Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Tombe de Fer


Par : Gregor
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 2


Publié le 15/11/2010 à 18:29:37 par Gregor

Ils pouvaient clairement percevoir la puissance des moteurs augmenter au fur et à mesure que l’heure du saut se rapprochait. Bien que le vaisseau gros porteur qui les abritaient la plupart du temps se trouve à une bonne dizaine d’années lumières de Rigel 5, ils seraient sur place d’ici quelques minutes. La maitrise de l’ordo cybernaticus sur les sauts hyper spatiaux n’avait pas d’égal. En quelques années, grâce à la maitrise de l’umétrie, ils étaient devenus maitres des déplacements intersidéraux.
Les balises de sauts finissaient de se positionner autour du croiseur, ce qui y pour effet de faire violement vibrer le plancher du sas ou se trouvait l’élite du premier escadron. Konrad Maximus demeurait parfaitement silencieux, tandis que Dolph vérifiait et ajustait les paramètres de son affichage tête haute aux conditions lumineuses de Rigel 5. Hunter se tenait tout aussi silencieux que son technocapitaine, ruminant les dernières paroles de celui-ci. Si la mission était un succès, il devrait abandonner son enveloppe de chair pour accéder au même stade de mécanisation que Maximus. Loin de lui l’idée de trahir l’esprit de la Machine auquel il vouait chaque minute de sa vie, mai sil ne se sentait pas encore près à assumer ce statut particulier.
Si ces trois hommes se connaissaient relativement bien, le dernier, quant à lui, leur était inconnu. Inconnu au combat, en temps que frère d’armes. Bien qu’il puisse être considéré comme un des plus illustre membres de l’Ordo Cybernaticus, Pâris Heliaklion n’intervenait que rarement dans des unités régulières. C’était un loup solitaire qui agissaient le plus souvent pour le compte direct des hauts dignitaires de l’Ordo, renforçant sons statut de véritable légende vivante. Pour l’heure, son corps, quoique dissimulait sous une lourde armure de combat, dégageait une réelle impression de force. Son œil droit, le haut de son crâne et son menton, mécanisés, appuyait cette impression d’invulnérabilité tout autant que de grand calme et de maitrise de soi. Il s’était montré laconique, même envers Maximus qu’ il avait côtoyé bien des années avant, se contentant d’accuser notes des ordres de ce dernier.
Le sas de la navette de largage se referma derrière le technocapitaine, qui verrouilla la lourde porte et s’installa face au module de commandes. Il enfonça sa pince gauche dans une fente bardés de divers capteurs, et enclencha le dispositif. Toujours aussi silencieux, il amorça les moteurs d’éjections.
Un brusque flash blanc éclaira l’habitacle, leurs signifiant que le saut hyperspatial venait d’être effectué. Mentalement, Maximus demanda la confirmation du largage, et enclencha le processus. Une forte poussée comprima les membres de l’équipage, tandis que leur horizon variait brusquement, et qu’ils ne se retrouvent en orbite haute de Rigel 5. A ce moment, Dolph put enfin comprendre l’immense pouvoir de l’Ordo Cybernaticus.
« L’Iconos », son vaisseau de service, emplissait le ciel. Long d’une bonne vingtaine de kilomètres et haut de cinq, il affichait une mine menaçante. La gueule des canons plasmiques pointés vers la surface de la planète et l’irisation des boucliers magnétiques le rendait presque agressifs, bête mécanique prête à charger le moindre adversaire.
- Vitesse nominale de 50 kilomètres-secondes. On passe dans la haute-stratosphère. Largage dans 30 secondes.
Dolph, Hunter et Heliaklion firent basculer leurs casques, en s’assurant de leur étanchéité. Maximus se contenta de redresser son afficheur, tandis qu’il lâchait les commandes et se positionna devant le sas.
- Une tempête se prépare, déclara-t-i, monocorde. Vous attendrez d’être à moins de dix mille mètres pour activer les propulseurs. Si vous êtes dispersé trop loin, dissimulez vous, contactez le relais et attendez les ordres.
- Bien major, répondit le chœur des soldats.
Sans crier gare, la porte du sas bascula. Le peu d’air contenu dans la navette fut aspiré, tandis que d’un seul geste, les quatre cyborg sautait dans le vide.
Dolph se risqua à jeter un œil derrière lui. La Navette remonta brusquement, tandis qu’au loin, le croiseur préparait déjà ses balises de saut. Il ne resterait pas en position, constituant une cible trop facile.
- Kenneth, l’interpella Maximus. Avez-vous le colis que vous ont confié les techno-moines ?
- Oui Major.
- Abritez le précautionneusement le temps de la descente. Si jamais il vous échappait, je crains fort que nous ne réduisions la planète toute entière en un vulgaire champ d’astéroïde.
- Bien Major.
Tandis que leurs corps chutaient à plusieurs fois la vitesse du son, Dolph vérifia à nouveau l’arnachage d’un petit boitier qu’il avait accroché sur son ventre. Apparemment, il s’agissait d’un armement très puissant qui devait venir à bout du Presidium, tout en rendant leur technologie primaire inefficace.
- Passage dans la ionosphère. Activez vos boucliers.
Les quatre cyborgs eurent à peine le temps de mettre en place les écrans ioniques qu’ils s’enflammèrent sous l’effet du frottement. La température montait affreusement, mais heureusement pour eux, la technologie des armures les maintenaient dans des normes tout à fait vivables. Presque aussi rapidement, les premiers nuages de sables vinrent à leur rencontre.
- Vous savez ce qu’ils vous restent à faire ? Questionna le technocapitaine.
- Oui major.
- Dans ce cas, silence radio.
Maximus se laissa encore chuter lourdement, tandis que Dolph et Heliaklion activaient leur moteurs de propulsions. Hunter, encore novice sur ce genre de largage, hésita un instant avant de lui aussi déclencher les moteurs. Une rafale le souleva violement, mais il parvint à garder le cap de son objectif. De nuages en nuages, de bourrasques en bourrasque, il mit une petite dizaine de minutes à décélérer pour se retrouver au dessus du plateau d’Antioche-Euclide, visant une anfractuosité repérée par les laboratoires de cybertactiques.
Lorsqu’il posa pied, ses camarades étaient déjà en positions.
Ironie du destin, ils se retrouvaient au milieu d’un échange entre soldats du Presidium et mercenaires de l’Arbre de Vie.


Tyler crut, dans un premier temps, qu’il s’agissait d’une simple météorite. Une fois passé le choc et l’aveuglement lié à la chute de ces quatre objets volants, le nuage de poussière dissimulant partiellement le point d’impact, son visage se crispa en une mue dubitative. Rivé à sa longue vue amplifiée, les secondes défilaient et révélaient des formes anthropomorphes, certes massives et indistinctes, mais debout, de lourds fusils entre les mains.
Les tirs avec les mercenaires de l’Arbre de Vie ayant cessés, il se retourna vers Inki.
- Vous pensez que ce sont des renforts ?
- T’as déjà vu des types de chez nous avec des armures qui turbinent au réacteur à fusion ?
En effets, on pouvait à présent distinguer un éclat bleu dans ce qui semblait être des torses de métal.
- Arbre de Vie ? lança Inki
- Quoique ce soit, il faudra pas se laisser surprendre. Même s’ils y sont de chez nous.
- Et SpielRock ?
Le chef d’escadron regarda ce cadavre tordu de douleur, bouche ouverte, qui commençait à se vider.
- Je crois qu’il faudra le laisser là. En attendant, ça serait pas mal qu’Ace aille jeter un œil dans maudit cratère. Il brancha le radiocom, et donna ses instructions au vétéran, qui se contenta de soupirer, désabusé.
- Si c’est un de ces putains de largage made in Ord’ Cyb’, Tyler, je te colle mon fusil entre les couilles.
L’écho mécanique et la distance ne retirait rien à la violence des propos.
- Je suis pas responsable de toute la merde ce putain d’Univers, si ?
- Pourquoi moi alors ?
- Parce qu’on est pas en vacances, et que ça va chier si on recule.
Nouveau soupir.
- C’est bien pour toi, chef.
- J’avais compris, Ace.
La communication fut coupée aussi sec.

Pour Angela et son comparse, la situation fut sensiblement identique. L’arrêt des échanges, bien que temporaires, poussa la jeune kilienne à envoyer Iwan vérifier qu’il s’agisse bien de renforts amicaux. Il accepta, sous couvert d’une autre série de menaces et après de minables jérémiades. Serrant son fusil plasma contre lui, ce fut avec une crainte toute humaine qu’ils e dirige vers le trou encore fumant, pour tomber nez à nez avec une énorme pince en acier, qui le renversa sans autre forme de procès. Le propriétaire de ce monstrueux objet se pencha sur lui, révélant par là même la nature du contingent qui venait de s’écraser.
Un silence pesant s’installa entre eux, tandis qu’Iwan avait la bien désagréable impression d’être analysé par un œil robotique qui changeait sans cesse de couleur, et qu’une poigne incroyablement puissante le soulève du sol.
- Votre nom, demanda d’un ton dur le cyborg.
Sous l’effet de la peur, le pauvre homme se vida, ce qui eut pour effet direct de voir son bourreau montrer des très bien plus durs et sa main se refermer encore davantage sur son cou.
- Votre nom, répéta-t-il.
- I … Iwan Eberhard, parvint-il à cracher.
- Arbre de Vie ?
- Oui.
Le cyborg lâcha sa prise, laissant Iwan choir au sol, baignant dans son urine et ses selles, mortifié.
- Dolph, vous me collez ce bouseux dans un coin, vous vérifiez son armement, et vous le collez dans le premier transporteur qui retourne sur l’Iconos. L’Esprit de la Machine sera heureux de trouver un nouveau serviteur une fois que cet imbécile sera passé entre les maisn expertes de nos cybernautes ...
Iwan tressaillit, sans plus réagir, tandis que ses poignets étaient solidement harnachés et que des mains peu amènes ôtaient en lui tout espoir de dénouement heureux pour sa personne.
Il aurait pu rester à se morfondre, si un pied n’avait écrasé la mâchoire de son bourreau. Un pied sorti de nulle part, et qui craqua douloureusement au contact du casque renforcé du cyborg.
Un visage se crispa, bien humain. Un type aux cheveux blancs, au regard rouge, qui se tordait de douleur, et ne lâchait pas son fusil.
Un soldat du Presidium, qui visiblement, n’allait pas les laisser filer.




Lorsque Ace tenta de se redresser, il ne put que constater l’horrible douleur qui avait pris siège dans sa cheville droite. Sa jambe se déroba sous lui, tandis que le technocapitaine Maximus lui lançait un regard noir.
- Qu’est ce qui peut pousser une ombre solitaire comme vous à agir contre les ordres, Ace ?
L’albinos s’en trouva décontenancé. Il entrouvrit la bouche, totalement mis à découvert, mais Maximus l’en empêcha.
- Depuis que nous avons atterri, nous savons parfaitement quelles sont les forces en présence dans un rayon de cinq kilomètres. Et il est bien entendu hors de question qu’aucuns soldats, qu’il serve l’Arbre de Vie ou le Presidium, ne réchappe de cette bataille.
Il se rapprocha davantage.
- Vous croyez que nous sommes une simple escouade perdue ?
Ace redressa la tête, et tenta sa chance.
- Qui que tu sois, cyborg, sache que de ma vie tu ne sais absolument rien. Ni de mon passé, de mon présent ou de mon avenir.
- Ton corps m’appartiens déjà, Ace.
Deux longues pointe surgirent du dos de Maximus, se fichant cruellement dans chacun de ses poignets. Ace serra les dents à s’en faire saigner les gencives, mais ne hurla pas. La douleur, couplée à celle qui fourmillait dans ses chevilles, devenait intolérable.
- Pour ton esprit, cela ne sera qu’une question de temps.
Il se pencha à son oreille, tandis que le reste de ses hommes installaient un armement plu lourd sur les bords du cratères.
- Ace, nous verrons qui de toi ou tes camardes sera le plus rapide à changer de bord. Et si aucun compromis n’existe, alors, il ne restera plus que la mort pour les impies que vous êtes.
Le major mechanicus se redressa, sa pince claqua à nouveau et un fusil ionique surgit de son épaule droite.
- Dolph, vous avez assez de matière pour la signature vocale de ce soldat ?
- Affirmatif, technocapitaine.
- Vous recouplez le signal radiocom et vous joignez son chef pour l’attirer ici. Vous en ferrez de même pour notre premier prisonnier.
Ace sentait le monde se refermer sur lui comme un glacier, broyant tout futur possible. Si Tyler et Inki se retrouvaient ici, s’en étaient fini de leur groupe.
Il fixa les mains de son bourreau, qui ouvraient délicatement le contenu d’un coffret en métal serti d’argent. Subrepticement, son contenus e révéla à lui, et il dut se convaincre qu’il ne rêvait pas.
L’Ordo avait récupéré une de leurs plus précieuses reliques. Un objet redoutable entre leur main.
Cette fois, l’espoir s’abandonna totalement hors de lui.
Seul un véritable miracle pouvait le sauver.


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