Nous suivîmes Perry qui nous mena dans un couloir que je ne connaissais que trop bien. L’officier toqua à la porte, l’ouvrit et nous fit signe d’entrer. Le colonel McCoal nous attendait, avec cet uniforme impeccable et ses yeux d’une couleur bleue-grise m’observaient attentivement. Il se leva toutefois, nous montra une porte menant à une sorte de salle de conférence et nous fit signe de le suivre à l’intérieur. Nous nous assîmes pendant que le colonel branchait un ordinateur portable au projecteur. Une affiche d’un homme en uniforme militaire s’afficha alors à l’écran. Je vis Hawk tressaillir à la vue de cette image.
-Messieurs, voici le Général Movrìk. Ici en uniforme de l’Armée Rouge, il est toutefois d’origine Slovène né à Ljubljana. Il a maintenant 63 ans. Nous avions perdu sa trace depuis juin 1991, juste avant l’indépendance de la Slovénie. Toutefois, nous avons retrouvé sa trace au Kirghizistan où l’instabilité politique est importante en ce moment. Un espion du Mossad a retrouvé sa trace par la suite et a immédiatement communiqué ces informations au gouvernement israélien qui nous en a informées. Le général aurait apparemment embarqué dans une île proche d’Okinawa, Shuri-Koma, un ancien bastion japonais de la Seconde Guerre mondiale que les Américains n’attaquèrent jamais. Il aurait apparemment fait construire des installations et fait venir de la main-d’œuvre ainsi que des mercenaires, qui sont souvent ses anciens soldats …
J’observai attentivement la photo du général. Il semblait faire dans les 1m85, on apercevait sa musculature sous son uniforme. Son regard semblait froid et dur. Le colonel changea alors d’image et nous montra une image satellite de l’île de Shuri-Koma. On apercevait vers le nord de l’île des installations, je vis la date en bas, la photo datait de deux semaines.
-Nous n’avons pu avoir de nouvelles images, il se passe quelque chose qui brouille notre satellite. Comme je vous l’avais dit, cette unité a été faite pour les frappes chirurgicales mais aussi pour mener des sortes d’enquête. Ce sera donc votre objectif, nous vous parachuterons là-bas à haute altitude, le Chinook sera là en soutien aérien.
-Comment il fera pour le carburant ?, demanda Snake.
-On a déjà prévu le coup, vous partirez vers l’île dans un porte-hélicoptère de la Royal Navy, le HMS Ocean, qui sera par la suite stationné dans une base américaine d’Okinawa.
-Quand partons-nous ?, lâchai-je.
-Dans une semaine.
On se prépara alors pour le voyage, on veilla à nous remettre des treillis adaptés à cette jungle sauvage qui couvrait une très grande partie de l’île. Après avoir bouclé nos valises, pourrais-je dire, nous allâmes choisir nos armes. J’optais pour un Tar-21 et un USP.45 équipé d’un silencieux. Lion me conseilla de prendre aussi un couteau de combat même si je ne m’étais que très peu entraîné avec.
Durant les derniers jours avant notre embarquement sur le HMS Ocean, nous nous entraînâmes beaucoup mais parlions peu. On vint nous chercher dans un camion pour permettre un minimum de confort avant notre arrivée au port. Avant de partir toutefois, le colonel vint nous voir une dernière fois et demanda à me parler en privé :
-Alors un peu stressé ?, me demanda-t-il calmement.
-Bien sûr …
-Ne t’inquiètes pas, c’est normal. Maintenant, écoutes bien, tu seras comme je te l’avais dit notre contact principal au sol, tu seras toujours en communication avec le HMS Ocean ainsi qu’avec ton unité. Les noms de code te seront communiqués à bord du porte-hélicoptère. Maintenant, appelle tes coéquipiers, j’ai à leur parler.
-Les gars le colonel veut vous parler aussi, m’exclamai-je à la porte du baraquement.
-Messieurs, durant votre voyage en bateau, vous apprendrez quelques rudiments du russe, pour vous permettre de comprendre globalement ce que les mercenaires diront. Bien sûr, Hawk, cela te sera inutile, tu aideras juste tes coéquipiers, ajouta-t-il en se tournant vers le Russe. De plus, vous étudierez tout ce qui se rapproche du processus de radioactivité et de l’énergie nucléaire ainsi que les causes et effets des Impulsions Électromagnétiques.
Le camion arriva alors, nous fîmes au colonel le salut militaire puis nous embarquâmes. La route pour arriver au port dura autour de trois heures. Le camion s’arrêta devant un gigantesque porte-hélicoptères.
-Ça c’est du bâtiment naval, s’exclama Lion enthousiaste.
-Ouais mais ça ne vaut pas la comparaison avec le USS Peleliu, lâcha Snake.
-Arrête, ça c’est la Royal Navy, mon pote. La meilleure marine au monde.
-C’est ça, après les Etats-Unis, s’esclaffa Snake.
Shark se retourna alors vers notre groupe, le sourire aux lèvres :



« Allez les gars, c’est parti !!! »