Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Le jour où je suis devenu un héros


Par : Salmanzare
Genre : No-Fake, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 6


Publié le 15/09/2010 à 18:35:29 par Salmanzare

H+4

Une chose ne faisait aucun doute, je venais de me faire repérer. Le plus grand des militaires tourna sa tête dans ma direction et esquissa un rictus lui déformant le visage. Il rechargea alors aussitôt son arme. J'étais pétrifié à l'idée de bouger, la gorge sèche et le muscle tremblant, je fermais les yeux et je m'élançais à l'opposé de l'homme.

Il me hurla une chose que je ne comprenais pas. Je ne cherchais pas à y prêter attention de toute façon, je bidouillais les réglages de ma montre au plus vite. La balle siffla près de moi et m'arracha le haut de l'oreille droite. Je réprimais un cri et appuyais sur le bouton. La dématérialisation fut immédiate, le goût amer me resta dans la bouche. Mais j'étais en vie.

H0

- Ca marche pas ? demanda Julien aussitôt. Mais oh putain ! Ton oreille ! Ta machine t'a défoncé l'oreille !

Je portais machinalement la main vers l'oreille, une douleur fugace me la fit retirer aussitôt. Je regardais mon doigt, le sang perlait dessus. Le futur était dangereux. Mon futur...

- Alors ? C'est quoi le problème ?

Pris dans mes pensées, je ne prêtais guère attention à l'effervescence de mon ami. Je me dirigeais vers le cube noir, entrais quelques données dans l'ordinateur intégré et lançais les calculs pour la mettre à jour. Non, il n'y avait aucun doute. J'avais bel et bien voyagé dans le temps. Un regard sur la pièce me confirma que Pistache était toujours vivant. Tout semblait en ordre. J'étais revenu à l'instant même où j'étais parti dans le futur. Voilà pourquoi Julien était abusé.

- Non, la machine marche très bien.
- Alors l'avenir nous appartient ?
- Le futur craint un max...
- Tu t'es fait rejeter par Charlotte ?
- Si c'était que ça...
- Y a pire pour toi ?
- Notre univers est en ruine Julien. Dans à peine quatre heures, notre lycée est rasé et les militaires occupent la place. dis-je en montrant de l'index mon oreille meurtrie.
- T'es sérieux là ?

Je remontrais mon oreille de nouveau et Julien arrêta de poser ses questions. Il fallait que je fasse le point, mettre mes idées au clair et ordonner tout ça. Cela ne pouvait pas être possible, l'équation était incomplète. Comment mon monde pouvait-il changer autant en l'espace de quatre heures ?

- Bon, je vais résumer Julien. Dans quatre heures, tu ne seras plus dans cette pièce. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pistache sera éventré et rien ne m'indiquera ce qu'il s'est produit ici. Le pire, c'est quand je sortirais de la cave pour réaliser qu'il ne reste rien du lycée, que l'abbé est devenu aveugle et appelle à la rédemption. Pire, que nous sommes maintenant dans une zone militaire assez sécurisé pour qu'ils puissent se permettre de tuer tout civil qui viendrait à découvrir quelque chose.
- Qu'est ce qu'on va faire ?
- J'ai juste envie de dormir Julien.
- Mais on a des devoirs maintenant. On doit sauver le lycée.
- Je sais bien Julien. Mais je ne sais même pas contre quoi on doit se battre.





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Ailleurs. H Inconnu

L'activité a eu lieu.
En pouvait-il être autrement ?
Non, c'est vrai. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser que ça n'arriverait pas.
La question ne se posait pas, répondit le deuxième homme sèchement, nous le savions. Nous n'avons plus qu'à agir en conséquence.

Les deux hommes eurent un bref sourire en se regardant. Cela faisait longtemps qu'ils attendaient cet instant. Il ne restait donc qu'à enfiler la combinaison réglementaire et le voyage pourrait commencer. Pourtant, on sentait chez les deux hommes une certaine réticence à s'engager complètement. Le geste lent, ils s'appliquaient à gagner du temps tout en s'habillant. Le premier homme marqua une pause, nette cette fois ci, et saisit le bras de son équipier.

Le doute me gagne maintenant. Si on n'y va pas, que se passera-t-il ? Après tout, on pourrait fermer les yeux.
Tu l'as dit toi même, la question ne se pose pas. Nous voulons vivre.

Le premier homme relâcha le bras du second. Le doute était ancré chez les deux hommes à présent. Mais ils savaient tout deux que le choix ne leur appartenaient plus depuis très longtemps. Il fallait jouer la pièce jusqu'à son dénouement. Ils finirent par refermer la dernière pression de l'uniforme au couleur métallique, la mission allait pouvoir commencer.


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H0

Julien toujours sur mes pas, je filais dans le lycée. Je ne savais pas vraiment ce que je devais chercher, mais j'espérais vainement quelque chose qui me mettrais sur la piste. Tout était tellement normal autour de moi que je commençais à me demander si je n'avais pas été la victime d'une énorme hallucination. Pourtant, tout indiquait que la machine avait bel et bien fonctionné. L'abbé me rappela à la raison.

- Ne courez pas dans les couloirs jeune homme ! Nous sommes dans un endroit civilisé ici, respectez les règles !

Surpris par la voix sourde, je me retournais pour regarder l'Ecclésiaste. Celui que je connaissais depuis que j'étais là, un homme qui possédait la vue. Le contraste me frappa lorsque le vieillard aveugle me revint en mémoire. Comment un homme pouvait-il changer autant en si peu de temps ? Je me retournais pour continuer mon chemin, tournant au coin du couloir et heurta une masse. Je tombais sur les fesses, poussait un juron et relevait les yeux.

- Tain ! T'es trop con ! Tu peux pas faire attention ?
- Charlotte... Euh... Je... Enfin.
- Rah ! Tu peux pas faire des phrases complètes pour changer un peu.
- Excuse moi.
- Et arrête de t'excuser en permanence. Après tu t'étonnes que tout le monde te marche sur les pieds. Tu me déprimes.
- Faut pas que tu restes là. Dans quelques heures, tout va sauter ici. Et je suis pas certain qu'il reste beaucoup de survivants. Faut mettre les voiles.
- C'est quoi le plan que tu me joues là ?
- Je plaisante pas Charlotte.
- T'es en train de me dire que t'as définitivement pété les plombs et que t'as piégé le lycée avec des bombes ?
- Laisse tomber, me souffla Julien.
- Oublie Charlotte. J'avais la tête ailleurs.

Charlotte leva les yeux au ciel et continua sa route. Julien me tendit la main et m'aida à me relever.

- Tu sais, elle aurait pas compris si tu lui avait dit qu'on voyageait dans le temps. Faut y aller doucement avec les filles.

Mon rire sonna faux, Julien fit mine de ne pas s'en rendre compte. La situation nous dépassait tellement.

- Messieurs ?

Je me retournais pour apercevoir deux étranges personnages. Le plus petit semblait être celui qui avait le plus de pouvoir. Il portait un costume seyant venant d'une autre époque, le genre de chose qu'un ancien noble aurait porté pour étaler sa condition au reste du monde. L'homme plaça un monocle luisant sur l'oeil gauche. Le second, plus grand mais voûté, semblait porter la misère du monde. Sa face semblait couler de tous les côtés et il paraissait inconcevable de soutenir son regard très longtemps.

- Je suis le Professeur Von der Erlkönig ! Et voici mon assistant, Nizar.

Comme nous restions interdits, l'homme enchaîna.

- J'espère arriver dans les temps.

Je lançais un regard inquiet à Julien. L'homme avait insisté sur la fin de sa phrase.

- Le voyage jusqu'ici n'a heureusement pas duré trop longtemps. Voyez-vous, je m'attendais à quelqu'un de plus impressionnant mon cher. Mais le détecteur ne se trompe pas.

Il tapota sur un petit boîtier, puis me regarda froidement à nouveau.

- Vous savez, je ne pensais pas non plus que vous seriez si jeune. Vous devez avoir de grandes capacités. D'où cela vous vient-il ?
- Je ne comprends pas.
- Ne faîtes pas l'enfant. Vous empestez le Tachyon à en affoler tout mes appareils ! Voyageur, il est temps d'avoir une conversation.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
- Alors ceci va peut-être vous rendre la mémoire.

Le professeur sortit un vieux colt et le pointa vers ma tête.


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