Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le prix de l'honneur


Par : para-neuski
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 18 : Reise, Reise


Publié le 07/07/2012 à 10:59:15 par para-neuski

Non mais quel con ce Hausser, il me réveille en plein voyage juste pour me demander d’où je viens … Je lui réponds simplement que je suis de Stuttgart, et les hommes partent dans leurs discussions … Pourquoi ai-je eu envie de le tuer ? Je deviens fou ou quoi ? Un an plus tôt j’étais pris d’aversion en pensant au fait de tuer, et la … Pourquoi je me retrouve à vouloir tuer tout le monde ? Où est passé ma sensibilité ? Elle ne se serait quand même pas envolée à Oradour-sur-Glane ? Non, à Dachau j’aimais déjà tuer … Maria aurait-elle emportée mon honnêteté ? Non plus, les exactions contre les civils français vers Arcachon en témoignent … Non, c’est bien moins récent que cella … L’été 43 ? Koursk ? Ouais, ça expliquerait pas mal de choses … Je commence à croire que Koursk a achevé un processus débuté à Minsk, quand la Das Reich travaillait avec l’Einsatzgruppe B … En fait, depuis Minsk, j’avais quelques problèmes de digestion, des haut-le-cœur tous les soirs, parfois des vomissements, et Koursk n’a rien arrangé à mes affaires … Faut dire que voir toute son escouade massacrée de la manière la plus violente et sanglante, c’est franchement pas le top … Je crois que j’ai fait mieux, mais, depuis Oradour, je me sentais … Je sais pas comment exprimer ça, je sais pas si on peut dire que j’étais bien ou au contraire si j’étais mal, je me sentais … Etrange … Tout était de plus en plus étrange, et je ne peux pas dire le contraire, j’étais dépendant du meurtre, du sadisme et de la violence … Mais bon dieu, qu’est-ce qui m’avait poussé à quitter ma native Stuttgart pour m’engager dans l’ordre noir ? J’étais perdu dans mes pensées, jusqu’à ce que Callsen me secoue l’épaule en me demandant si tout allait bien.
« Oui, tout va absolument bien, Untersturmführer …
Diekmann me regardait avec des yeux lourds de suspicion quand a ce qui me tracassait. Ça ne m’aurait pas étonné d’apprendre que Diekmann portait le même trouble que moi, comme beaucoup d’autres soldats, sous-officiers et officiers du régiment … Wachstmann, de la compagnie de Callsen, par exemple, semblait prendre encore plus que moi son pied a tuer, et différemment de moi au sens ou lui voulait tuer lentement et douloureusement, tandis que moi je voulais tuer vite et beaucoup … La qualité contre la quantité en quelque sorte …
J’avais horreur de faire souffrir, je préférais la sentence rapide et efficace au sadisme violent et sanglant, qui était plus salissant …
Ma dernière réflexion sur le national-socialisme devait remonter à septembre 1943, à l’hôpital … Depuis notre arrivée en France en novembre, je n’avais pas eu une minute pour réfléchir en profondeur … Et ce voyage qui dura deux jours me permit de faire le point. Ce régime que je haïssais presque en novembre était-il si mauvais ? Il semblerait que non, car il me permettait de tuer impunément … Ouais, au fond il n’était pas si mauvais …
Les conversations des autres officiers SS commencèrent à me venir aux oreilles, et quand Diekmann dit que nous étions à 25 minutes de Mortain, je me demandais combien de temps j’avais mis pour réfléchir …


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