elle disait ne pas vouloir boire, il allait la forcer... Si elle tentait de s'échapper, il allait la flinguer... Et il revenait déjà. Ses pas claquaient sur le plancher, retentissants comme mille coups de feu, et elle se voyait déjà morte dans le journal.
Une sueur froide lui hérissa l'échine. Sa tête vibrait. Ça ne pouvait pas finir comme ça...

Soudain, un éclat de musique perça l'ambiance. Elle reconnut sa sonnerie. Les pas s'arrêtèrent d'un tenant. De là où elle se trouvait, elle ne le voyait plus, mais entendit les verres se poser sur la table du salon.

« Excuse-moi, entama-t-il agacé, j'ai une urgence. On peut remettre ça demain si tu veux bien. »

Ce n’est pas vrai ? Ne pouvant y croire, sa voix s'éleva hésitante, pleine de craintes dissimulées à grande peine :

« Demain soir je... j'ai à faire, je t'appellerais.
— Tu es certaine que ça va ?
— Oui ! J'ai une réunion importante au bureau.
— Bah tiens, on en est réduit au même point, tu me comprends alors... Je fonce, passe une bonne fin de soirée, encore merci pour tout. »

La porte claqua violemment dans son dos, laissant la jeune femme éberluée. Il était parti sans même retourner la voir... Il n'était là que pour un coup de baise... Et son job. Mais il avait été rappelé avant... Combien de temps lui restait-il avant qu'il ne tente à nouveau de la tuer ?

Sans même prendre le temps de s'habiller, elle entra nue dans le salon et s'écroula dans le canapé. Face à elle, l'un des verres était vide... Et le second désespérément plein. Peut-être espérait-il qu'elle se tue toute seule ? Ça lui fournirait un alibi, il suffisait qu'il se fasse voir par les passants dans la rue.

Encore sous le choc, elle se pencha pour regarder à l'intérieur du récipient, espérant se convaincre qu'elle n'était pas folle.

Quelques poussières semblaient voleter dans l'eau...


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