Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Sunrise


Par : Sheyne
Genre : Action, Polar
Statut : C'est compliqué



Chapitre 26 : Chapitre 14 - 1/1


Publié le 15/01/2014 à 19:04:24 par Sheyne

« Putain ! C'est quoi cette histoire ?!»

Lorsqu'Elyne le lui avait annoncé, le bonhomme l'avait d'abord jaugé, stupéfait, comme figé par la vérité. Mais ça, c'était avant. Depuis il s'était plié en deux, s'esclaffant grassement. Sa main vint écraser sa figure pour étouffer le rire nerveux.
Le pire était sans nul doute le sérieux avec lequel la journaliste lui avait balancée cette blague !

« Mais je vous assure ! Vous-ais-je déjà une seule fois menti ?! Se justifia-t-elle.»

Son bras se jeta en avant, ses yeux se fichèrent dans ceux de son patron, l'accusant de ne pas la croire. Le tourment la prenait aux tripes. Et s'il n'entendait pas raison ? Elle raterait le plus gros scoop de sa carrière... Mais ça allait au-delà de toutes ces histoires. À présent, la vie de toute l'humanité était en jeu.
Sa voix se fit tremblante, hésitante, supplicatrice :

« Cet homme peut en témoigner ! Son nom est Ernest, sa femme y travaille, il y est allé !
— Voyons... Tempéra le bonhomme, derrière son gros bureau. En imaginant que vous disiez vrai, s'il y est allé, comment aurait-il pu en ressortir ? Alors que tout est tel que vous le décrivez, si bien gardé par les militaires ? Rassurez-moi, vous ne croyez quand même pas à son histoire ?!»

Il touchait là la corde sensible. Sa version avait effectivement quelques failles et elle pouvait se baser que sur une confiance aveugle. Mais, il y avait la réunion qui s'éternisait, les chercheurs bloqués là-bas. Puis... Pour quelles raisons Walter lui aurait menti ? Plus important même, c'était un de ses amis sur place qui lui avait fait prendre contact.
Malgré tout, le doute subsistait... Le soleil qui explose ? Et puis quoi encore...
Stressé par la tournure des événements, son patron rivait son regard dans le leur. Ses pieds battaient rapidement le sol. Une manière comme une autre d'évacuer la tension. Il déglutit bruyamment, avant de beugler :

« Vous voyez bien ! Elyne ! Je suis vraiment déçu ! Regardez-le, il ne dit plus rien ! Simplement par ce qu'il a tord et qu'il le sait ! Maintenant j'aimerais que vous travailliez sur une véritable enquête, pour une fois ! J'ai ici même un dossier qui vous changerait les idées. »

La jeune femme ne savait plus quoi penser. Il se passait tellement de choses étranges en ce moment... à commencer par la canicule. Mais une seule question subsistait dans son esprit perdu... Son patron était-il un gros connard ? Où était-ce Walter ?
Ce dernier la rassura d'une main sur son épaule. Sûr de lui, il fit quelques pas en avant, s'approchant du bureau. Le calme avant la tempête :

« Abruti de bureaucrate ! Son poing cogna le bois dans un hurlement. Êtes-vous aveugle ?! Ou alors juste con ? Qu'est-ce qui vous empêche d'y envoyer quelqu'un ? De passer un coup de fil ? Ou même de regarder les évidences ?! Merde ! On vous sert la dépêche du millénaire et vous restez assis là, comme un enculé ?!»

Attaqué, le bonhomme sembla se tasser dans son fauteuil, blanchissant à vue d'oeil. Ses doigts tremblants tâtèrent à l'aveugle, cherchant la poignée d'un de ses tiroirs. Il soupira discrètement lorsqu'ils se refermèrent sur le canon d'une arme à feu. Son visage trahissait son déchirement, à peine soulagé. Ce type, il y était vraiment allé, il devait s'en occuper, personne ne devait savoir...

« Vous... Vous y étiez vraiment ? Tenta-t-il en assurant son emprise.
— Puisque je vous le dis ! C'est quoi votre problème ? Ça fait trois fois qu'on vous le dit ! Vous êtes avec eux, c'est ça ?!»

Ayant balancé ça inconsciemment, il se figea, glacial. Plus le temps s'écoulait, et plus sa conviction se renforçait. Ce qui n'était alors que pure spéculation devint une évidence. S’il y avait vraiment une navette, les gens importants y trouveraient leur place. Et qui de plus influent que le directeur de l'une des plus grandes chaînes médiatiques au monde ?!
Ils n'avaient aucune chance... Après tout, ils n'étaient que deux... Deux contre toutes les puissances mondiales...

À présent, leur interlocuteur suait à grosses gouttes. Se sentant démasqué, il retira sa main du tiroir, la glissant lentement sous le bureau prêt à faire feu. La tension devint palpable, le silence tomba... Armé, l'homme allait tirer... Tant et si bien que le marteau du revolver retentit en un terrible tintement... Couvert par le bruit d'une porte qui s'ouvre à la volée.
Entrant subitement, un employé balança, paniqué :

« Patron, allumez la télévision ! N'importe quelle chaine ! »

En une seconde, le directeur s'assura la télécommande, trop content d'occuper autrement ses mains. Lorsque le poste s'alluma en jetant son affreux grésillement, il manqua de tomber de son siège.

« ... lisé. Le président français déclare l'état d'urgence. Quelques minutes à peine se sont écoulées depuis son annonce officielle. Nous sommes maintenant formels. Désormais, l'intégralité du trésor sera consacrée à la construction de fusées. Nous sommes en droit de nous demander pourquoi nous n'avons pas été avertis plus tôt de la tragédie qui nous guette, ainsi que des options qui nous restent. En ces temps de crise, des réclamations ont été faites et malgré les scéptiques, pas moins cent-mille personnes se révoltent déjà, ravageant les rues de la capitale ! »


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