Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'homme qui valait trois cartouches.


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée



Chapitre 10 : Le Dandy


Publié le 14/02/2011 à 19:12:02 par Conan

Le téléphone de la chambre me réveille vers midi. Je décroche le combiné :
-Grmblmouais?
-Monsieur Douaumont? Me demande la standardiste de l'hôtel.
-Oui?
-Un appel d'un certain Ritchie pour vous, je vous passe son appel?
-S'il vous plait.
Petite musique d'attente, puis quelques secondes plus tard c'est Ritchie qui me parle au combiné.
-Allô Coco? Alors, comme ça tu t'appelles monsieur Douaumont?
-Surnom merdique.
-Sois jouasse mec, je nous ai trouvé du boulot?
-Où donc?
-Retrouve moi au cabaret "Le Dandy" sur Pigalle, ce soir à 23 heures.
-J'y serais.

Je passe le reste de ma journée à me balader en moto dans les rues de la capitale, m'arrêtant quelques fois dans un bistrot où un pub me jeter une bière. Je me rends à l'heure au rencard que m'a fixé Ritchie au cabaret. Le videur me laisse entrer malgré mon look de loubard. J'entre dans le grand club tamisé et me dirige vers une serveuse en petite tenue à coté de la scène où se produit un numéro de strip.
-Excusez moi, je cherche un ami, un certain Ritchie, assez grand et...
-Ah, le type avec le patron?
-Heu, peut être?
-Ils sont assis au fond, dans le carré VIP.

Je vais donc vers les grandes tables avec fauteuil et open bar vers le fond. Ritch y est assis sur une banquette. C'est la première fois que je le vois en costume. A coté de lui, un type d'une soixantaine d'années sapé en star de Cannes fume un cigare, je me dirige vers leur table mais un gorille se met devant moi.
-Laisse le passer! Ordonne le patron d'une voix rauque à son garde du corps. Le gaillard se pousse et je serre la main à mon ami et son hôte.
-Salut fils, assied toi. Ton ami Richard m'a beaucoup parlé de toi tu sais.
-En bien j'espère?
-Si on l'écoutait vous pourriez être les parrains de Paris en deux jours.
Tout le monde rit.
-Allez, reprenons notre sérieux. Ritchie m'a parlé du coup que vous avez fait au soir du 31. Bravo, très couillu il faut l'avouer.
-Excusez moi mais j'comprends pas. Qui êtes vous et que voulez vous?
L'homme éclate de rire.
-Hahahaha! Tu ne me connais pas? Alors je me présente. Jean Scorni. Patron du cabaret dans lequel tu te trouves. Il y a une trentaine d'années, moi aussi je montais au braquo et je supprimais les caves qui m'emmerdaient. Et je veux voir ce que la relève est foutue de faire. C'est vrai quoi! Aujourd'hui se disent gangster des putains de mômes qui ont vendu leur premier sachet de poudreuse ou qui braquent des bijouteries avec des flingues à bille! Le boulot que je faisais en 80, je suis trop vieux pour l'accomplir maintenant, et j'ai besoin de mecs comme vous pour les contrats.
Je me penche sur la table, intéressé.
-Le job consiste en quoi?
-Tu vois fiston, si aujourd'hui j'ai pu me payer ce cabaret, plus quelques hôtels et casinos à Deauville et à Monaco, et qu'a 50 balais j'ai pris ma retraite de voyou sans trop de balles dans le corps, c'est parce que j'ai jamais laissé de connards me foutre des bâtons dans les roues. Pour n'importe quelle raison.
-Je présume que si vous avez fait appel à nous, c'est pas pour un simple tabassage.
Scorni fait un signe de la main à deux serveuses topless pour leur faire comprendre d'aller voir ailleurs. Elles s'exécutent et il se rapproche de Ritchie et moi.

-Si j'avais voulu un tabassage, où même un simple refroidissement, j'aurais fait appel à des Yougos qui m'auraient buté un mec pour 500 euros. Là, je veux du grand art. Ce que je veux, c'est que vous fassiez comprendre à deux petits fils de pute que si ils sont des petits rois de la flambe sur Pigalle, mon cabaret c'est chez moi et j'en suis le seul maitre, et que je ne tolèrerais en aucun cas qu'on deale chez moi et qu'on ne malmène mes filles. Je veux que vous me retrouviez ces petits enculés et qu'ils comprennent que si je les revois, je leur arrache le c½ur moi même.
-C'est qui ces mecs?
-Vous devriez les voir arriver d'ici une quinzaine de minutes. Dans un premier temps on les dégageais, mais cette bande de cons reviennent vendre leur came pourrie et faire chier les nanas dans tous les grands club du quartier. Ces mecs c'est le genre petit branleur des beaux quartiers qui fait chier son monde et qui se la joue truand. Mes videurs feront en sorte de les dégager le plus vite possible, puis vous les suivrez et les gaulerez quand bon vous semblera. Pour le reste, soyez imaginatifs, tout ce que je veux c'est une preuve qu'ils ont morflé.
-Combien?
-2000 euros.
-Chacun?
-Bien entendu... Tiens, c'est eux!

Ritchie et moi nous tournons vers l'entrée. Deux types d'une vingtaine d'années. Lookés tendance fashion tapette, ils commencent à rouler des mécaniques. Même pas cinq minutes après leur arrivée, ils emmerdent la serveuse. Deux videurs arrivent et les sortent par l'issue de secours assez brutalement. Malgré la musique je peux entendre les cris.
-Bande d'enculés! On reviendra, vous y pouvez rien!
-Dès demain on sera la! Allez-y, touchez nous et vous avez un procès sur la gueule!

Je jette un coup d'½il à Ritchie.
-On y va?
-C'est parti!
Nous sortons à notre tour par l'issue de secours. Le videur qui y est posté hoche la tête et ouvre la lourde porte donnant sur une ruelle sombre. A une vingtaine de mètres devant nous les deux connards marchent en voulant se donner de l'allure.
Je m'approche de Ritchie :
-On va les suivre pendant quelques minutes, histoire de pas être repéré direct, et pour vérifier aussi que personne ne nous colle aux basques.

Nous remontons Pigalle, nous faisant accoster devant les cabarets et boites de strip-tease. Le lieu est extrêmement éclairé et assez fréquenté, il nous faudra ruser pour chopper les mecs dans un coin. Au bout de cinq minutes de marche, nous nous rapprochons des deux branleurs juste à coté d'une ruelle. Je les interpelle :
-Hé!
Ils se retournent. L'un d'entre eux, un brun avec une chevelure dégoulinante de gel, me fait :
-C'est nous que t'appelles comme ça?
Je renifle nerveusement :
-Ouais, snif, mon pote et moi, on commence à être en manque... Vous, vous avez ce qu'il nous faut.
-Hé ho, vous êtes flics où quoi?
-Non, non, snif. On vous a vus l'autre fois au Dandy... Vous nous faite combien pour le gramme d'héro?
-Laisse tomber mec, ce plan il pue. Dit le deuxième type coiffé d'une casquette fluo à son pote.
-Non! Putain ça fait deux jours que j'ai rien pris, mon dealer s'est fait serrer! On a besoin de quelque chose, n'importe quoi!
Le brun réfléchit quelques secondes puis regarde vers la ruelle :
-Bon, suivez nous on va vous montrer ce qu'on a.

Nous marchons derrière les deux gus. Arrivés dans la pénombre, Ritchie me hoche la tête. Nous nous jetons sur les deux types. Je passe mes bras autours du cou du brun avant qu'il ne crie et tente de le mettre à terre grâce à un étouffement, mais il sort un couteau à cran d'arrêt et essaye de me le planter dans la jambe, j'ai juste le temps de reculer pour ne me faire que trouer mon jean. Il me fait face. Il lève sa lame au dessus de sa tête et au moment ou il va l'abattre sur moi, je fais barrage avec mon avant bras sur son poignet puis lui met deux coups de poing dans le ventre. Il recule et je fous un coup de pompe dans son bras. Son couteau va valdinguer plus loin. Il court vers son arme mais je le rattrape par le col et le met à terre. Il se relève encore mais je lui tape dans la tronche comme dans un ballon. Il roule par terre en poussant un cri. Je le retourne avec le pied et lui écrase la tête dans la boue. Il commence à étouffer.

-Pourquoi ton pote et toi vous êtes venus faire chier à Pigalle, petite merde?
Je lève le pied et le type sort sa tête des détritus et de la gadoue pour reprendre son souffle. Il à la tronche toute dégueulasse. Je mets ma botte sur sa nuque.
-Tu bouges et je t'écrase le crane comme une vieille tomate.
Tout en le tenant en respect, je regarde comment s'en sort Ritchie. Visiblement, il n'a pas de mal à envoyer valdinguer le sac d'os face à lui dans les murs et les poubelles. Une fois que le rouquin à casquette est sonné, il le traine jusqu'à moi.
-Et maintenant, on va vous filer une bonne correction. Dit mon ami, essoufflé.


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