Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

[FIC] une année,une famille, moi...


Par : erman-ifique
Genre : Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 88


Publié le 18/02/2009 à 19:30:52 par erman-ifique

-{ Chapitre 88 }-


A l'annonce de ces quelques mots, mon coeur s'est mis à battre de plus en plus fort. Je tremblais, je regardais partout autour de moi, sans raison. C'était la crainte qui m'envahissait. J'osais à peine croire ce que ma mère venait de me dire, mais cela semblait tellement sincère et tellement compliqué à dire pour elle, que remettre en doute ses propos aurait était un manque de respect.
Toujours est-il que c'était encore flou dans ma tête. Ma mère me devait quelques explications. Mais j'avais beaucoup de mal à la regarder dans les yeux après cela, je me sentais vraiment très mal à l'aise. Quant à elle, c'était pire que moi, elle sanglotait, en silence certes, mais je le voyais bien.
C'est horrible, chaque fois que je regardais ma mère, je me disais: "cette femme là n'est pas ma mère". Quelle horrible chose, c'est pire que tout...

Moi- M-Mais explique moi!
Maman- Bon... D'accord, mais s'il te plaît laisse moi finir mon fils, c'est déjà assez compliqué comme ça...


"Mon fils"... Elle a dit "mon fils" dans sa phrase... Comme pour me rappeler que malgré son prochain récit, c'est ELLE ma mère, et pas cette femme qu'elle va me décrire... Ca peut paraître anodin, mais c'est un signe fort, venant d'une mère.

Maman- Bon alors... en fait, il y a environ 25 ans de cela, j'ai rencontré ton défunt père. Entre nous deux, tout est allé très vite. Nous avions des projets au bout de seulement quelques mois, dont celui de fonder une famille. Nous voulions tous deux avoir des enfants, et ce malgré les contres-encouragements de nos familles. Seulement, ton père lui me répétait tout le temps qu'il voulait avoir un garçon. Il voulait avoir un garçon pour l'élever comme un home, et partager tout ce qu'il pouvait aimer avec son fils, aller voir des match de foot avec lui, etc... C'était son rêve. Quelques mois plus tard, j'ai accouché de ta soeur, Cathy. nous avions décidé de ne connaître le sexe du bébé que lors de l'accouchement. Lorsque Cathy vint au monde, ton père était extrêmement déçu, il refusa de prendre Cathy dans ses bras, et s'en alla de la salle d'accouchement. Je lui en ai beaucoup voulu, mais au fil des heures, ton père s'est rapproché de moi, puis s'est mit à aimer cette petite fille, et loin derrière lui était la déception de ne pas avoir de garçon... Cathy a été élevé dans l'amour... C'est quelque chose que jamais personne n'a su.

Moi- Waou... Mais quel est le rapport avec moi?
Maman- J'y viens...

Rien que le début de son récit me faisait froid dans le dos. J'apprend des choses assez choquantes dont je n'étais pas au courant. La vie de ma famille a été bien plus bouleversé que je ne l'imaginais apparemment... Ma mère reprends on récit, plus nerveuse que jamais.

Maman- Toujours est-il que je pensais que la déception de ton père l'avait quitté à jamais, mais la déconvenue fut grande lorsque quelques années plus tard, j'accouchai de Vanessa. Ton père était dans tous ses états lorsqu'il appris que c'était là encore une fille. Il me parlait même de ne plus avoir d'enfant, que la vie était sadique. Tu te rends comptes? dire ça le jour où son enfant vient au monde... Bref. Quelques mois avant la naissance de Vanessa, nous avions rencontré une jeune paraguayennes à Aix, avec qui nous avons discuté autour d'un café. Elle était ici illégalement, et elle avait fuit son pays à cause de sa pauvreté. Elle était arrivé ici on ne sait comment, elle ne nous l'a jamais dit. Mais ce que nous savions, c'est qu'elle vivait plutôt bien. Elle était hébergé dans un studio par des amis de ses parents, qui l'avaient sorti de la précarité. Elle travaillait un peu à droite à gauche, elle gagnait assez pour vivre. Pas confortablement, mais bien. quoi qu'il en soit, cette jeune femme nous paraissait sympathique avec ton père, et nous avons gardé de bons contacts avec elle, et régulièrement.


C'était assez bizarre ce que ma racontait ma mère, j'écoutais avec une grande attention, mais le fait de me dire "elle parle de ma vrai mère"... C'est une sensation assez dérangeante... Et ma mère ne voulait pas prononcer son prénom, elle ne voulait pas que j'attache des caractéristiques spécifiques à cette femme j'ai l'impression. Peut être pour que ça reste quelqu'un de "banal"..? Je n'en sais rien...

Maman- Bon, quelques mois plus tard, après la naissance de Vanessa, nous avons appris que cette femme était enceinte. Le père, nous ne savions pas qui était-ce, et elle ne voulait pas nous en parler. avec ton père, nous nous contentions d'être heureux pour elle, tout simplement. Et puis elle avait l'air heureuse avec ce bébé. (Des larmes coulent sur le visage de ma mère) Malheureusement pour elle, la suite ne fut pas aussi facile. Elle fût prise par les autorités, et avait l'ordre de quitter le territoire français dans quelques semaines. Elle ne fut pas expulsé brutalement du fait de sa récente maternité, mais elle ne pouvait pas rester ici, elle allait devoir rentrer au Paraguay... (Elle reprend son souffle) Quelques jours après avoir appris son prochain retour forcé dans son pays, cette femme est venu nous voir chez nous... Elle était en pleures, ton père et moi n'arrivions pas à la calmer. Il fallait voir le désespoir dans ses yeux, cela me faisait de la peine... Quoi qu'il en soit, dans un discours aussi bref que solennel, elle nous supplia de prendre avec nous son petit bébé... Selon elle, la vie au Paraguay n'étais pas faites pour lui, elle ne pourrait pas s'en occuper. Elle voulait le meilleur pour son fils... Avec ton père, nous n'avons pas hésité une seule seconde. Bien que cela pouvait paraître fou, nous avons de suite accepté de s'occuper de son petit "Erman"... Ton père lui était ravi d'avoir enfin le fils tant désiré. Quelques jours plus tard, la procédure d'adoption était enfin terminé, cela a été étonnement vite d'ailleurs. Et ta...mère et donc venu un mati nous déposer chez toi, en pleures, et en te glissant quelques mots en espagnol à l'oreille. Avant de partir, elle nous a juste demandé une chose; C'est de pouvoir te contacter, puis après te rencontrer, lorsque tu serais en âge d'apprendre et de comprendre la situation... Et voilà; c'est pour cela que cette femme a cherché à me contacter...


Hé ben... quel choc d'apprendre tout cela! J'arrive pas bien à m'en rendre compte encore! Mais finalement, tout s'explique! Vanessa a du l'apprendre en rangeant les papiers de Maman hier! L'émotion de cette dame au téléphone, ça doit être car c'est la première fois qu'elle entendait son "fils"... Une chose reste inexpliqué; Pourquoi mon père me détestait tant?

Maman- En fait... En grandissant, ton père s'est rendu compte que tu prenais une direction opposé à la sienne. Tu n'aimais pas les mêmes choses que lui, tu n'avais pas le même caractère... Tu ne lui ressemblais pas, pour résumer. Alors petit à petit, en te voyant, ton père n'avait pas l'impression de voir son "fils". Tu étais étranger pour lui, et il trouvait insupportable la présence d'un étranger au sein de sa famille... Et enfin, lorsque Yoann est né, quelques années plus tard, ton père a enfin eu le fils tant désiré. A partir de ce moment, il s'est complètement désintéressé de toi et de ta vie, il me le disait sans cesse... Mais moi, entendre cela me faisait souffrir, car tu es mon fils, au même titre que ton frère et que tes soeurs!


C'en était trop, j'ai quitté le salon. J'étais envahi par l'émotion, j'avais envi de pleurer. Pleurer de tristesse, et de rage..; j'étais triste pour ma "vrai mère", triste de son destin, et triste qu'elle ai du se séparer de son enfant, pour qu'il puisse vivre bien... Quelle histoire touchante! En même temps, j'avais la haine, la haine contre mon père, qui ne s'occupe pas d'un enfant qu'une femme au bord du désespoir lui a confié... C'était maintenant clair pour moi. Cette homme là n'était pas mon père. Ni dans mon coeur, ni dans mon sang.

Enfermé dans ma chambre, je réfléchissait. Je réfléchissait à ma vie, et à ce que ma mère m'avait raconté. Tout était flou pour moi. Le pire dans ce moment là, je crois que c'était la crise identitaire que je ressentais. Tout était remis en cause! Etais-je français? Paraguayen? Et mon vrai père? D'où venait-il? Pourquoi ma vrai mère n'en parlait pas... Bref, je doutais, énormément, et je ne pouvais m'empêcher de pleurer... C'est comme si tous les liens que j'avais crée avec mes frères et soeurs m'étaient retirés, dès l'instant où j'avais appris que je n'étais pas en réalité lié à eux... J'ai pleuré comme jamais je n'ai pleuré... Toute ma vie est remise en cause dès maintenant, je suis en réalité quelqu'un que je ne connais pas... Voilà ce à quoi je pensais...


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