Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Petits textes sentimentaux


Par : Salmanzare
Genre : Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 4


Publié le 03/01/2010 à 21:08:09 par Salmanzare

Très tôt ce matin, j'ai raté ma vie. Le soleil s'est pas levé en plus. Alors franchement, tout le reste est devenu hypothétique. Moi tout ce que je cherchais, c'était l'embrasure d'une porte mais il paraît que de nos jours ça se fait plus, voir même que c'est superflu ! On les connaît ces gens là moi et mon chat ! Mon chat et moi. Elle est venue me voir tu sais ? Elle m'a dit que ce je fais c'est pas bon et qu'il faut que je m'aère. Comme quoi qu'à force de me concentrer, que je me pourrirais l'intérieur à chercher un idéal de médiocrité. Que c'est pas bon tout ça. Alors, j'ai tué le chat. Et le soleil s'est pas levé. Du coup je me retrouve comme un con dans le noir avec un cadavre sous le pied et je suis toujours concentré sans aération aucune. Limite l'impression d'étouffer. Parce que mine de rien, avec le chat crevé, le temps s'est pas gêné pour s'égrener longtemps. Si j'étais un gars bien, je pourrais presque avoir des remords en sentant cette odeur qui commence à s'insinuer le long de mon être. Pourtant hier encore, j'avais l'impression que le monde était pas si carré, rapport à la fenêtre bancale qui en finit pas de grincer de l'encre amère. C'est pas tous les jours qu'on rate sa vie, j'aurais du préparer ma sortie car elle manque de panache. Le chat pue trop. Alors je l'ai lancé dehors, à la face du monde, et ma fenêtre a grincé un peu plus. Couinement de plaisir. A moins que ce soit mon voisin qui continue d'éjaculer sa vie sur la télévision qui le nourrit à longueur de temps. Mon voisin ou moi d'ailleurs ? J'ai rêvé que j'étais lui, je le suis peut-être. Combien de temps que j'ai pas regardé un miroir pour me reconnaître ? Mon identité s'est perdue. Note à moi même : buter le voisin. Sait-on jamais, il pourrait devenir moi. Dans le noir, les démons commencent à rire. Le chat est revenu ! J'ai pris le couteau de cuisine, et je l'ai taillé ce putain de chat ! Un sourire à en faire pâlir les anges ! Je lui ai refait la gueule ! Pis je vais l'enculer ! Y a pas de raison que je sois le seul à me faire baiser ! Plus que 7 à présent ! Je le cache maintenant. J'ai honte, je veux pas que le monde le voit. Je veux pas que le monde le voit. Faut que je m'aère elle m'a dit. Mais je fais que ça ? Ca se voit pas ? J'ai enculé le chat et maintenant il a plus qu'à pourrir sous le lit avant de revenir à la vie. Foutu chat ! D'aucun dirait que le cerveau commence à faire des siennes, je suis conscient : c'est pas ça le pire ? La fenêtre je la ferme parce que de toute façon il fait nuit. Le soleil se lèvera plus. J'ai raté ma vie et mon chat n'en a plus. Le voisin couine de nouveau ces râles de plaisir en recevant sa nourriture céleste, il va se gaver à en crever et moi je me trouverais comme un con sans miroir. Je le déteste de m'affliger ma solitude. Sa faute à lui. Moi je m'aère, j'ai rouvert la fenêtre pour montrer ma gueule au monde ! Et mon cul aussi. Y a pas de raison que personne n'en profite. M'en fous, il fait nuit. Je redonne un coup de poignard dans la carcasse du chat dès fois qu'il aurait la mauvaise idée de me refaire Lazard. La porte sonne. Oui, la porte. Alors je tire la sonnette et je crie que je suis mort. Manquerais plus qu'on rentre chez moi. Pas la peine d'insister, je préfère montrer mon cul au monde, sortez si vous voulez le voir : le reste est clos. Moi je m'aère. Mais ils entrent quand même les salauds. Deux chats en costumes, la pipe sur le coin des lèvres à me soulever l'occiput en poussant des cris de plaisir et d'étonnements. Cas manifeste, disent-ils, en commençant à m'introduire ces substances dégoulinantes à même la boite crânienne. Tout dégouline et ils continuent tout en riant et forçant. Ma tête s'aère ? Je suis pas fou quand même ! Alors je m'absente en leur laissant la tête ! Juste le temps de prendre le couteau et de me faire les deux chats. Que c'est bon de découper de la viande vivante ! Je lacère et dévore. Y aura pas de trace et personne saura. J'ai plus qu'à remettre ma tête en place et personne n'en saura rien. De toute façon, il fait nuit et j'ai raté ma vie. Quand elle était venue, je m'étais dit que le soleil se lèverait, mais là avec tous ces chats : le monde ne suffira pas. Tout est trop tard. Tout coule, tout dégouline et le voisin continue de couiner sa joie infâme à en perdre la raison. Le pauvre est dérangé. Il devrait s'aérer lui aussi. Je vais le buter, j'en suis certain ! Je supporte plus. Tout ça pour l'embrasure d'une porte en plus ! Moi à la base, j'étais juste là. Je suis que la victime de ce chaos sans nom. Soyons honnête, j'ai pas enculé le chat pour le plaisir, j'ai été forcé à le faire. J'ai raté ma vie, j'ai pas la force d'aller éjaculer sur la télé du voisin pour me faire haïr et le soleil se lève toujours pas. Tragédie de la réussite, aigreur substantielle et immondices quelconques se jettent à ma face pour me bouffer. Le temps n'est plus, la chat est mort. Je veux plus retourner sous mon lit car il est en dessous. Je saute par la fenêtre mais j'arrive pas à voler. Le sol se rapproche. Je vois un cadavre de chat. Je comprends pas. Le sol se rapproche. Je bas des bras. Je vole toujours pas. Le chat se lève et me regarde. Je me marre pas. Le sol se rapproche et tombe sur moi. Ma tête s'écrase à côté du chat minaudant. J'ai pas volé, j'ai pas compris. Je comprendrais plus.

Dans le lointain un rayon de soleil.


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