Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

The Rain Song


Par : pooncha
Genre : Sentimental, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 18 : Forever Young.


Publié le 13/04/2011 à 14:31:53 par pooncha

1 juin 2008. 5h50 AM.

Déjà vingt bonnes minutes que je fixe le plafond, comme attendant une quelconque réponse de ce dernier. La fenêtre ouverte laisse s'engouffrer une petite brise, qui fait légèrement frissonner Agathe. Je me tourne vers elle et l'observe un instant, j'attrape sa couette et la lui rabats sur les épaules. Doucement je me redresse et récupère mon téléphone, ce dernier affiche 20 appels manqués ainsi que quinze messages!
Je m'empresse donc de rassembler mes affaires et me r'habille prestement.

-Tu y vas maintenant? me demande-t'on à mi-voix.

-Oh! Pardon. Je ne voulais pas te réveiller.

-Ne t'inquiètes pas et files. Tes amis doivent te chercher depuis bien longtemps. articule Agathe encore somnolente.

-Oui... C'est le cas.

-Passes par ma fenêtre pour sortir par contre.

-Pardon?

-Bah, grommelle-t'elle, je vais pas me lever pour t'ouvrir.

-Espèce de feignasse. m'indigné-je.

-Viens me faire un bisou et zou Roméo!

Je me redresse et passe ma main sur son front avant d'y déposer un baiser.

-Et après, nous deux ça va tourner comment? chuchoté-je.

Etonnée, elle redresse son visage de l'oreiller et me fixe un court moment.

-Tu vas me dire que ça fait cliché. Mais, ce serait une erreur de se revoir et gâcher cette nuit.

-Pourquoi cela la gâcherait-elle? demandé-je sceptique.

-Elle ne serait plus aussi unique. Tu sais, c'est comme dans ce film, 7 ans de Séduction. rigole-t'elle.

-Je crois que je vois ce que tu veux dire. De toute façon je n'ai pas vraiment le choix, hein?

-Il n'y a pas de vrai amour Thomas. Tu peux tomber amoureux de n'importe qui. La seule différence, c'est la durée que cela va avoir, tout est conditionné par le temps. Alors, profite de ta vie et garde cette soirée dans un petit coin de ta tête.

Je la regarde mué puis enjambe son balcon afin de sauter dans l'herbe fraîche, où je roule souplement.

-Hey!

Je tourne la tête et lève les yeux, accoudée au rebord je distingue la petite brune.

-Hum?

-Prends soin de toi.

-On essayera. lâché-je en partant.

Et, alors que je passe le portail de sortie je sens mon téléphone vibrer et décroche immédiatement.

-Ouais?

-PUTAIN T'ETAIS OU?

-...

-OH?!

-C'est qui?

-Erwan abruti!

-Ah, pardon... J'ai eu un soucis mec.

-On s'est inquiété toute la nuit! Enfin... A partir du moment où l'on a émergé.

-Je vais bien... Pas de casse de vôtre côté? lui demandé-je.

-Rien d'important c'bon.

-Okey super, je peux vous retrouver quelque part?

-Ouais, on était entrain de dormir aux quais. Donc, tu peux nous rejoindre là bas.

-Deal. accepté-je.

Drôle de sensation matinale que d'errer seul dans les rues vides. Le soleil commence doucement à percer et la lune à descendre. La journée semble déjà parfaite et pourtant je n'arrive pas à faire disparaître ces pensées qui m'obsèdent. Mais, un caillou atterri brutalement à mes pieds et me tire de ma réflexion.

-Alors on se ballade seul connard?

Je toise mon interlocuteur et manque de m'étouffer en distinguant le mec avec lequel Julie était à la soirée. Ce dernier n'est d'ailleurs pas seul, deux amis l'accompagnent.

-Qu'est ce que tu fou là? demandé-je sur la défensive.

-J'pourrai te poser la même question, tocard. répond t-il.

-Bah, vois-tu j'étais en quête d'une pute avant d'aller me coucher... Et, je crois bien que je l'ai trouvé. enchaîné-je.

-C'est vrai, grimace t-il, j'oubliais que moi je baisais ton ex et que donc t'étais seul comme une merde.

Je resserre le poing et le fixe.

-Redis ça et je te tue sur le champ.

-Sauf que là tu risques pas de me toucher. rigole t-il.

-Mec, si il faut j'irai te trouver chez toi, déclaré-je, crois moi tu le regretteras.

Un silence pesant s'installe, auquel mon adversaire finit par couper.

-Venez les gars on bouge.

Tous trois se lèvent et passent à mes côtés alors que je reste stoïque.

-J'ai pas de temps à perdre avec toi, ajoute t-il.

-C'est ça. dis-je en continuant mon chemin.

Finalement, au bout d'une dizaine de minutes de marche j'arrive à retrouver mes trois amis qui me tombent dans les bras. Cependant, une seule phrase parvient à sortir de ma bouche:

-On rentre à la maison maintenant.

Une marche silencieuse s'entame jusqu'à nos demeures respectives. Et, c'est totalement déconnecté de la réalité que je m'effondre sur mon lit, ou je vide mes poches. Mon porte monnaie est toujours là, un brin égratigné mais son contenu n'a pas changé. Mon paquet de cigarettes est bientôt vide et je m'étonne même qu'il en reste quelques une. En fouillant un peu plus dans ma poche arrière j'en tire mon zippo ainsi qu'un paquet de feuilles à rouler. Dans celle de droite j'extirpe mon téléphone et décide de consulter mes sms. Hormis les messages d'Erwan, Jim' et Paul qui sont particulièrement incompréhensibles, deux derniers attirent mon attention.

"Julie 1h15 AM.
T'es qu'un connard, tu mérites pas d'être heureux.
Je vais baiser partout et t'en faire profiter tu vas voir!
Tu m'as jamais rendu heureuse! T'es un naze! Tu vaux rien! RIEN! RIEN! RIEN!"

"Marion 2h03 AM.
Pas de nouvelle ce soir, je ne sais pas si c'est une bonne idée finalement "tout ça".
Passes une bonne soirée Thomas."

Je soupire un coup alors qu'un sentiment que je connais bien se met à parcourir mes veines. Subtil enchevêtrement de tristesse, espoir, injustice et colère.

Je reste une seconde statique et vide ma dernière poche d'où glisse un petit bout de papier plié en deux.

"Don't worry , we're forever young.
A."

Je souris, pensif. Le secret du bonheur c'est d'arriver à apprécier ses petits moments et s'en rappeler lorsque les choses virent au noir.
Ce n'est qu'une simple histoire qui se termine dans le drame et une autre qui commence dans l'épreuve. Le cycle immuable de la vie.


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