Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'homme qui valait trois cartouches.


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée



Chapitre 3 : Mauvaise rencontre


Publié le 12/02/2011 à 15:40:04 par Conan

La voix de Marco au bout du fil est cassée et fatiguée mais semble se réveiller quand j'aborde le sujet de mon appel.
-Marco? J'ai ce qu'il te faut.
-Ah t'as trouvé quelque chose?
-Ouais, on se voit ce soir au bistrot.
-Ça roule, à plus mec.

Marco arrive vers 18h, alors que je viens de fermer le bar aux clients. Son vieux taco a encore pris un coup sur l'aile.
-Tu tombes bien je ferme juste, on sera tranquille je suis seul.

Je ferme le grillage et sors le P-38 de mon sac à dos posé à l'arrière dans un bureau plein de foutoir.
-Voilà la bête. Un chargeur, deux boites de cartouches.
-Ça t'a coûté combien?
-250.
-La vache, il semble flambant neuf. Tiens voilà 300 euros. Et merci encore!
Je lui paye une mousse puis nous repartons chacun de notre coté. En rentrant dans ma caisse, je sors mon 357 de la boite à gant et caresse la crosse en bois quelques secondes, comme on caresserait amoureusement une femme.

J'arrive dans ma cité. Après avoir garé ma BM je sors, mon arme derrière la ceinture, cachée par mon pull à col roulé et mon imper. En bas du bâtiment, quatre mecs aux gueules patibulaires squattent en faisant tourner un joint. Je n'y prête guère attention et ouvre la porte du hall. L'un d'entre eux m'appelle :
-Hé mecs t'as une clope?
C'est un gros black. Je me retourne et, bien que je sois assez grand, je suis obligé de lever la tête pour le regarder.
-Apparemment t'en as pas besoin. Répondis-je sourire en coin.
-Hé qu'est ce que t'insinues? Commence à s'énerver son pote tout maigre avec une face de rat.
-Que la clope c'est un prétexte pour embrouiller le connard de blanc que je suis.
-Tu devines bien fils de pute. Reprend le gros blackos.
Ni une ni deux, je lui fous un grand coup de tatane dans les couilles et dégaine mon arme avant que ses amis ne m'immobilisent.
-Alors bande de petits bâtards, on fait moins les malins hein?
Ils sont tous les trois les mains en l'air, apeurés. Leur chef veut se relever mais je lui colle quelques coups de pied dans la gueule jusqu'à ce qu'il soit assommé.
-Bon on fait comment? Je vous défonce tous la gueule? Je vous bute un par un? Je tire dans toutes vos articulations? J'vous force à faire les truies?
-Mec, on voulait pas t'embrouiller, parole on voulait pas, on est tranquille à fumer, normal mon frère.
-Silence, ou t'as vu jouer que t'étais mon frère toi? Allez cassez vous bande de lopettes, et prenez le gros tas avec vous, je veux pas de merde devant mon immeuble.
Je ne sais pas si ils se sont exécutés, car je suis rentré alors qu'ils reprenaient leur souffle. J'ouvre mon appartement et m'écroule tout habillé sur le lit.
26 décembre, 5 heures du matin, je suis sorti de mon court sommeil par mon radio réveil. Encore la même rengaine, douche, jean, t shirt et chaussures de sécu montantes, pain rassis, café noir.
Je mets mon arme derrière la ceinture, me passe un pull et enfile mon imper beige. Ma voiture peine à démarrer car à nouveau la neige est tombée cette nuit. Et les 400 000 kilomètres au compteur ne vont pas arranger la situation.

Je roule une heure jusqu'au boulot. Heureusement demain je suis en repos. Je descends de ma BM. Une Mercedes que j'ai l'impression d'avoir déjà vue se gare non loin derrière moi. Je pose mon arme dans la boite à gants et rentre dans le bistrot. Cinq types sortent de la Mercos et se dirigent vers le bar. Cela ne me dit rien qui vaille, et j'agrippe sous le comptoir une matraque en bois que le patron cache là en cas d'embrouilles. Un type seulement entre. Une dégaine de wesh et une sale gueule à moitié cachée par sa casquette.
-C'est pour quoi?
-Heu, un coca s'vous plait.
-Tout de suite.
Alors que je me retourne pour prendre un verre, la porte du bar s'ouvre. Je me retourne et les quatre autres mecs entrent. Le dernier à franchir la porte n'est autre que le gros blackos que j'ai savaté hier.
-Alors petit fils de pute, tu crois qu'on peut me niquer comme ça?
Je décroche la matraque et tape un grand coup sur la tête du type à la casquette qui tombe et se cogne la tronche sur le comptoir. Un larbin veut prendre appui pour sauter par dessus le bar mais je lui frappe sur les doigts et il se ramasse par terre en pleine cascade. Un type essaye de me niquer sur le coté, j'attrape un verre et lui lance à la gueule. Alors qu'il met ses mains devant son visage je lui frappe les cotes. Il se plie en deux et je lui colle un coup de poing en pleine gueule. Le quatrième casseur attrape une chaise et me la lance. Je me baisse mais le projectile va briser le miroir et les verres derrière moi, ce qui manque de me blesser. Le deuxième qui était par terre se relève et profite de mon inattention pour me foutre une droite dans la gueule. Je recule puis lui rend son coup et lui colle quelques coups de matraque dans la tronche. Le gros black me fonce dessus. Je m'écarte et l'aide à finir sa ruée en le poussant. Il se casse la gueule dans un amas de table et de chaises que je n'avais pas encore installées. Le type à casquette revient à la charge et m'attrape pour tenter de m'immobiliser. Je lui colle un coup de boule et il va finir sa course dans la vitrine qu'il traverse. Un gars arrive derrière moi et me colle un grand coup sur la tête. Je tombe et les trois types encore debout me tabassent pendant quelques secondes. Je suis à demi inconscient quand le gros m'attrape par les cheveux :
-Alors, c'est qui qui s'est fait niquer sale chien?
-C'est Kiki?
Il me claque la tête sur le sol.
Je suis réveillé par mon patron qui me fait couler un peu d'eau sur la tête.
-Conan? Conan! Ça va?
-Hmmm? Ils sont où?
-Ils sont partis, je viens d'arriver et je t'ai trouvé dans cet état. Tu veux les pompiers?
-Non... Ça va... Ils sont où ces fils de pute qui m'ont fait ça...
-Je n'ai vu personne. T'as vraiment une sale gueule. Qui est-ce qui t'a fait ça?
-Je sais pas... Des gros enculés de merde.
-Allez, rentre chez toi. Je me débrouillerais avec l'assurance pour les dégâts.

Je sors en titubant. Du sang coule sur mes godasses. Je crache un peu du raisiné que j'ai dans la bouche et m'essuie le front. Ma voiture a les vitres cassées et le pare brise étoilé. Je cours pour aller ouvrir la boite à gants. C'est bon, le flingue est encore là. Ils n'ont pas dû avoir le temps de voler quoi que ce soit.
Je rentre chez moi en voiture, tant bien que mal.


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