Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Le jour où je suis devenu un héros


Par : Salmanzare
Genre : No-Fake, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 20/08/2010 à 01:15:51 par Salmanzare

- Je pensais quand même que ça serait plus impressionnant que ça, minauda Julien.

Je ne pus m'empêcher de sourire à la remarque de celui-ci. Alors qu'il continuait de me regarder perplexe, j'attachais ma montre waterproof à mon poignet. Si j'avais eu les moyens, je me serais tout de même acheté quelque chose de plus seyant. Mais avec la crise actuelle, on pouvais pas vraiment se permettre de voyager dans le temps avec une rolex.

- Disons que la montre reçoit le signal du relais. Ce n'est qu'une partie de la machine.

Voyant le regard sceptique se creuser davantage, je fis signe à mon ami de me suivre. Mon atelier était installé en dessous du lycée, dans un souterrain adjacent à la cave. Je l'avais découvert un soir où je cherchais à mettre en lieu sûr quelques magazines interdits, je reste un ado après tout. J'avais dégagé une porte condamnée et m'étais enfoncé dans un boyau tortueux datant sans doute des années d'occupation militaire sur le terrain. J'avais marché pendant cinq minutes avant de déboucher sur une grande salle creusé dans la pierre. Deux mois plus tard, mon repaire y était installé et je venais me blottir confortablement dans les fauteuils en cuir piqué au proviseur lorsque je souhaitais réfléchir.

J'entrais donc dans la grande pièce, Julien sur mes pas. Il s'arrêta presque aussitôt pour contempler mon chef d'oeuvre. J'avais eu l'idée de l'invention dès ma prime enfance rêvant de ne jamais rater un contrôle et avoir la réplique qui tue en chaque occasion, ne plus jamais passer pour un boulet en somme et devenir la coqueluche du collège. J'avais fait des plans fantasques et j'avais laissé tomber l'idée plus ou moins. Je ne dis pas que je n'en rêvais plus, mais j'avais décidé de me plonger dans les sciences pour pouvoir un jour réaliser mes rêves d'enfants. Et l'année dernière, en arrivant ici, le Larzac m'avait donné beaucoup de temps.

- Ca marche vraiment ?

Julien regardait le cube noir avec fascination. Celui-ci faisait exactement deux mètres sur deux et était coincé dans le coin de la pièce. Un observateur ignorant aurait cru voir une sculpture moderne ou une armoire tournée dans le mauvais sens. La surface étant entièrement plane.

- Évidemment que ça marche !
- Et le cube sert à quoi ?
- Tu peux voir ça comme une grosse antenne qui arrive à émettre dans les couches du temps. La montre capte le signal sur une fréquence cryptée et envoie les données enregistrées à l'antenne. Lorsque l'antenne reçoit les cordonnées temporelles, elle lance le processus de dématérialisation et re-matérialisation car tout mon code chimique et organique est enregistré dedans. Tu comprends ?
- Mais est l'âme dans tout ça ? Comment est-elle gardée ?

Je regarde Julien avec embarras, et me fais craquer les doigts par nervosité. Que répondre à ça ? Moi même je ne me l'explique pas et ça me tue de me dire que la science n'est pas capable de tout exprimer. Je me mord la lèvre inférieur quelques secondes puis lance un regard noir à mon complice.

- Je travaille actuellement sur ce point.
- Ah...
- Mais la machine fonctionne. Techniquement en tout cas.
- Mais c'est pas dangereux les voyages dans le temps ? Je veux dire avec toutes ces histoires de SF qui finissent toujours mal, qui mettent en garde contre le risque de déchirer l'espace-temps, de bousiller le continuum et tout cas trucs là. Même le risque de coucher avec sa grand-mère j'ai lu une fois !
- Si tout le monde raisonnait comme toi, on serait encore de cogner des silex pour faire du feu.
- Mais on aurait jamais balancé des bombes atomiques sur des gens.
- T'es avec moi Julien ou pas ?
- Oui oui c'est bon. On va dans le futur alors ?
- Euh... Oui c'est ça le léger problème. Je suis branché sur le réseau électrique du lycée. Et je peux pas faire des bonds de plus de quatre heures dans le temps sans faire sauter le système électrique à cause d'une trop grosse demande d'énergie.

Julien me regarde en fronçant les sourcils.

- En fait, elle est moisie ta machine non ?


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