Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Nous sommes leur pire cauchemar


Par : Conan
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 7 : Une offre qu'on ne peut pas refuser


Publié le 19/08/2013 à 01:14:01 par Conan

Les lourdes pales de l'hélico fouettent l'air et font un bourdonnement assourdissant.
-C'est le petit dernier? Le Caracal? Demande Jack à Flaubert. Ce dernier se contente de hausser les épaules.

Ritchie regarde mélancoliquement le désert défiler, huit cent mètres plus bas. Après que je lui aie demandé ce qu'il avait il me répond :
-On n'aura même pas eu le temps de saluer Noodles. L'un des derniers à s'être sorti vivant de ce foutu merdier.
-Tu sais, vu son pedigree, m'étonnerait pas qu'il soit aussi extradé vers je ne sais quelle prison. Hé, Flaubert, on pourrait aller à Fleury-Mérogis? C'est là bas que j'ai purgé toutes mes peines, j'dois sûrement y avoir des potes!

Mis à part un des commandos qui nous surveillent, personne ne sourit.
Après un voyage de dix heures, nous atterrissons à l'aéroport de Marignane. Un comité d'accueil d'une quinzaine de membres du GIGN nous attachent les mains dans le dos et nous jettent dans trois fourgons avant que nous n'ayons eu le temps de dire "ouf". Et c'est reparti pour dix autres heures de voyage, pendant lesquelles je n'ai pas le droit d'aller pisser.

Paris, enfin je retrouve ce squat à ciel ouvert qui me manquait tant. Nous sommes au beau milieu du mois de septembre, et l'air paraît extrêmement frais. Surtout quand on a passé l'été en zone tropicale et qu'on est encore vêtu que d'un t-shirt; orné d'une belle tête de mort avec un béret rouge sur la tête et un poignard entre les dents, il faut le dire.

Un des super flics me met un gilet pare-balles et une cagoule. Quoi, quelqu'un veut me descendre? Nous descendons du fourgon et je reconnais la place Beauveau.

Ahhh, la Place Beauveau... Ses grands bâtiments Haussmaniens, ses dorures, ses jolies filles de la haute, son Ministère de l'Intérieur dont je viens justement de passer les grilles, toujours escorté par les gendarmes de choc.

Nous pénétrons rapidement dans le Ministère. Au fil des mètres parcourus, le groupe s'effrite et peu à peu des membres du GIGN se séparent pour établir un périmètre défensif, si bien qu'en haut de l'escalier principal il n'y a plus que moi, le type qui me tient et le chef de groupe. Nous arrivons devant un des multiples bureaux du bâtiment. Le chef toque.
-Entrez!

Le chef ouvre la porte et nous rentrons dans une grande pièce tapissée de velours pourpre et vert foncé. Un homme assez classe d'une cinquantaine d'années est assis derrière son bureau Louis Philippe, engouffré dans un fauteuil en cuir. Il tient un stylo plume et me regarde derrière ses petites lunettes rondes. Son costard gris est aussi impeccable que sa chevelure grisonnante tirée en arrière. Il hoche la tête et les deux gendarmes me détachent puis sortent du bureau en refermant la porte.

-Conan Sauvant... Ça n'a pas été facile de vous retrouver.
-Je sais. C'était le but il faut dire. Vous êtes qui au juste?
-Excusez ma maladresse. Jean Letour, attaché du Ministère de l'Intérieur.
-Pourrais-je savoir ce qu'est votre domaine de prédilection?
-Disons que c'est tout ce dont les journalistes ne devraient pas entendre parler.
-Sinon vos petites combines pourraient faire tout un foin c'est ça? Comme chopper un mec en Afrique et l'exécuter sans bruit pour ne pas risquer un procès où des membres du gouvernement pourraient y laisser des plumes.
-Pas exactement. Le fait est qu'un jugement pourrait vous nuire à vous particulièrement. Comprenez qu'être l'ancien homme de main de Scorni, puis devenir mercenaire en Afrique ne vous aidera pas dans votre procès, si procès il y a.
-Arrêtez de tourner autours du pot, Letour.
-Les hommes comme vous ne sont pas fait pour être emprisonnés.
-Je suis d'accord avec vous, laissons tous les psychopathes et tous les pires tueurs dehors... Ah mais suis-je bête, c'est déjà le cas.
-Je voulais dire "Les hommes aussi habiles que vous dans le maniement des armes, les techniques de combat et d'intimidation ne sont pas à enfermer alors qu'ils pourraient servir sur le terrain pour le compte de l'État". C'est plus clair?
-Oui, bien sur, c'est très clair. Je suis un consommable en gros. Quelqu'un, si l'on peut dire quelqu'un, sans contrat, sans identité, parqué dans un bâtiment administratif. J'aurais un nouveau nom, je ne pourrais plus voir ma famille, mes amis, je ne sortirais que pour faire votre sale besogne et en retour je n'aurais que la satisfaction de ne pas être jeté en taule. C'est bien ça?

Letour soupire, pose ses lunettes sur son bureau et se passe la main sur le visage. Il se retourne et ouvre un petit frigo.
-Vous voulez quelque chose?
-Ça fait deux jours que j'ai envie de chier, j'ai le cigare au bord des lèvres. Si vous voyez ce que je veux dire.
-Kaplan!
Un garde aussi grand que large entre.
-Accompagnez Monsieur aux toilettes.

Je marche derrière ce Kaplan. Solide baraque, si je veux le foutre par terre va falloir cogner fort. Il ouvre la porte des toilettes et inspecte minutieusement chaque recoin de la cuvette, allant jusqu'à ouvrir la chasse d'eau pour vérifier qu'il n'y a rien qui pourrait me servir d'arme. Comme si depuis ma rapide extraction j'aurais eu le temps de contacter une des rares personnes du milieu qui ne se soit pas faite arrêter pour la prévenir que j'arrivais à tel endroit à telle heure.

Kaplan sort de la cabine. "Deux minutes, pas plus".
Et maintenant je fais quoi? J'ai pas envie de chier mais il n'y a aucune fenêtre aucune sortie. Je pourrais défoncer la porte en placo et prendre le pétard de Kaplan... Non, ça ne servirait à rien, je serais abattu dans la minute par tous les superflics du bâtiment. Je pisse un coup puis tire la chasse. Pas le temps de me laver les mains et d'espérer voir si il y avait des grilles à la fenêtre, le gorille me ramène aussitôt dans le bureau de Letour. A peine installé il demande ma réponse.
-Mes amis. Où sont mes amis?
-Plus tard vos amis. Oui ou non?
-Je veux voir mes amis, tout de suite.
-Répondez favorablement à ma demande, et vous pourrez espérer les revoir prochainement.
-Allez vous faire mettre. Où sont-ils?
-En sécurité. Mes collègues leurs formulent actuellement la même requête que celle que je vous fait.
-Vous êtes pas gonflés aux Services Secrets.
-Nous savons ce que nous voulons. Vous voyez, dans la vie il y a les fort et les faibles. Je vous offre inopportunité d'être un fort, un gagnant. Mais il semblerait que vous préfériez la voie de la faiblesse.
-Comment pouvez vous offrir ce que vous n'avez pas? Vous êtes beau, là, bien planqué derrière votre bureau, à jouer les petits chefs d'administration, à vous sentir fort parce que vous êtes bien ancré dans le système. Un uniforme vide dont la mission est de bouffer le midi avec le Ministre, voilà ce que j'ai en face de moi.
-Votre réponse?

Je pousse un soupir... J'ai tout perdu, sauf ma liberté. Autant la garder.
-C'est bon, j'accepte.


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