Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Tombe de Fer


Par : Gregor
Genre : Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 3


Publié le 17/11/2010 à 19:38:10 par Gregor

Tyler, lorsqu’il reçut le message, se demanda s’il n’avait tout simplement mal compris. Ace demandant de l’aide … Voilà une idée bien surprenante pour celui passait le plus clair de son temps seul. L’albinos taciturne et silencieux avait jusqu’lors survécu à des situations bien plus dangereuses. Non.
Quelque chose avait dû très mal tourné.
Inki lui avait alors demandé d’y aller seul, au cas où il aurait s’agit d’un vulgaire piège tendu par l’Arbre de Vie. Mais le jeune sergent lui répondit, de manière extrêmement simple, qu’ils iraient à deux. Inki ne broncha pas, et ce fut d’un élan crispé et nerveux qu’ils se lancèrent vers le cratère.
La surprise fut de taille. Vétu de ses nippes crasseuses du sable gras de Rigel 5, Tyler ne prit pas garde au fusil à impulsion qui, à quelque mètres de lui, levait sa gueule béante. En vérité, son regard se portait plus loin. Sur la tête baissée d’Ace, sur ses bras liés dans le dos, les poignets en sang. L’analogie avec le Christ était évidente, si on ôtait le caractère absolument exécrable de l’être.
- Présentez-vous ! Rugit une voix rauque.
Tyler serra un peu plus les dent, et piqua une accélération qui déstabilisa un court instant les soldats de l’ordo. Maximus tenta de l’attraper, mais ses doigts se dérobèrent sur la couche crasseuse enveloppant le jeune homme. Une baïonnette dans la main droite, il trancha l’étrange lien de métal qui maintenait son coéquipier, roula au sol.
Son mouvement fut arrêté net par une salve ionique qui grilla ses deux mains dans un bruit sinistre. Hoquetant de surprise, il fixa la lueur qui achevait de séparer ses mains, ses belles et douces mains, tandis que le sang, sous l’effet de la chaleur fricassait dans un bouillonnement de caramel noirâtre.
Personne ne bougea.
Ace releva la tête.
Ses mains liés, toujours. Avec horreur, il constata que le mauvais lien avait été tranche. En revanche, Iwan, qui se tenait assis à coté de lui, avait retrouvé la liberté de ses mains. Il lança un ultime regard à Ace ainsi qu’à son libérateur, puis tout alla très vite.
Dolph n’avait pas encore rangé le précieux chargement qu’il transportait. D’un bond désespéré, Iwan se jeta sur lui, le déstabilisa, faisant voler la boite qui s’écrasa au sol, libérant son contenu. Deux magnifiques gantelets noirs, d’un acier brillant serti de minuscule opaline bleue, et dont les jointures étaient de magnifiques pièces d’argent.
Maximus déploya sa pince, révélant un harpon acéré, mais il ne rata son coup. Iwan avait roulé, dans un geste toujours aussi rapide, dérobant les gantelets de l’ordo Cybernaticus.
S’il n’avait pas fui, c’était pour une très simple raison. Il avait entendu parlé de puissants artefacts cybernétiques connus sous le nom de Reliques, dont la valeur étaient inestimable, mais dont la puissance se révélait encore bien plus formidable. Des légendes circulaient sur les Mains du magister, une paire de gants cybernétique qui protégeaient son détenteur grâce à une magnifique technologie archaïque.
Lui qui, d’habitude, n’aurait pas risqué sa vie pour un simple bien matériel, d’aussi grande valeur fut-il, ne comprenait même pas pourquoi il avait agit ainsi.
Ses geôliers se jetait sur lui, mais avec l’énergie du désespoir, il emmancha les deux gants d’aciers qui se refermèrent avec force sur ses poignets. Le monde tourbillonna autour de lui, tandis que ses bras, puis son torse, et enfin tout son corps se retrouvait enfermé dans un cocon confortable. Une salve le toucha, il ne broncha pas. Les cyborgs tentèrent de l’immobiliser, il bondit d’une dizaine de mètres, se retrouvant en dehors du cratère. Quelque chose d’inhabituel se passait. Comme si cette armure le guidait. Il sentit une violente douleur lui fracasser la nuque, mais l’armure continuait de porter sa volonté. Comme une voix inaudible, il obéissait à un instinct millénaire.
Il pensa loin, loin et si proche à la fois. Une rue poussiéreuse et rouge, proie du vent. Le sable du désert s’illumina autour de lui, un étrange portail se matérialisa devant lui, fait des runes propre à la dynastie des Magister. De délicats arabesque de lierre noir qui s’entremêlaient dans des composants mécaniques, ondulant sur un fond d’un bleu turquoise aveuglant.
Iwan sauta. Sans le vouloir. Son corps engloutit la distance, percuta le portail. L’instant d’après, il avait disparu.


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