Note de la fic : Non notée

One of a Kind


Par : YukaMinJee
Genre : Sentimental
Statut : Abandonnée



Chapitre 5 : Secret


Publié le 03/12/2012 à 00:58:46 par YukaMinJee

[c]J’avais débarqué dans une toute nouvelle vie depuis maintenant deux bonnes semaines. J’avais encore du mal à me faire à cette idée que Young Bae n’allait plus me jeter des vêtements sales sur moi pour me réveiller, ou pire, envoyer Boss – son chien – me lécher les pieds. Il était vraiment crade ce chien, si vous voulez mon avis. Chaque matin, je me levais avant que mon portable ne sonne afin de me préparer psychologiquement à un assaut de mon meilleur ami, mais rien ne se passait. A chaque fois c’était la même déception, et je devenais désagréable pour toute la matinée. Tout le monde s’en prenait plein la gueule, et surtout Seok Hee.

Me dire que j’étais en couple avec une fille complètement hystérique et qui en plus de ça, était fan de mon nouveau rival, c’était complètement inenvisageable. C’est pourquoi je passais mon temps à l’ignorer, quitte à devoir supporter ses cris stridents dans mes oreilles dès huit heures. Je ne pouvais pas faire cet effort, tout simplement parce que dans ma vie, je n’ai eu qu’une seule véritable histoire d’amour et autant dire que ça ne s’est pas terminé comme je l’avais imaginé. Je ne voudrais pas entrer dans les détails de ces souvenirs, simplement, une histoire qui se termine sur un lit d’hôpital et qui se poursuit à la morgue, ça ne donne pas trop envie de recommencer tout ça. Je suis parfaitement conscient que c’était un cas particulier. Oui, je suis conscient que toutes les filles avec qui je sortirai dans ma vie n’auront pas un cancer. Mais j’avais peur d’affronter encore une fois cette possibilité, je ne pourrais pas assumer une deuxième fois tout ça. Alors trouver des excuses, c’était tout ce que je pouvais faire pour ne pas sortir avec Seok Hee. Je voulais qu’elle s’éloigne de moi sans même essayer de la connaître.

Mais en dehors de ce problème là qu’il me fallait affronter chaque matin, il y avait quand même eu un point positif à ces premiers jours passé au « repère » Le répère, c’était de cette manière qu’ils avaient rebaptisé cette maison. Je trouvais ça plutôt amusant, quoiqu’un peu étrange. Mais venons-en aux faits. Je crois que si Jae Sun n’avait pas été là, j’aurais eu beaucoup de mal à m’adapter à cette nouvelle vie. Il avait été un véritable pilier et je l’avais finalement considéré comme mon véritable meilleur ami. Au départ, je ne pouvais m’empêcher de le comparer à Young Bae. Ils étaient complètement différents, et pourtant si on y regardait de plus près, on pouvait voir qu’il y avait cette petite chose de rien du tout qui les rapprochait considérablement. Physiquement, ils n’étaient pas les mêmes, ainsi que dans les goûts et les centres d’intérêts. Mais chacun d’eux savaient me parler en trouvant les mots justes. Ils étaient tous les deux capables de deviner le fond de ma pensée et je crois que c’est pour ça que Jae Sun était le seul à me croire sur parole quant à cette perte de mémoire.

Durant toute la semaine, il avait décidé de m’accompagner au boulot. Dans ce monde parallèle, j’étais un simple vendeur d’instruments de musique et de tout un tas d’accessoires en tout genre. Pour le coup, ma vie allait vraiment se trouver changée. Il y avait quand même ce petit détail qui prouvait que le Kwon Ji Yong d’ici n’était pas totalement différent de moi. La musique semblait être quelque chose d’indispensable à ma vie, peu importe les décisions que j’avais pu prendre. Enfin, dans cette fameuse petite boutique, on était que deux et mon supposé collègue sembla un peu surpris lorsqu’il vit Jae Sun à mes côtés le premier jour. Apparemment ce n’était pas dans mes habitudes de venir avec lui. Jang Min Hyeok, mon collègue, affirma que mon meilleur ami préférait rester dormir trois jours d’affilés plutôt que de daigner bouger son fessier jusqu’au magasin. Et pourtant, ce n’était pas faute de lui avoir proposé un job ici même. Il ne changea d’ailleurs pas ses habitudes et lui redemanda une énième fois s’il n’était pas intéressé, et Jae Sun resta muet, comme si quelque chose le dérangeait. J’avais jusque là eu l’habitude de le voir toujours souriant et bavard comme pas possible, alors ça me surprenait.

Même si j’avais fini par adopter cette routine de travail, Jae Sun continuait de m’accompagner chaque jour. Je savais tout ce qu’il fallait savoir sur Min Hyeok et je n’avais jusque là fait aucune gaffe, mais mon meilleur ami m’avoua que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas passé autant de temps avec moi. Apparemment, lorsque nous étions plus jeunes, on faisait toujours les quatre cents coups. Ca ne m’étonnait pas de moi en fait, j’avais toujours été comme ça. Mais j’avais commencé à travailler et lui non, de ce fait, on avait pris légèrement nos distances. Rien de plus normal pour deux adolescents qui deviennent adultes. Mais Jae Sun n’avait pas envie de grandir et dans sa tête il était toujours cet adolescent. Il avait eu beaucoup de mal à me comprendre quand j’avais décidé de grandir une bonne fois pour toute. Et pourtant, on ne pouvait pas vraiment dire que ce soit le métier le plus apte à me faire devenir un véritable adulte, mais j’avais pris des responsabilités, et même en l’espace d’une semaine et demi, j’avais réussi à me sentir à l’aise comme si j’avais toujours fait ça. Mais lui, il passait ses journées dans le canapé à regarder des programmes débiles à la télévision. Il me racontait tout ça, comme s’il venait de me rencontrer pour la première fois et qu’il ressentait le besoin de tout déballer. Ça devait être une bonne chose pour lui que je ne sois plus le vrai Kwon Ji Yong. Après tout, il pouvait me dire les choses sans vraiment me viser directement, et ça lui permettait très certainement d’évacuer un stress gigantesque.

En réalité, j’avais davantage été marqué par l’histoire qu’il m’avait raconté deux jours auparavant. Je crois que Young Bae ne s’était jamais confié à moi de cette manière. Surement parce que dans le monde du show business, même si les amitiés sont vraies et soudées, il y a toujours cette retenue et ces secrets que l’on garde au fond de soi et qu’on ne dévoile jamais. Mais là, j’avais dû ramasser mon nouveau meilleur ami à la petite cuillère. Je pensais que ça n’arrivait que chez les filles et uniquement dans les drama. Mais non, il s’était littéralement effondré dans mes bras. Dans un premier temps je n’ai pas su quoi dire. Je compris alors pourquoi il était toujours aussi silencieux et froid lorsque Jang Min Hyeok lui proposait de venir travailler avec nous.

Il m’expliqua, entre deux sanglots, qu’il avait cherché du travail une première fois environ une semaine après mon recrutement au magasin. Au départ, tout semblait bien se passer, ses résultats scolaires étaient semblables aux miens, alors il n’y avait pas de quoi s’inquiéter à première vue. Après deux semaines de recherche, il avait enfin trouvé quelque chose qui semblait lui convenir. Il était question de mettre en rayon des articles de sports dans un magasin spécialisé. Ce n’était pas le métier de rêve, mais pour lui c’était suffisant pour débuter. Mais durant sa période d’essai, son patron de l’époque a été on ne peut plus exécrable. Il était tenu d’être présent de six heures du matin jusqu’à midi, pour ensuite avoir seulement un petit quart d’heure de répit et enfin reprendre son activité jusqu’au-delà de fermeture. Au départ, il ne s’était pas plaint, il pensait que c’était normal pour un nouveau de faire des horaires aussi difficiles. Mais il comprit rapidement que quelque chose clochait quand il aperçut un des ses collègues le regarder avec pitié. Plus les jours passaient, plus c’était difficile, en plus des horaires impossibles, son manager n’hésitait pas à l’humilier en public et pire, à enlever une partie de son salaire à chaque fois qu’il commettait la moindre erreur. Il avait été littéralement traumatisé par cette expérience, et même si ce n’était bien évidemment pas représentatif du travail en général, il n’arrivait plus désormais à se lancer dans la recherche d’emploi. Il voyait bien que je n’étais visiblement pas exploité, mais il avait cette appréhension, et vu la façon dont il s’était effondré, je voulais bien croire qu’il avait été marqué par tout ça.

« Et comment tu t’en es sorti ? »

J’étais assez curieux, car malgré tout, il avait réussi à s’échapper de cet enfer. Je ne pensais pas que les gens normaux pouvaient avoir de tels problèmes. Ce que je veux dire, c’est que je pensais que les gens étaient souvent sur exploités, mais que c’était quelque chose de normal. Quand j’étais à la YG, on nous demandait toujours de produire plus d’énergie qu’on ne pouvait le faire. Mais comme on tenait à notre statut, on exécutait sans réfléchir. Quand j’étais trainee, j’ai faillit abandonner à plusieurs reprises, mais Young Bae me soutenait, et à force, je m’y étais habitué. Mais visiblement chacun de nous n’était pas à même de réagir de la même façon, et malgré les apparences, Jae Sun était quelqu’un de fragile. Il finit tout de même par m’expliquer comment il avait réussi à s’échapper de tout ça.

« Tu ne me croiras peut-être pas, mais Hye Mi a été très présente à cette période là. Je n’ai pas osé t’en parler plus tôt, parce que tu étais trop heureux dans ta situation, et je suis certain que tu aurais préféré mettre ta carrière de côté pour moi. Mais Hye Mi était là, elle avait du temps à me consacrer à côté de ses études et je crois que je n’ai jamais été aussi proche d’elle qu’à ce moment là. »

Je n’aurais jamais imaginé que Park Hye Mi pouvait être sociable. Il fallait constater aussi que depuis mon arrivée au repère, elle n’avait pas été très agréable avec moi. C’était surement dû à quelque chose que je lui avais fait et que j’ignorais. Mais d’après les dires de Jae Sun, elle pouvait se montrer gentille et pouvait être une amie. Elle n’était donc pas là juste parce qu’elle était la sœur de Seok Hee. Ce qui m’étonna beaucoup aussi dans la déclaration de mon ami, c’était ce qui me concernait directement. D’après lui, j’aurais été capable de tout abandonner pour lui. J’ai du mal à y croire. Je n’étais pas un enfoiré malgré l’image qu’on me donnait quand j’étais encore dans mon groupe, mais jamais je n’aurais pu me sacrifier pour mes bandmates. L’industrie de la k-pop était un monde rempli d’égoïstes. Tout était centré sur l’argent et la gloire, et s’il fallait écraser ses amis pour arriver au sommet, on le faisait. C’était à cet instant que je m’étais rendu compte que j’avais passé la majorité de ma vie dans un univers complètement superficiel. Si je n’avais pas réussi cette audition, j’aurais été un homme prêt à se sacrifier pour les personnes qu’il aime.

Je venais de découvrir une partie de la vie d’un ami. C’était la première fois qu’un secret aussi profond m’était confié. Ça pouvait paraître banal, mais pour moi rien que le fait que quelqu’un s’effondre dans mes bras, ça signifiait que la chose en question était importante. Je ne voulais pas prendre ça à la légère et je lui promis donc que je garderais ça pour moi. Je venais de faire un pas de géant dans un monde banal. Un monde banal, certes, mais qui en réalité est beaucoup plus vrai et beaucoup plus intense que celui dans lequel j’avais pu vivre jusqu’ici.[/c]


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