Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Des vacances de rêve


Par : Rumble22
Genre : Nawak
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4


Publié le 16/12/2008 à 16:33:50 par Rumble22

Une mauvaise surprise

Une voix féminine me tira de mon sommeil. J’entrouvris les yeux, battant des paupières afin de les réhabituer à la lumière diurne puis j’effilai mes cheveux ébourrifés du bout des doigts. Je me redressai, somnolent encore, la marque de la couture de l’oreiller imprimée sur la joue gauche qui avait reposé une heure durant dessus.
«- Qui c’est ? marmonnai-je d’un ton endormi.
-C’est moi, Florentine.
-Flo’ ! »
Je clignai une dernière fois des cils puis ouvris les yeux afin de redécouvrir enfin le visage aux lignes épurées de mon amour passé. Tout d’abord floue, ma vision devint nette et la tache sombre qui me parvenait jusqu’à présent se transforma peu à peu en une image claire de mon amie d’enfance.
« -Euh Flo, c’est toi ça ? questionnai-je, abasourdi.
-Bah oui, pourquoi ? répartit-elle d’un air niais.
-Nan pour rien… glip. »
Je refermai les yeux pour m’assurer que ce n’était pas un rêve, ou plus justement un cauchemar et les rouvris. Rien à faire ; l’image de cette fille pour le moins élégante, les épaules tombantes, lui proférant une allure simiesque, le dos bossu et le front proéminant ne voulait pas s’estomper. Où était donc passée la créature de rêve que j’avais connu autrefois ? Elle s’était évanouie, ou plutôt métamorphosée, en un « truc » informe, au nez crochu, aux yeux globuleux surmontés de lunettes de vue à verres fort épais qui leur procurait un volume encore plus impressionnant. Tout n’était que disgrâce et nonchalance dans ce tableau frustrant. Ces beaux cheveux d’or avaient perdu leur étincelante pigmentation et n’avaient conservé de la paille que sa texture rêche. Ces grands yeux pétillants azurés et cernés pas de longs cils noirs avaient terni, tout comme sa bouche aux lèvres autrefois scintillantes et pulpeuses. Plus j’y regardais et plus cette vision de Florentine me faisait penser à la Métamorphose de Kafka.
« - Bah, on se fait pas la bise ? T’as pas l’air plus content que ça de me voir ! Depuis tout ce temps tout de même…
-Si si, je suis ravi. Euh pour la bise ouais, mais fais gaffe quand même, bave pas trop : t’as l’air un peu fiévreuse là, j’ai pas envie de me choper une maladie.
-N’importe quoi. T’es bizarre toi des fois, déclara-t-elle en levant les yeux au ciel en secouant la tête, ce qui fit balloter ces grosses joues rouges. »
Elle s’approcha tendrement de moi -avec une démarche de rhinocéros- et déposa un bisou de ses maigres lèvres sur ma joue qui avait conservé la trace de l’oreiller. Je plissai les yeux, priant pour que le supplice prenne fin.
Elle fit quelques pas en arrière, se retourna et quitta la pièce en me jetant un dernier regard de ses yeux d’insecte.
J’avalai difficilement ma salive. Décidément, ces vacances étaient les pires que j’avais connues, truffées comme elles étaient de mauvaises surprises. Je m’étalai à nouveau de tout mon long sur la couette épaisse qui recouvrait mon lit. Tout à coup, une voix retentit dans la pièce, parcourant les murs, faisant frissonner l’air : «Coucou toi»…


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