Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'homme qui valait trois cartouches.


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée



Chapitre 17 : Du Sang, d'la Chique et du Molard


Publié le 16/02/2011 à 23:59:21 par Conan

Les deux types qui me braquent sont encagoulés.
-On se connait?
La porte de la salle de bains s'ouvre. Je me re-retourne et vois Emma sortir, en tenue de tous les jours, suivie par un grand black.
Abdoulaye...
-Alors petit bâtard, tu pensais que je te retrouverais pas?
-Qu'est ce que tu veux?
-A ton avis? T'as pris la vie de mon cousin, bâtard. Tu crois que je vais faire quoi?
Il regarde Emma, les yeux baissés. Elle ne semble pas avoir été violentée.
-Va dans la salle à manger, ma belle.
Elle passe devant moi et, toujours en fixant le sol, me murmure un "désolée".
-Alors maintenant, tu vas nous suivre, bâtard.
-Et si je veux pas, "bâtard"?
Il me met un puissant uppercut dans le ventre.
-Quelque chose me dit que tu voudras.

Ça doit bien faire deux heures que je suis ligoté sur cette chaise dans ce grand hangar sombre et abandonné. Abdou et ses deux complices sont sortis et m'ont laissé là, avec ma solitude et mon mal de bide.
Tiens, la grande porte s'ouvre. Grâce aux quelques rayons de lune qui filtre à travers les fenêtres cassées, je peux reconnaître la silhouette d'Abdoulaye.
-Voilà, mes potos sont partis, on va enfin pouvoir s'amuser.
-T'es pédé c'est ça?
Il me colle un chassé dans le ventre qui fait tomber ma chaise à la renverse. Il la redresse tout de suite après.
-Je disais, s'amuser comme ça! Me fait-il avec une vraie tronche de cinglé.
-Et tu me laisses attaché, c'est ça? T'es qu'une pauvre fiotte en fait.
-Si je fais ça, c'est juste pour gagner du temps, de toutes façons j'ai déjà gagné.
-C'est ça, je te crois, moi je dis que t'es rien d'autre qu'une tapette. Ha! Elle est belle la starlette des combats de rue!
-Ta gueule!
Il me met une grosse gifle avec le revers de sa main.
-La pure gonzesse ça. Dès qu'on dit un truc pas sympa elles s'énervent et foutent des taloches. Allez vas-y gros con, donne toi à cœur joie.
-C'est bien ce que j'ai l'intention de faire.

Il me fout encore quelques beignes en riant. Ce qu'il ne sait pas, c'est que le coup de tatane qu'il m'a foutu a fissuré une planche du dossier de la chaise et que je fous tout mon poids en arrière. J'espère juste ne pas être trop KO quand ça pètera, histoire de pouvoir lui foutre quelques nions, ne serait-ce que pour l'honneur.

Bingo, ça casse. Je tombe en arrière et avant que l'autre con n'ait eu le temps de piger, je me rue sur lui tête baissée. Il se prend mon crane en plein ventre. Je profite de son déséquilibre pour le balayer, et quand il est à terre j'enlève mes liens. Il se relève et me met un coup de pied en pleine gueule. Inutile de préciser que je valdingue comme une grosse merde. Il s'approche de moi et m'attrape par le col.
-Tu voulais être debout, et bah lève toi bâtard!
Il me soulève et tente de m'étrangler alors que mes jambes pédalent dans le vide. Je lui frappe l'intérieur des coudes, ce qui lui fait automatiquement plier les bras.
-Et toi couche toi bâtard!

Je lui mets deux coups de poing dans la tronche. Mais le salopard est résistant et bloque le troisième avant de me foutre une châtaigne dans la joue. Je vacille et c'est à ce moment que son pied vient frapper mon tibias, ce qui me remet à terre.
Mais je ne me laisse pas abattre, à peine approche-t-il que je lui fous un coup de pieds en plein dans les couilles. Il veut se battre à la dégueulasse? On sera deux. En me relevant je lui mets un coup de poing dans les couilles, puis quand il est plié en deux façon angle droit je lui colle un coup de genou en plein pif. Il ne tombe toujours pas mais est désorienté. Je me rue sur lui tape dessus à m'en faire mal aux phalanges. Sacrément solide l'enfoiré, il m'attrape et me jette à trois mètres.
Je retombe lourdement sur le dos et me relève tout de suite pour reprendre ma charge, mais il me bloque net d'un chassé dans le bide. Je n'ai pas le temps de me remettre de mes douleurs abdominales qu'il me tape sur la tronche. Je parviens à saisir la chaise et lui tape dessus avec. Une fois qu'il a reculé, je lui jette à la figure et saute sur lui. Sous mon poids il tombe. Je pétrie une nouvelle fois sa tronche cabossée avec mes poings mais il me saisit la gorge. Je manque d'oxygène et risque de tourner de l'œil si je ne fais rien. J'agrippe sa face et lui enfonce mes doigts dans les yeux aussi profondément que possible. C'est au premier qui craquera. Il hurle puis lâche ma gorge pour dégager ma main. Je me lève et lui saute littéralement dessus à pieds joints.
Merde. J'ai la tête qui tourne, je titube je ne sais où, il me faut de l'air, je suis totalement essoufflé et le sang m'empêche de respirer correctement. Pendant ce temps l'autre a tout le temps de se reprendre... Ha ben non, il est juste en train de ramper comme une grosse limace pleine d'hémoglobine. Où cherche-t-il à aller comme ça?... Merde, sa veste!
Trop tard, il a déjà sorti un poignard et s'est remis sur pieds.
-Alors enculé, qu'est ce que tu dis de ça?
-Tu sais, je vais t'apprendre un truc.
-Dis toujours, ça sera tes dernières paroles.
-Dans les forces spéciales de tout pays, des soldats surentrainés sont capables de combattre contre un ennemi surarmé et supérieur en nombre. Les Forces Spéciales Françaises sont classées dans les dix meilleures au monde. Alors, si tu crois réellement qu'un type comme moi, habilité à massacrer des mitrailleurs à mains nues, a peur d'un gros tas armé d'un canif...
-T'as été dans les Forces Spéciales toi?
-Non, c'était juste pour que tu te concentres sur autre chose.
-Hein?
Je lui jette un gros morceau de ferraille que j'ai ramassé en me relevant. Il n'a pas le temps de l'esquiver et se le prends en pleine tête. J'en profite pour le désarmer de son couteau par une simple clé de bras et lui enfonce dans le ventre.
Il tremblotte. Je sens un liquide chaud dégouliner le long de mes doigts. Je sors la lame puis la replante une deuxième fois, un peu plus haut, vers l'abdomen. Il gémit de sa grosse voix rauque. Abdoulaye tombe en arrière et se tient le bide.
-J'étais seulement simple bidasse. Et toi tu vas clamser, bâtard.
Je marche péniblement jusqu'à la sortie du hangar où sa voiture est garée. Maintenant, direction Belleville.


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