Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Nous sommes leur pire cauchemar


Par : Conan
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 4 : Niamey


Publié le 19/08/2013 à 01:14:01 par Conan

Noodles n'est finalement pas si détestable que ça. Nous marchons tout le début d'après midi dans les rues animées de Niamey. D'après notre guide, ici, on peut rire ensemble et deux minutes plus tard s'entretuer à coups de machette. Alors nous ne rigolerons avec personne.
-Qui c'est ce Diakité? Demande Ritchie au détour d'une rue polluée comme pas possible.
-L'un de mes "employeurs". C'est le chef de la plus importante faction du pays, le PLN, le Parti pour la Libération du Niger.
-Libération de quoi? Il a l'air plutôt riche pour se dire libérateur de quelque chose d'autre qu'un paquet d'oseille. Demande Jack.
-De rien du tout, c'est comme toutes les milices armées sur ce continent, c'est toujours le parti de machin truc, le front de quelque chose, le bidule pour l'indépendance de ceci, l'union de cela pour libérer telle ou telle région. Juste des noms pompeux qui rendent les massacres de villages entiers un peu plus nobles. Mais nous on s'en branle, n'oubliez pas : pas d'accroche. Ici, on est free-lance, on ne porte allégeance à rien ni à personne. D'une parce que trop s'impliquer, ça implique justement trop de problèmes, et de deux parce qu'on se fait beaucoup plus de blé.
-En gros, aujourd'hui on se bat pour eux et demain on peut se battre contre leurs pires ennemis?
-On ne se bat pour rien d'autre que l'argent, n'oublie jamais ça l'Irlandais. Certains se battent pour une cause, d'autre parce qu'ils s'emmerdent, mais au final on se fait un sacré paquet.
-Et leurs ennemis justement, qui c'est? Demandé-je.
-La deuxième plus grosse faction, le Front de Lutte Populaire. Populaire pour qui, j'peux pas vous le dire, c'est simplement l'alliance des plus gros trafiquants du coin qui se sont mis en tête de faire un coup d'état. Il ne faut pas oublier que le PLN et le gouvernement, c'est kif-kif. D'ailleurs l'armée, très bien payée et corrompue jusqu'à la moelle, ferme les yeux sur nombre d'exactions de la part des hommes du PLN. Et enfin, il y a l'Union du Peuple. Eux, ce ne sont rien qu'une bande de pauvre bougres qui se sont alliés avec le peu de matériel qu'ils ont pour tenter de protéger leurs terres et leurs villages des pillages et des expéditions d'un camp ou de l'autre. Même si ça ne me surprendrais pas qu'ils soient eux aussi dirigés par un chefaillon narcissique et bling-bling.

PLN, FLP, UP, armée, gouvernement, trafiquants, pirates, rebelles. Un bon gros bordel face à nous. Et encore, nous serons sûrement amenés tantôt à combattre contre les uns pour le compte des autres, puis demain de se battre aux cotés des uns pour foutre sur la gueule des autres. Sacré foutoir.

Quatre heures moins dix. Nous retournons au QG. Les deux gardes endormis à la porte ne nous reconnaissent même pas, Jack, Ritchie et moi. Après que Noodles leur ait gueulé dessus ils nous laissent passer. Nous allons voir Diakité debout devant sa fenêtre, en tenue militaire.

-Allez voir mes hommes en bas. Ils sont derrière la maison.
Sans dire mot, nous descendons et allons derrière la grande bâtisse tandis que Noodles et Diakité s'assoient au bureau prendre un verre sous l'air frais du ventilo.

Une demi douzaine de types en tenue paramilitaire, tous des autochtones, sont accoudés contre un vieux camion de l'armée. L'un d'entre eux, béret rouge sur la tête, lunettes noires sur le nez et rangers cradingues s'approche de nous.
-Vous les blancs, vous savez vous battre?
-J'espère que c'est de la rhétorique. Si on savait pas se battre on serait pas ici pour le tourisme et la faune locale. S'énerve Ritchie.
Je reprends :
-Bien sur qu'on sait se battre. La question est : est-ce que vous avez des armes, et est-ce qu'un jour quelqu'un va se décider à nous dire quel est le boulot?
-Tenez, prenez ça. Nous dit le petit chef en nous tendant trois fusils d'assaut usés jusqu'à la moelle. Alors que mes deux amis ont des AK-47, je me retrouve avec le long, lourd et massif HK G3.
-On va détruire un village de FLP. Il faut faire un exemple!
Les types derrière lui se mettent à beugler en levant leurs armes.
-On va détruire le FLP, aujourd'hui!
Mêmes beuglements.
-Allez, on y va!
Tous les types s'empressent de monter dans les GMC. Nous faisons de même, sans grand enthousiasme.

Le camion démarre et se met en route pour l'extérieur de la ville. Le chauffeur est un vrai danger public, et dans les bouchons les tarés qui sont avec nous n'hésitent pas à foutre de grands coups de lattes dans les voitures qui nous collent de trop près. Alors que c'est l'euphorie chez les troufions, Ritchie, Jack et moi commençons à désespérer.
-On va y rester. On va y rester bordel. Dit Ritchie en prenant sa tête dans les mains.
-J'ai déjà vu des abrutis dans ma vie de shit, mais alors là je dois avouer que c'est le bouquet.
-Reprenez-vous les mecs. On n'en à rien à foutre d'eux. N'oubliez pas ce qu'a dit Noodles, on ne porte allégeance à personne, on est ici pour nos intérêts. Ce type n'est pas notre chef, il a ses propres hommes et on les emmerde, ils font comme ils veulent pour se battre. Nous on se connait, on bosse ensemble, point barre.
Je jette un coup d'œil à ma pétoire. Ce qu'elle est en mauvais état. Et un chargeur pour déloger des miliciens d'un village entier, ça va pas le faire.


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