Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'homme qui valait trois cartouches.


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée



Chapitre 8 : Bonne Année


Publié le 14/02/2011 à 18:57:44 par Conan

Le soir même de notre braquage, nous avons fêté le réveillon Richie, ses potes hools, Jack et moi, dans un rade mal éclairé au fond d'une ruelle. Le lendemain, vers 7 heures du matin, je me suis réveillé dans la bagnole de Ritchie. Nous étions tous les 10 entassés dedans. Je tente de me dégager un passage entre le flot de bras et de jambes pour ouvrir une vitre et éviter de mourir asphyxié. Il a neigé cette nuit, et on se gèle les burnes.
Jack se réveille à son tour. Il est assis du coté passager. Il se tourne vers moi et vois que je suis le seul sorti de son coma éthylique. Nous sortons nous allumer une clope. En me tendant son briquet il me demande :
-Dis moi, t'es plein aux as toi.
-De quoi tu parles?
-Fais pas l'innocent. J'ai vu le sac de biffetons planqué dans le local. T'inquiètes pas j'ai rien touché. Tu crains pas de te le faire tirer là bas?
-C'est pour ça que j'ai l'intention de me planquer ailleurs.
-Vous êtes parti faire un coup avec Ritchie?
-Tu poses beaucoup de questions pour un terroriste recherché par Interpol dis moi.
-Holà, pas la peine de s'énerver, je disais ça pour discuter.
-Bon... Confidence pour confidence, je vais te raconter. Y'a près d'une semaine de ça, j'avais un boulot pas trop pourri... Enfin si, un boulot de merde mais qui payait le loyer et la bouffe. Puis j'ai eu une embrouille avec un caïd. Un genre gros caïd. Le mec et quelques uns se ses potes me sont tombés dessus dans le bar ou je bossais et ont tout détruit après m'avoir collé une trempe.
Jack touche sa joue et son arcade du doigt.
-Ça vient de la ces coups?
-Exact... Alors maintenant j'espère bien le saigner à blanc.
-Et tu crois que tes deux malheureux flingues suffiront à le foutre au tapis?
-Je t'ai pas parlé de le foutre au tapis, je veux juste me faire du blé sur son dos et lui casser les couilles.
-Arrête, me prends pas pour une quiche, tu sais très bien que maintenant c'est une guerre ouverte et que ce mec est sûrement en train de retourner tout Paris pour te mettre la main dessus.
-T'as peut être bien raison, mais qu'est ce que tu veux que j'y fasse, je vais pas claquer des doigts et avoir une pétoire.
-Non, mais en alignant les billets tu pourrais.
-Et où donc?
-Il me semblait pourtant t'avoir dit que j'avais été à l'IRA un temps.
-Et t'as toujours des contacts là bas?
-Ça se pourrait bien.
-En attendant, je vais déjà changer de piaule et me prendre une chambre d'hôtel. Il me faudra aussi un nouveau moyen de transport. Bon, je vais récupérer mon blé et changer d'habitat.
-Attends je t'accompagne, ma caisse n'est pas loin. Je te ferais rencontrer un contact pour ce qui est des bagnoles.
Nous marchons quelques centaines de mètres sous la neige, laissant nos amis décuver leur bière dans la voiture. Nous arrivons devant une Camaro SS 69 noire de toute beauté.
-Voilà la bête! Me dit Jack. Nous entrons dans l'habitacle en cuir de l'engin et Jack démarre son étalon mécanique qui ronronne sans problème malgré le froid lorsqu'il met le contact et rugit et bondit comme un fauve lorsqu'il enclenche la première. Après avoir récupéré mon sac de billets, nous roulons jusqu'à un Etap Hôtel situé Porte de Saint Ouen, dans le nord de Paris. Mieux vaut ne pas rester trop loin de son ennemi.
Je prends une chambre simple. C'est spacieux, froid, stérile, impersonnel. Un Etap Hôtel comme tant d'autres.
Après y avoir soigneusement caché mes "affaires", je rejoins Jack qui m'attend au volant de sa voiture.
-Et maintenant, on va où? L'interrogé-je.
-Dans une petite casse où je connais un Serbe qui modifie des bagnoles et les revend à prix d'or.
Nous roulons donc encore pendant une petite heure jusqu'à un coin un peu rural du Val d'Oise. Jack s'arrête devant une casse automobile. Un type sort d'un petit garage. Il doit avoir la trentaine, brun, une barbe naissante, pas très grand. Il essuie sa main pleine de cambouis sur sa salopette avant de nous saluer avec un fort accent de l'est.
-O'Reilly, ça fait un bout de temps. T'es là pour quoi?
-C'est mon ami qui cherche une tire, il en à marre du métro.
Le mec se tourne vers moi :
-Qu'est ce qu'il te faut mon gars?
-Peu importe, tout ce que je veux c'est que ça ne dépasse pas les 5000 euros.
-J'ai pas grand chose à se prix là. Je vends cher, mais je vends du bon.
-J'demande pas une caisse de compet', juste un moyen de locomotion.
-Mon gars, j'ai que de la bagnole de compétition ici, tu te doutes bien que les gars qui viennent acheter ici, c'est pour échapper aux flics ou à d'autres truands.
Je parcours la rangée de véhicule garés. Mon regard se pose sur une moto style trail.
-Et la bécane là?
-C'est une Honda 650 Dominator. Un petit bijou. Avec ça tu peux faire autant de rodéos urbains que tu veux. Trottoirs, escaliers, même les bagnoles dans les bouchons si tu te débrouilles bien hahahaha!
-Elle monte à combien?
-Le modèle d'origine allait à 155 maximum. Là je l'ai modifiée de manière à ce qu'elle aille à 200 sans trop pousser. Viens, je vais te montrer les détails.
Nous nous approchons de l'engin.
-Tu vois, quand je l'ai récupérée c'était une épave, le mec était coursé par les flics et il s'est ramassé la gueule. Il me l'a vendue pour trois fois rien. T'aurais vu l'état! Tout le coté droit avait été frotté contre le bitume, les rétros étaient arrachées, les suspensions niquées... Ça m'a pris deux mois pour la remettre en bon état. Elle est quasi neuve, touche la peinture, aucun grain!
-Tu la vends combien?
-5000, mais t'es un ami de Jack et t'as l'air d'être un bon gars, je te la fait à 4000 euros.
-Merci, c'est super sympa.
Nous nous dirigeons vers son bureau, au fond du garage, afin que je paye.
-Dis moi, on raconte qu'un des hommes de main de Youssouf Issamou a été buté chez un mec qui te ressemble et qui n'a pas donné signe de vie depuis des jours. T'as l'air d'être en cavale vieux?
-On raconte beaucoup de choses. Les bruits de chiottes ça va ça vient..
-Hm hm, sûrement. En tout cas ne te fais pas de bile, je suis consciencieux dans mon boulot et pas bavard.
-Je n'en attendais pas moins. Merci encore pour la ristourne.
Je lui serre la main et retourne voir Jack adossé à sa voiture.
-Qui c'est ce mec? Lui demandé-je.
-Ivan Cosovic. Il est arrivé en France au début des années 2000. On sait très peu de choses sur lui dans le milieu, si ce n'est qu'il a passé toute sa jeunesse en Serbie et qu'il a connu dix ans de guerre. Certains racontent qu'il faisait partie d'une milice Serbe ultra violente, les Tigres d'Arkan.
-Les gens racontent beaucoup de choses sans savoir. Regarde, certains croient même qu'Issamou veut ma peau.


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