Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Comment Chloé squatta ma vie...


Par : OminiousO
Genre : Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 41 : David


Publié le 20/01/2013 à 14:29:18 par OminiousO

[c] SEASON FINALE [/c]

Comme j'aurais voulu vous raconter cette histoire, malheureusement, les contes de fées n'existent pas et la réalité fut toute autre...
Parce que non je n'ai jamais eu l'occasion de la demander en mariage.
Je n'ai pas non plus eu la chance de me battre pour la reconquérir.
Et encore moins eu l'occasion de lui avouer ce que je ressentais pour elle...

Tout ce qui me restait c'était... le désespoir. L'horreur de voir mon corps atrophié par un an passé dans un état transitoire. Prisonnier de mon corps devenu amorphe, seul dans les limbes, à converser et à me confesser à moi-même. À me convaincre qu'il restait quelque chose que le monde pouvait m'offrir au-delà de mon imagination.

À me mentir à moi-même... parce qu'avait-elle seulement existé ?

Les rapports étaient clairs. Ce fameux soir, cette agression, cet accident de voiture. Tout concordait mais il n'y avait nulle mention de sa présence.
Peut-être qu'elle n'était plus présente au moment où les ambulanciers été arrivés ?
Ou bien s'était-elle enfuie en profitant de ma diversion ?

Si seulement ça avait été aussi simple... Mais le voile de mystère qui l'entourait était bien plus épais que cela.

Aucune étudiante correspondant à sa description n'avait été inscrite dans mon lycée, du moins aucun dossier ne put témoigner du contraire et aucun camarade potentiel ne se souvenait d'elle. Sa maison était vide et n'ayant pas de voisins, personne ne put affirmer que quiconque s'était installé dans les lieux. Il ne restait évidemment aucune trace d'elle chez moi. Tous les affaires qu'elle avait disposé avaient disparu...

- Peut-être qu'elle est le fruit de ton imagination ?
- Peut-être... Mais j'y croyais tellement. Elle était tellement réelle...
- Mec, l'esprit humain est tellement complexe. Regarde toi. Les médecins étaient persuadés que tu ne pouvais pas t'en sortir, et pourtant... T'es de retour mon gars.

David avait raison. Mon cas tenait du miracle selon les experts. Personne ne pouvait expliquer ce qui se joua dans ma tête durant cette année. C'est grâce à la détermination et à la confiance que me portait mon père que les médecins me maintenèrent en vie aussi longtemps.

Je l'avais perdu pour de bon. Mais je me rendis compte que le temps passé en internat je m'étais fait un vrai ami... David. Je dois dire que nous étions très proches, mais je l'avais complètement oublié quand nos chemins se séparèrent. Ce ne fut pas son cas.

Lorqu'il apprit ce qu'il m'était arrivé, il vint régulièrement me rendre visite. Mon père essaya de le convaincre que ce n'était pas nécessaire, mais rien n'y fit, il revint semaine après semaine jusqu'au jour de mon réveil. Peut-être était-ce pour ça qu'il fut la seule personne avec mon père à qui je racontai mon histoire.

Quoiqu'il en soit, la vie avait repris un cours à peu près normal. Cela faisait maintenant une semaine que j'étais de retour chez moi, j'avais suffisamment récupéré pour être autonome. Néanmoins, je n'avais pas encore déballé les affaires que mon père avait empaqueté en attendant mon retour.

La rééducation avait pris plus de temps que prévu. J'avais alors suffisamment de force pour marcher, gravir des marches... mais pas encore la volonté pour me reconstruire. Songer à mes études, entraîner mon corps, faire des projets, rencontrer des gens...

Je pensais que je viendrais à bout d'elle. Que le temps guérirait les plaies, calmerait la douleur et la tristesse liée aux souvenirs. Mais non. Elle m'avait brisé, anéanti.

Mon père le remarqua. Ce jour-là, il invita alors David à m'aider dans le déballage de mes affaires. Sans intervention extérieure, je ne l'aurais probablement jamais fait. J'avais trop peur que ces objets fassent rejaillir des souvenirs d'elle.

- On commence par tes fringues ? Me demanda David en ouvrant le premier carton.
- Comme tu veux, je m'en fous. Lui répondis-je en m'affalant sur mon lit.
Il sortait mes vêtements les uns après les autres en leurs attribuant chacun une note sur vingt. Le jeu semblait beaucoup l'amuser et je faisais mine d'y participer tout en somnolant à moitié.
- Ouaïe, atroce mon gars ! Qui porte encore des shorts à fleurs de nos jours, ça pique les yeux...
- Envoie-moi ça ! l'interrompis-je lui faisant signe de me le lancer.

C'était le short qui je lui avais prêté la première fois que je l'avais vu. Le seul souvenir matériel qui me restait d'elle était un short à fleurs rouge... Je le jetai négligeamment dans un coin de ma chambre, en attente de trancher sur son sort.

Le soir tombé, nous avions fini de tout déballer et il était rentré chez lui. Je m'étais allongé dans mon lit, à ressasser des souvenirs. Je n'avais pas mangé de la journée, je n'en avais pas envie, la vue du short et les souvenirs qu'il déterrèrent accaparaient mon esprit.

Qu'allais-je devenir ? Allais-je me morfondre comme cela jusqu'à la fin de mon existence ? À réfléchir à comment aurait pu être ma vie avec elle ? À vivre chaque jour comme un mort-vivant sous prétexte que je l'avais perdu ?

Il fallait que je mette un terme à tout ça. Je me levai, ramassai le short et m'apprêtai à le jeter à la poubelle quand quelque chose m'arrêta. Je fouillai dans les poches et trouvai un morceau de papier froissé, les inscriptions à peine lisibles.

Je la défroissai délicatement sur la table en prenant soin de ne pas le déchirer.
Je descendis les escaliers et allai présenter la découverte à mon père, le rejoignant dans la cuisine. Il s'assit et je fis de même.

- Tu tiens vraiment à elle, hein ?
- Oui, et je l'avoue sans aucune honte : Plus que tout au monde.
- Je le savais... Me répondit-il en soupirant. Il continua :
Je ne t'en ai pas parlé, mais un jour en allant te rendre visite, j'ai croisé une fille qui pleurait dans le couloir juste en face de ta chambre. Elle m'intriguait et je lui ai demandé si elle était là pour toi. Elle me répondit que non, et qu'elle rendait visite à un parent gravement malade dans la chambre d'à côté. Je savais qu'elle mentait, les patients malades se trouvaient dans un bloc de soins différent de la nôtre.

- Mais alors, depuis le début tu savais...
- Tout cela restait des suppositions et je ne voulais pas que tu fasses la même erreur que moi. Je ne pouvais pas prendre le risque que tu t'accroches à elle et que tu délaisses le reste comme moi je l'ai fait quand ta mère nous a quitté, tu comprends ?
- Dans ce cas, tu dois connaître mes intentions et savoir que je n'abandonnerai pas si facilement...
- Ecoute, il faut que tu renonces. Pourquoi ferait-elle un tel effort pour disparaître sans laisser de traces comme tu m'as dit ? Il doit y avoir une raison à cela.
- Et c'est bien ce que j'ai l'intention de découvrir.
- Il n'y a pas toujours une explication logique à tout et elle ne te plaira pas forcément... Je comprends que tu veuilles la retrouver, j'ai vécu la même chose. Et voir ta mère mourir me fut insupportable. Mais j'ai compris qu'il fallait que je lâche prise. Que le fait qu'elle m'est abandonné n'était pas de sa faute, je lui en ai voulu au début...

De m'avoir abandonné alors qu'elle s'était installée dans ma vie...

- C'est là que tu fais erreur. Tu as choisi de vivre ta vie avec elle et c'est pour ça que ce n'est pas de sa faute. Avec elle je n'ai pas eu le choix, elle ne s'est pas faite inviter... elle a squatté ma vie.

Je me levai sur ces mots et retournai dans ma chambre. J'avais tant de chose à rattraper : Reprendre mes études, m'entraîner pour faire en sorte que ce qui m'était arrivé ne se reproduise plus jamais et bien sûr... la retrouver, la poursuivre comme je savais si bien le faire.

A ce moment, je tenais la preuve nécessaire pour redonner un sens à ma vie. Ce papier, ce billet de retard sur lequel était inscrit son nom et son prénom. Je savais à qui j'avais à faire.

Elle était quelque part en ce bas monde en train de m'attendre...

Pourquoi t'es tu enfuie ? Je ne le sais pas encore mais je ne m'arrêterai pas avant d'en avoir le coeur net. Et pas avant d'avoir découvert la vérité sur toi « Mia S. »

Ou plutôt dois-je dire... Chloé. :noel:


À SUIVRE...


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