Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Projet Source Rouge


Par : picsou_riche
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 10 : Docteur Xicluna.


Publié le 21/12/2014 à 21:07:42 par picsou_riche

Retour en ville avec Ashlea. Cette fois il ne pleuvait pas mais un doux vent rafraichissait cette soirée d’automne. Je pris sa main pour la guider jusque l’immeuble du Docteur Xicluna. Je regardais droit devant moi sur le chemin, sans détourner mon regard pour me concentrer sur mon objectif, j’avais la tête haute et les lèvres fermées, mais je sentais les yeux d’Ashlea tournés vers moi pour me dévorer du regard. Je ressentis quelques frissons agréables à travers le corps.
Nous étions devant l’immeuble du Docteur Xicluna, je lâche la main d’Ashlea pour ouvrir la porte. Nous montons les escaliers une à une avant de nous retrouver sur le palier de son appartement, je toque trois fois. Pas de réponses.

-Il est peut-être sortit, me fait remarquer Ashlea.
-Possible, on a qu’à l’attendre ici, il finira bien par revenir.

Nous nous assîmes alors sur la marche de l’escalier et attendions en discutant de moi et aussi de notre relation.

-Peut-être qu’on devrait le dire aux autres, ils vont se demander ce qu’il se passe à force !
-T’as raison Ashy. Faut qu’on leur annonce la nouvelle ! En plus on est partis sans les prévenir non ?
-Euh… Bah oui maintenant que tu le dis. Merde, j’espère qu’ils ne s’en rendront pas compte.
-Oui…

Un petit silence fit place, avant que je reprenne la parole.

-Est-ce vrai que Maxence m’aimait ?
-Oui. Ashlea avait prononcé ça froidement, peut-être parce qu’elle m’aime aussi.
-Ne t’en fait pas. Je t’aime Ash’.
-Tu es lesbienne ou bi ?
-Je pense fortement qu’ils ne m’ont pas implantés la question de mon orientation sexuelle ou qu’ils n’en ont pas eu le temps, parce que franchement je ne sais pas vraiment quoi penser de ça !
-Bah si tu aimes que les filles t’es gouine, et dans le cas contraire t’es bi. En tout cas tu n’es pas hétéro !
-Je dois être bi alors, dis-je en riant.

Notre conversation s’arrêta quand nous entendîmes des pas dans les escaliers, puis le Docteur Xicluna se présenta à nous. Il semblait surpris de me voir ici, et perplexe vis-à-vis d’Ashlea qu’il ne connaissait pas.

-Qu’est-ce que tu fais encore ici Alice.
-Je devais voir « papa ».
-Papa ? Pourquoi ?
-On ne pourrait pas en parler tranquille à l’intérieur plutôt ?

Il hésita avant de nous faire signe d’entrer d’un mouvement de tête après avoir ouvert la porte de son appartement. Il entra après nous et ferma la porte à clé avant d’aller se faufiler jusque la cuisine. Il nous invita à aller nous installer dans le salon en attendant qu’il revienne. Au bout d’un certain temps il revint avec trois tasses de thé jaune : une pour Ashlea, une pour lui et une pour moi. Pas une si mauvaise idée parce qu’il faisait assez froid tout de même.
Je jetais un coup d’œil dans le salon, comparé à la dernière fois rien n’était rangé et il y avait des cartons, comme s’ils s’en aller. Je lui en fis la remarque.

-Vous partez quelque part peut-être ?
-Je ne peux plus rester ici, dit-il après une profonde respiration. Je suis surveillé.
-A cause de moi ?
-A cause de ce que tu as fait ces derniers temps. Ca me retombe sur le dos. Tu voulais quoi Alice ?!
-Si vous vouliez faire de moi une arme c’est réussi. Je la sens ma vraie nature, celle que vous appelez mon IA ou ma Mémoire programmée je ne sais plus. Elle agit en moi, mais je ne veux pas être celle que vous vouliez que je sois. J’ai une conscience et j’aimerais tellement pouvoir être moi… Un choc émotionnel violent me ferait perdre le contrôle que je garde férocement contre ce… cancer ! Alors faites quelque chose pour me l’arracher !
-Je ne peux pas ! Si je fais ça : tu meurs. Définitivement.

Cela me fit un choc, comme un coup de poignard au ventre. Je regardais le Docteur dans les yeux froidement mais je savais qu’il y voyait simplement de la déception et de la peur. Ce que je ressentais en ce moment, que je n’arrivais pas à cacher : je ne pouvais qu’être déçue de cette annonce. Et avoir peur de perdre le contrôle.
Je ne pouvais me soustraire à mon destin, je n’avais donc pas le choix, la seule solution était de continuer avec ma véritable nature et de lui faire face. Mais combien de temps pourrais-je tenir avant qu’elle ne prenne le pied ? Alors qu’elle commençait déjà à prendre le dessus sur moi, après les massacres que j’ai causé tandis qu’elle me dirigeait avant que je ne reprenne conscience.
Le Docteur me faisait face l’air grave, Ashlea avait triste mine, et moi j’hésitais entre colère et déception. Si ça ne tenait qu’à moi j’aurais accepté de mourir pour en finir une bonne fois pour toute avec tout ça, mais pour Ashlea et pour mes amis je ne pouvais me résoudre à la solution de facilité, c’était un mal pour un bien. Alors j’acceptais ce fait, je devais tenir tête à ce que je suis réellement.

-Bien, dis-je. Alors je devrais faire avec. Ashlea, on retourne à l’hôpital.
-Bien, je viens, au revoir Docteur.
-Au revoir Ashlea. Et Alice… Désolée, dit-il doucement.
Je ne lui répondis pas, tournant le dos pour me diriger vers la porte d’entrée que je fermais derrière moi, une fois Ashlea sortie. On prit la route vers l’hôpital, Ashlea me serrait la main alors que je pleurais, je ne pouvais pas fuir ce cauchemar qui me paraissait si douloureux.
Elle voulait absolument me réconforter, bien que c’était impossible, comment allez bien quand on vous déclare que la seule façon de fuir votre réelle personne est de mourir. Comment faire pour gérer sa peur de perdre le contrôle sur soi, et celle de faire du mal à ses amis, de trahir leur confiance ? C’était bien trop difficile à supporter, et pourtant je devais le faire pour eux.

-Alice, je veux que tu saches que j’ai confiance en toi. Je ne t’en voudrais pas.
-Ce n’est si facile Ashlea, je t’aime en plus. Je ne veux pas te faire de mal.
-Alice, je sais que celle qui veux prendre le contrôle ce n’est pas toi, je sais que tu es la personne à qui je parle réellement. Ecoute j’ai fait bien pire que toi et pourtant j’étais moi…
-Non Ashlea, c’était ta période de folie comme ça arrive à tous les morts-vivants pendant un certain temps, ce n’était pas toi mais au fond un équivalent de mon vrai moi, de cette arme que je sus. Ce qu’ils ont créé.

Elle ne répondit pas. Nous fîmes quelques pas dans une ruelle quand une silhouette sortie d’une intersection leur bloque le passage.


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