Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Amazing Alex


Par : OminiousO
Genre : Sentimental, No-Fake
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5 : Accointance en milieu tempéré


Publié le 03/09/2013 à 11:52:31 par OminiousO

Ce n’est que très tard dans la matinée que je rouvris les yeux. Comprenez-moi, ce fus difficile pour moi de m’endormir, dans la chambre d’Emilie , la sachant à côté de moi… Si vulnérable, incapable de se défendre. :sournois: Peut-on parler d'occasion manquée ? Ou était-ce la preuve qu'il me restait encore un peu de dignité ? À vous de voir… Non, ce qui perturba réellement ma nuit, c’était bien ce qu’elle m'avait révélé la veille.

Pour quel raison n'ai-je pu me rendre compte de sa profonde amitié à mon égard ? De surcroit, pendant trois ans ! Et comment ai-je pu contenir en moi des sentiments si forts pendant si longtemps ? Etaient-ce les hormones qui me travaillaient ? La timidité ? La peur d’être rejeté ?

D’après ses dires, elle se trouvait également dans mon cas... Incapable d'agir et de faire le premier pas.

Ce genre de crainte est plus associé à de l’amour qu’à de l’amitié. Ce qui voulait dire alors qu’elle ne me voyait pas seulement comme un ami... Ce qu’elle éprouvait pour moi devait être bien plus fort encore ! Il fallait absolument que je confirme ça, maintenant que j'avais décrypté les signes et entrevu les messages dans les non-dits si complexes des relations entre filles et garçons.

Il était temps que je lui avoue tout. Dommage qu’elle n’était plus là à mon réveil. Le matin était un moment plus propice à ce genre de révélation, les esprits encore embrumés percevant les choses de manière plus idyllique.

J’étais assis par terre dans sa chambre, adossé contre le pied du lit, toujours recouvert des draps dans lesquels elle m'avait enveloppé durant la nuit. J'humai le parfum ensorcelant qui en dégageait. Son odeur quoi. :bave:

Bref, je me levai, fit le lit - On est pas des sauvages :noel: - puis, descendis les marches qui menaient au salon. A ce moment-là, je pus distinguer sa silhouette dans la cuisine américaine. Elle venait aussi de se réveiller. Je pouvais le deviner à ses cheveux ébouriffés qui cachaient ses yeux mi-clos. Elle n'était habillée que d'un top blanc qui lui arrivait jusqu’aux genoux, bien trop grand pour elle. Elle en avait retroussé les manches pour cuisiner ce qui semblait être le petit-déjeuner. Elle mit les couverts et m’appela pour manger. J'eus la clairvoyance de prendre un tic-tac pour camoufler mon haleine de chacal alcoolisé et la rejoignis dans la cuisine.

Ce qui se passa après fera partie d’une de mes expériences personnelles les plus traumatisantes. Nous nous évitâmes du regard pendant tout le repas, n'échangeâmes un mot, pas même un propos sur sa cuisine. Elle avait préparé des œufs brouillés avec du bacon. Faisant partie de ces personnes qui ne peuvent pas supporter la viande le matin, je n’étais pas très chaud pour un petit-déjeuner à l’anglaise. Elle le vit aux formes géométriques que j’essayais de dessiner avec les oeufs brouillés, et très gentiment, me proposa des corn-flakes à la place que j’acceptai de suite comme un gamin de dix ans.

Elle alla en chercher dans son placard, tandis que je prenais l’initiative de débarrasser mon assiette (comme un grand :) ).

Et ce fus le drame. Ayant trop joué avec la nourriture, le contour de mon assiette était devenu gras et glissant. La couronne de faïence m’échappa des mains et je la vis rejoindre le sol au ralenti, tout en voyant défiler ma vie comme si j’allais mourir.

Le tout se fracassa sur le carrelage blanc devenu multicolore, juste à côté de la table. Et alors que je tentais vainement et maladroitement de ramasser le maximum d’éclats d’assiette, d'oeufs et de bacon que mes deux mains pouvaient contenir, elle revint avec un bol et un torchon. Elle me dit sèchement que ce n’était pas grave et m'invita à terminer mon bol de céréales. J’insistai pour l’aider mais elle refusa fermement, me faisant comprendre gentiment que j'étais plus une gêne qu'autre chose.

Comment vous décrire mon malaise et ma honte à ce moment ? Elle était par terre à quatre pattes en train de ramasser la nourriture et l’assiette que j’avais fais tomber pendant que moi, j’étais à table, à la regarder nettoyer sans rien dire de peur de l’énerver encore plus en mangeant des miels pops…

Tout semblait perdu. Mon discours lui avouant mes sentiments, notre romance qui allait traverser l’épreuve des frontières et du temps, notre mariage, notre maison au bord du lac…

Quand tout d’un coup elle me demanda :

- Hé Alex ? Tu savais que le père d’Etienne était alcoolique ?



Les évènements qui suivirent allaient mettre en place les derniers rouages d'une machine. J'évoque ici les mécanismes d'une machine qui allait broyer ma réalité et changer ma vie... à jamais.


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