Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Révolution!


Par : Conan
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 11 : l'ARF


Publié le 03/04/2011 à 03:49:06 par Conan

Jeudi 5 mars. Ritchie et Jack sont revenus respectivement de Bordeaux et Lyon où ils ont été chaleureusement accueillis, bien qu'en province le mouvement est beaucoup moins suivi que dans la capitale.

Troisième jour de manifestations. De plus en plus de monde dans les rues, mais aussi de plus en plus d'affrontements. Des groupes extérieurs viennent semer la pagaille dans nos cortèges. Si parfois, nos sympathisants réagissent bien et collent une raclée aux racailles qui tentent d'agresser les jeunes, souvent hélas les étudiants ne savent pas trop comment réagir. De plus, les sympathisants d'extrême droite et d'extrême gauche en viennent très souvent aux mains au sein même du cortège, chacune des parties arguant que le combat de l'ARF est le sien. Il faudra vite trouver un moyen de fédérer tout ce petit monde.

Il faut aussi compter sur nos opposants parmi les autres mouvements de manifestants. Les syndicats nous accusent de leur "voler la vedette", des groupes antifascistes vomissent notre attitude paramilitaire qui leur "rappelle les heures les plus sombres de notre histoire" ainsi que notre discours "fascisant" (bien que les discours qu'ils tiennent à l'encontre de nos élites soit à 90% similaire), et plusieurs fédérations politiques nous accusent d'être un tout nouveau mouvement destiné à "semer la discorde en tenant des propos très dangereux" et nous accusant d'être des terroristes.

Ce matin, au moment où Ritchie, Jack et moi étions réunis pour discuter de la tournure armée que prenait notre mouvement, l'Assemblée Nationale a adopté en urgence une motion comme quoi l'Armée Révolutionnaire Française était une "organisation terroriste qui n'avait pas lieu d'être dans une République".

En parallèle et contrairement à ce que l'on pourrait penser, nos effectifs ne cessent de croître. Georges, qui a ouvert à la hâte un bureau de recrutement avec quelques uns de ceux qui composent le noyau dur, nous a rapporté que pas moins de 150 personnes étaient venues adhérer officieusement à l'ARF. D'autres bureaux doivent ouvrir avec, à terme, des imprimantes, ordinateurs et photocopieuses pour alimenter la propagande.

De son coté, la propagande du Système va bon train, et les journalistes n'hésitent pas à nous qualifier de "dangereux terroristes, criminels endurcis, milice ultra-violente" et autres adjectifs subtils.
Peu importe, de toutes manières plus personne, ou presque, ne regarde ce genre de journaux télévisés faussement alarmistes et pleurnichards. La vidéo non-officiellement-officielle de l'ARF a été vue plus de 1 500 000 fois sur Internet en à peine deux jours.

Alors que nous sommes en réunion, Ritchie déplore le manque d'organisation au sein du mouvement :
-C'est un peu n'importe quoi. Un type qu'on ne connait pas fait des affiches, des skinheads et des chevelus se tapent sur la gueule parce que chacun d'entre eux se considère légitime dans notre organisation, des gars postent des vidéos de tout et n'importe quoi. On ne sait même pas combien on est.
-Et alors? Répond-je. Tu crois qu'on en a quelque chose à foutre? Tout ce qu'on veut, c'est l'anarchie, le désordre jusqu'au plus profond de la société. Ordo Ab Chaos comme diraient les illuminés. L'organisation se fera naturellement, avec le temps. On ne veut pas se présenter aux élections, on veut juste le foutoir dans la rue, mais un foutoir juste un minimum contrôlé et avec une structure. D'où l'utilité de l'Armée Révolutionnaire Française.
-En parlant d'armée, beaucoup de types, du genre antimilitaristes, rechignent à nous rejoindre à cause de ce titre.
-Alors qu'ils ne nous rejoignent pas. La révolution ne se fera pas avec des fleurs. Le Système ne se laissera pas abattre facilement, surtout ici. Il faut que tout le monde se mette bien en tête qu'il faudra se battre pour la victoire et accepter le fait d'être éventuellement tué.

Jack prend la parole:
-En parlant de ça, on ne fait que blablater, et pour l'instant ça fait pas mieux que de l'émeutier de bas-étage dehors. J'ai ma dernière fournée de commandos qui va revenir de formation à la campagne.
-Tes types seront prêts?
-Je veux! C'est moi qui ait formé personnellement leurs instructeurs!
-Alors on va les mettre sur le circuit dès demain. On a pas mal de groupes de racailles qui viennent foutre la merde dans les cortèges. Il faudrait un service d'ordre musclé qui leur fasse comprendre de rester dans leurs cités plutôt que de venir nous faire chier. Évitez les armes à feu pour le moment. Mais ne vous gênez pas pour leur filer une correction dont ils se souviendront.
-Ça marche. Et pour les uniformes?
-Ivan vient de recevoir les derniers arrivages de blousons et de treillis. Passe le voir dès que tu peux.
-Alors je bouge. On se voit demain. Conclut Jack en se levant et en sortant de la chambre. Je suis seul avec Ritchie qui s'allume une clope :


-Alors ton môme, il va bien?
Je souris en hochant la tête.
-Et toi Ritchie, t'as pas encore assuré ta progéniture?
-Tu sais, j'arrive pas à oublier cette métisse que j'ai rencontrée, dans ce bordel au Niger.
-Comment elle s'appelait déjà?
-J'en sais rien, je lui ai pas demandé!
Nous rions. Il reprend son sérieux avant moi :
-Dis... Je me demande pourquoi Jack fait tout ça.
-Comment ça?
-Ben, c'est pas son pays, là il semble aussi acharné que si il devait défendre l'Irlande du Nord.
-J'en sais rien... Jack c'est pas un mec qui parle beaucoup. Il est peut être Européiste.
-C'est ça, et citoyen du monde aussi?
-Mais qu'est-ce que j'en sais moi. Il se bat bien et il est loyal, ça me suffit. Alors, ta banque?
-Tu connais pas la nouvelle? On la plastique ce soir.
-Tu veux un coup de main?
-Non, j'ai recruté des volontaires chez de jeunes idéalistes qui veulent se faire la main dans la lutte armée contre le capitalisme. Dit-il en souriant.
-Fais gaffe à toi. Les flics sont sur les dents. Une opération qui tourne mal et il peut y avoir des mecs sur le carreau, et l'opinion des flics définitivement salopée vis-à-vis de nous.


Commentaires