Note de la fic : Non notée

Dolof¾nos


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 6 : Rencontres imprévues


Publié le 19/08/2013 à 01:17:38 par Pseudo supprimé

Une semaine s'est écoulée depuis que Grey a surmonté le test de la salle de rêve. D'après Héphaïstos, il se serait très bien débrouillé. Durant ces sept jours, j'ai fais en sorte qu'il reprenne des forces et qu'il se détende. La journée il me sert de partenaire d'entraînement et le soir je le laisse discuter avec Héphaïstos ou lire certains livres de ma bibliothèque. Il est curieux et apprend vite, il pourra aller loin si on lui en laisse le temps.
Cette nuit, il la passe avec Héphaïstos. Il semble préférer sa compagnie à la mienne, grand bien m'en fasse, cela me laisse plus de temps à consacrer à ma lecture. Alors que je parcours mon livre, j'entend la porte claquer. Il monte les escaliers, bruyamment. Il est là. À sa mine quelque peu rougie, je comprend qu'il a bu, pas étonnant vu sa compagnie. Je ferme l'ouvrage et me lève.

- Va dormir Grey.
- Je suis pas fatigué.
- Demain tu pars en mission pour ton premier assassinat, je tiens à ce que tu sois en forme.

À l'annonce de sa future mission, il se calme et me regarde dans les yeux.

- Demain ? Me demande-t-il.
- Oui, pourquoi, tu ne te sens pas près ?
- Si, c'est juste que... Dit-il en baissant les yeux.

Il marque un temps puis relève les yeux, il a l'air déterminé.

- J'suis prêt ! Je vais dormir, bonne nuit.
- Bonne nuit.

Il me tourne le dos et va dans sa chambre. Je contemple le livre que j'ai posé et le prend dans mes mains. "L’Atlantide"... Je n'ai plus la volonté de lire ce soir, je continuerai demain. Je le repose et m'allume une cigarette. Je descend les escaliers et m'en vais dans le jardin, profitant que la lune soit haute et lumineuse. Le ciel est dégagé. Le calme règne en maître, ça me plaît. Une image apparaît l'espace d'une seconde dans ma tête, une rose noire. Mon poing se serre, involontairement. Grey est rentré dans ma tête, il a vu cette fleur du mal... Heureusement qu'il n'a pas vu ce qui l'accompagnait. J'expire une dernière volute de fumée et rentre à l'intérieur afin d'écraser ma cigarette dans un cendrier. Je me lave ensuite minutieusement les mains avec du savon avant de me les sécher avec une serviette. Je repasse près de la fenêtre donnant sur le jardin et m'assois sur un petit banc, en face de mon majestueux piano à queue, noir comme l'ébène et dont la surface reflète la lumière. Je lève le couvercle précautionneusement. Mes doigts se posent sur les dents de l'instrument et je ferme les yeux, inspirant lentement.

- Tu te décides enfin à jouer, je pensais que ce piano n'allait te servir que comme décoration, ricane une voix féminine que je ne connais que trop bien.

J'ouvre les yeux dès que j'entend sa voix et balaye la zone du regard, pourchassant un fantôme. Mais comme il fallait s'y attendre, elle n'est pas là. J'abaisse le couvercle, me relève, grimpe les escaliers et rentre dans ma chambre. Une chambre simple, un grand lit deux places, des tables de chevet sur les deux côtés, une peinture représentant une nuit étoilée accrochée au dessus du lit et un bureau sur lequel est empilé de la paperasse et différents gros ouvrages ainsi que des cartes. Une grande fenêtre, des armoires remplies de rouleaux, de documents anciens, et parfois d'habits. Une porte donnant sur une salle de bain est installée à droite du bureau. Un poste d'holovision est incrusté dans le mur face à mon lit, ne sachant que faire, je l'allume par commande vocale.

- Holovision, démarrage.

Un minuscule rectangle sort du boîtier, se sépare en quatre morceaux de même taille et après avoir atteint une taille de 135 centimètres sur 95, une image apparaît entre les quatre morceaux. Je tombe sur une chaîne d'informations, voyons comment le monde se ruine aujourd'hui. Une femme, la trentaine présente le journal.

- Aujourd'hui à Sydney, le roi du Commonwealth a pu échapper d'une attaque kamikaze d'un des chrétiens du Vatican. La sécurité a pu le neutraliser avant qu'il ne parvienne à son but. Voila les images et les propos que nous avons pu filmer du terroriste.

L'image d'un vieil homme saisit par les coudes et traîné par deux gorilles crie à en perdre la voix.

- La monarchie anglaise est corrompue, ils ont pactisés avec des démons, vous n'auriez pas du m'en empêcher, maintenant ils savent qu'ils sont notre cible ! Mes frères, renvoyez ces démons en enfer ! Hurle-t-il avant d'être mis dans un 4x4 noir.

Si jamais il y a des démons dans les hautes sphères anglaises, quelque chose me dit que c'est pas du menu fretin. Si le roi à quelque chose de démoniaque, avec de la chance, l'attentat l'aurait seulement égratigné.

- Voila le témoignage d'un homme fou, d'un chrétien, suivant les croyances d'un autre âge...

D'un claquement de doigts, l'Holovision s'arrête. Ce genre de conneries m'insupporte. Ce type là est simplement manipulé par des gens plus intelligents, ça n'a rien à voir avec sa religion. L'image du père Julian me vient à l'esprit. C'est bien la preuve que tout les croyants ne sont pas des fanatiques incapables de réfléchir et d'agir par eux-mêmes. Je me déshabille et m'allonge sur mon lit. Seul mon collier reste accroché à mon cou. Je le regarde, de minces mailles en argent s'entremêlent et au milieu du collier, une croix en argent stylisée pend. Je la fais tourner sous tout les angles possibles, jusqu'à ce qu'elle me glisse des doigts. Ma main reste en l'air et je vois cet anneau d'or passé à mon annulaire gauche. Mon cœur se serre. Je laisse retomber mon bras et ferme les yeux. Morphée ne tarde pas à remplir son devoir.

Des bruits semblables aux hurlements de démons torturés au fin fond de l'enfer. Une image, moi à genoux. Je reconnais la scène. Une rose noire. Sur un mur blanc, il y a un message écrit en lettres de sang. Je tourne le regard ailleurs, ne voulant pas en voir plus, mais je sais ce qui y est écrit. "Bienvenue dans mon monde" Je fais apparaître un flingue dans ma main et le plaque contre mon menton, il n'y a qu'un moyen de sortir d'ici. J'appuie sur la détente, boom.

Je me lève, en sueur, tandis que les premières lueurs de l'aube filtrent à l'horizon. Je prend ma montre et regarde l'heure, 05h24. J'ai presque dormi cinq heures, un record. J'enfile un pantalon et ouvre la fenêtre. Je passe au travers et atterri dans le jardin. Il fait doux. Le jardin est délimité par de grands arbres feuillus, il doit bien faire 500m². Je cours et saute par dessus ces grands arbres et me retrouve dans le vaste domaine de verdure du Manoir. Des dizaines d'hectares cernés par la forêt. Des dizaines d'hectares dont personne ne se sert, car personne ne les voit. Héphaïstos a mis au point un ingénieux système holographique confondant électricité et énergie démoniaque afin de donner l'illusion à quiconque s'y enfonce de toujours être dans une forêt avant d’être reconduit rapidement en dehors de notre territoire. Heureusement, personne ne s'enfonce aussi profondément dans les bois. Je m'élance, pieds nus, foulant l'herbe tel un chat. J'ai besoin de penser à autre chose. Je cours, afin de renforcer mon cœur et d'oublier. Je cours bien trop vite pour qu'un homme puisse me rattraper. Je finis par m'arrêter sur une colline. Je contemple ce qui m'entoure et reste assis là, je ne sais combien de temps.

Je finis par retourner au Manoir lorsque le soleil perd sa teinte rougeâtre et en arbore une plus claire. Je rentre dans la maison et passe dans la cuisine. Une pomme ainsi qu'un croissant me servent de nourriture et je fais passer tout cela avec un verre de lait frais. Je monte à l'étage et vais dans ma chambre. J'entre dans la salle de bain et procède à une courte douche dont l'eau froide finie de me réveiller et me met en condition pour la journée d'aujourd'hui. Je me sèche avec une serviette et l'enroule autour de ma taille, mon regard croise mon reflet. Mes cheveux me tombent sur le visage et mes épaules, d'un geste je les plaque en arrière. Mes yeux sont tout ce qu'ils restent dans le miroir, description de mon moi profond, je suis de feu et de glace, un monstre. Je détourne le regard et quitte la salle de bain. J'ouvre un placard et regarde ce qu'il contient. Je me saisi d'une chemise blanche sans manches, d'un caleçon, d'une paire de chaussettes noires ainsi que d'un pantalon de la même couleur et je les enfile. Je suis prêt. Je prend la montre qui est sur ma table de chevet et la détaille. Une belle montre dont les lanières sont en cuir noir et le cadre en argent. L'intérieur est de la même couleur, oscillant entre un aspect lisse et un aspect mécanique de par la visibilité de ses engrenages. Je la met dans ma poche arrière et couvre mes pieds d'une paire de chaussures noires. Je sors de ma chambre et vois que la porte menant à celle de Grey est ouverte. Je descend et constate qu'il est attablé, dévorant des céréales comme un enfant, l'accompagnant avec des tartines à la confiture de fraise. Il est en caleçon, la pudeur chez lui ne semble pas exister... Enfin au moins ça prouve qu'il se sent assez à l'aise avec moi pour se permettre ce genre de choses. Il me remarque mais ne tourne pas la tête vers moi, trop occupé à manger. Je me saisi du cadre interactif que m'a fabriqué Héphaïstos et tapote dessus. Des données se mettent en relief, mais une sort du lot, écrite en rouge et dans une police différente, je sélectionne ce dossier. Je m'approche de la table et fais glisser le cadre à la hauteur de mon apprenti. Il lève le nez vers la projection holographique et tourne la tête, la bouche encore remplie, vers moi.

- C'est ta cible, Thomas Nauër, 28 ans. Terroriste faisant cavalier seul, il a néanmoins des gens haut-placés qui l'appuient en le faisant voyager de pays en pays. Il s'est fait connaître par des braquages de banques tournant en bain de sang, allant même jusqu'à violer certains otages avant de les abattre, dont des enfants. Il se sert de son argent pour acheter de quoi faire exploser des bâtiments officiels, comme il l'a fait pour l'ambassade Américaine en France. Il a le mérite d'être intelligent, il a toujours réussi à glisser entre les doigts de la police. Il doit sûrement avoir des contacts parmis eux. C'est un Ersatz, comme toi.

Il avale et fixe la représentation de sa cible.

- Un Ersatz ?
- Un homme qui s'est fait injecté du sang démoniaque pour booster ses capacités.
- Et toi t'en est pas un ?
- Moi, je suis au stade supérieur.

Silence. Il reprend une grosse cuillère qu'il enfonce dans sa bouche avant d'avaler le lait restant d'une traite.

- OK, j'vais me préparer. Déclare-t-il en se levant.
- Attends...

Il se tourne vers moi.

- Prend l'ordre de mission avec toi et active sa lecture pendant que tu te prépareras, tu gagneras du temps.

Il récupère le cadre et monte les escaliers, silencieusement. Il n'a même pas débarrassé son plateau. Il est 08h20. Il s'est levé tôt pour une fois, m'enfin pour se lever faudrait déjà qu'il ait réussi à fermer l’œil et ça, j'en suis pas convaincu. Je m'assois sur le canapé et ouvre un petit roman que j'ai commencé dans la semaine. Une histoire d'amour tragique dont le style d'écriture est intéressant. Alors que je commence à me plonger dans l’œuvre, Grey se tient devant moi, prêt.

- Donc si j'ai bien compris, direction l'Allemagne ? Demande-t-il en me tendant le cadre électronique.

Je le prend et me lève.

- C'est bien ça, j'ai prévenu Héphaïstos au moment où je t'ai choisi cette mission, un trou de ver doit nous attendre.
- J'aurais au moins pu choisir MA mission nan ?
- J'en ai choisi une qui correspond à tes capacités, si tu t'en sors sans trop de casse, je te laisserais choisir la prochaine.

Il ne bronche pas et je tourne les talons, direction le hall, où nous attend notre moyen de transport. Nous marchons dans le silence le plus complet.

- Dis-moi, les missions, qui nous les confie ? S'interroge le jeune homme.
- Ça dépend, des entreprises ou des particuliers. Ça peut aller de l'homme d'affaire au riche héritier qui veut éliminer celui qui lui a voler sa petite copine. Mais nous, on ne se concentre que sur ce qui touche de près ou de loin aux démons. Dans le cas de cette mission, le père d'une des victimes a mis son offre sur le réseau, je me suis renseigné et ça m'a eu l'air bon pour ton baptême.
- Comment il saura que la mission a été effectué ? Et le versement ? Questionne le jeune homme aux cheveux d'argent.
- Déjà, il sera probablement mis au courant par son réseau d'informateurs, avant que la nouvelle ne soit officialisée par les médias et ton pseudonyme a été entré comme celui t'occupant personnellement de ce cas et tu es le seul à avoir voulu te charger de cette tâche, donc si il meurt, cela fera confirmation que tu en est le responsable. Le virement se fera automatiquement après, il ne voudrait pas prendre le risque de se faire assassiner à son tour. Lui expliqué-je.
- Je vois...

Il pose des questions pour essayer de savoir où il met les pieds exactement, et surtout pour occuper son esprit, l’empêcher de penser à ce qu'il s'apprête à faire.Une fois devant le trou de ver, je me tourne vers lui. Il enfile ses mitaines et semble prêt à affronter ce qui l'attend.

- Tu es prêt ?
- Tu m'a laissé un mois dans une forêt où tout ce qui était vivant tentait de me tuer, alors ouais, j'pense être fin prêt ! Répond-il en écrasant son poing dans sa paume gantée de noire.

Je sors la montre de ma poche arrière, 8h56.

- Bien, on va débarquer dans un petit village près de Berlin, ta cible, c'est Nauër. D'après nos renseignements, il n'a pas de gardes et il vie seul, ce sera une partie de plaisir.
- Mais ? dit le jeune, sceptique.
- Il n'y a pas de mais. Il vit seul dans sa villa, il accumule les richesses et organise des fêtes lorsqu'il ne voyage pas ou qu'il ne braque pas de banque. La mission ne devrait pas te prendre trop de temps. Tu le trouves, tu l'attrapes, tu le tues.
- Ouais, en gros rien de bien difficile... Souffle-t-il.
- Justement, c'est le plus difficile. On va arriver en Allemagne, le décalage horaire est de 7 heures, donc on va arriver il sera à peu près 02h du matin, alors essaye de ne pas faire de bruit. Je n'interviendrais pas, c'est ta mission, à toi de la mener comme tu l'entends.

Il hoche la tête et fixe le portail, avant de le traverser, je le suis. On arrive à l'intérieur du domaine, caché par un buisson. Derrière nous, un épais portail faisant le tour du lieu de résidence de la cible de mon élève et devant, un chemin recouvert de cailloux, scindant le gazon en deux. De la musique forte résonne jusqu'à nous, du rock. Une légère pente amène à l'habitation dont toutes les lumières sont allumées. Grey s'approche et je le suis. Il semble vouloir en finir rapidement. On fini par arriver à un point où nous voyons notre cible. Il est seul, au milieu de son salon, bougeant son corps d'une manière si raide que je ne peux appeler ça "danser". Il est torse nue, montrant son maigre corps, et ne porte qu'un simple pantalon noir. Il a une cigarette dans la main qu'il amène à sa bouche parfois, la fumée qui ressort ne ressemble en rien à celle des cigarettes. Ses longs cheveux marrons lui tombent sur le visage et dans le dos, il semble en transe. Grey s'arrête une seconde et je le vois de dos, il frémi, je ne saurais dire si c'est d'excitation ou de peur. Son poing se serre. Il court, comme une bête enragée, et saute afin de passer à travers la haute baie vitrée. Je le suis en marchant et est témoin de toute la scène. Il atterri à une dizaine de mètres de sa cible qui s'est arrêtée de gesticuler et qui le fixe d'un air curieux, tandis que les hauts-parleurs hurlent un solo de guitare électrique. J'arrive dans le salon en poussant délicatement le verre fissuré avec mon pied afin de pouvoir entrer.

- Putain mais t'es qui toi ?! Crie Nauër en pointant Grey du doigt.
- J'suis celui qui va t'envoyer en Enfer, saleté !

Mon apprenti se jette sur Thomas et cherche à lui écraser le visage avec son poing, mais il est plus rapide. Il s'abaisse et son talon décrit une trajectoire en arc de cercle avant de frapper Grey à la tempe. Capoeira. Mon élève titube mais repart à l'assaut, malheureusement il est accueilli par un coup de talon dans le menton. Nauër bouge bien. Il saute en tournant sur lui-même et décoche un coup de pied dans l'arcade de mon élève, qui saigne. Thomas essaye de casser les côtes de Grey par un coup de tibia, mais ce dernier le bloque et tourne sur lui-même en hurlant, avant de le projeter à toute puissance contre un grand miroir installé sur un mur, le faisant voler en éclat. Le choc est brutal, le cadre tombe du mur et seul reste la cible, enfoncé dans le plâtre. Il retombe alors que Grey s'en approche lentement, je peux sentir sa colère d'ici. Le dos du rockeur est couvert de morceaux de miroir. Lorsque Grey arrive à son niveau, l'animal blessé se relève et ouvre mon apprenti à la joue grâce à un bout de verre. Cela le surprend et il recule. Nauër lui jette le morceau, Grey le repousse d'un revers de la main mais malheureusement, son mouvement est trop ample. Thomas s'enfonce dans sa garde, les deux pieds en avant et plaque les épaules de son assaillant au sol. Il essaye de lui écraser le crâne avec son pied, mais mon élève l'arrête et le repousse violemment en l'air. Thomas à le réflexe de faire un tour sur lui-même afin de ne pas offrir son dos à Grey, mais l'expression de mon élève a changée. Il court, juste à la bonne vitesse pour arriver devant son adversaire lorsque celui-ci est sur le point de toucher le sol. Il lui porte un direct, qu'il réussi à bloquer partiellement avec son coude gauche, qui l'envoie littéralement voler à l'autre extrémité de la salle, brisant des vitrines en verre, contenant des armures, des lances et autres armes médiévales. Il ne bouge plus, j'ai décortiqué la scène. Lorsqu'il a porté son coup, Grey lui a détruit le coude, cassé toutes les côtes situées dans la partie gauche de son corps et déboité l'épaule, tout cela en un seul coup. Les inventions d’Héphaïstos font des miracles. Même si, il se relève, c'en est fini. Grey s'approche de lui et le dévisage. La cible réussie à aligner quelques mots.

- Je t'en supplie, laisse-moi mourir seul, de toute façon, je suis... condamné... Déclare-t-il dans un effort extrême.

Grey semble lui accorder cette requête et revient vers moi, laissant sa cible face à sa propre mort. Dans un sursaut, Nauër se relève et se saisi d'une épée. L'apprenti se retourne et se prend un coup en biais avant de tomber au sol. Je cours déjà. Thomas arrive pour finir son œuvre mais j'arrive côte-à-côte et pose mon index et mon majeur sur sa boite crânienne. Je le foudroie, il tombe, raide, s'empalant sur son épée, le crâne fumant. Je me retourne vers Grey, lentement, le fusillant du regard. Il est assis, mains en arrière, il tremble, il sait qu'il a failli y passer.

- Dans le métier d'assassin, on te paye pour tuer, tu ne lâches pas ta cible du regard tant que tu n'est pas sur à 100% qu'elle est morte ! Tu ne pas te permettre d'états d’âme. Les états d’âme, ça te tue, toi et tes proches, lui chuchoté-je. Tu en as eu la preuve maintenant, si je n'étais pas intervenu, tu serais mort à l'heure qu'il est.

Je le vois qui regarde la tête calcinée de celui qu'il était censé tuer. Il ne semble pas avoir compris comment je m'en suis débarrasser. Il a peur, ça se sent. Je me déride, lui faire la morale maintenant ne sert à rien, il semble avoir compris la leçon. Je m'approche de lui et le soulève, il semble surpris, j'en profite pour jeter un œil à sa blessure. Elle n'est que superficielle et cicatrise déjà, d'ici deux jours il n'y en aura. presque plus aucune trace. Nous marchons jusqu'au trou de ver, sans échanger la moindre parole et je passe le premier, suivi de près par mon apprenti. Le portail se referme après notre passage.

- Lightningborn ! S'exclame une voix masculine qui ne m'est que trop insupportable.

Dommage que je n'ai pas mes pistolets. Je fais volte face et me retourne vers celui qui m'interpelle. Envy, "Le Métamorphe", suivi par son disciple, Wrath, dit "Flash". Les deux descendent les escaliers avec une lenteur et une attitude hautaine et faussement nonchalante. Grey semble avoir compris que je ne les porte pas dans mon cœur et se met sur ses gardes. Envy a les cheveux noirs, coupé court, ainsi qu'un petit bouc, accentuant son air sournois auquel s'ajoute un sourire totalement hypocrite. Deux yeux noirs, au fond desquelles l'on peut voir la véritable nature de son âme. Une âme où seul le vice et la perversité ont leurs places. Au dessus de son œil droit, un sourcil dont il a rasé un morceau pour se donner un style. Deux oreilles légèrement pointues, dont l'une d'elles est percée et sertie d'un gros diamant. Il est plus grand que moi, environ 1m90, et plus massif aussi. Il est simplement vêtu d'un pull à manches longues blanc et d'un jean délavé. Il me toise, avant de fixer Grey.

- J'y crois pas ! Alors c'est vrai ! Le grand Hyde "Lightningborn" a un disciple ! Et il est en mauvais état apparemment... Dit-il d'un air faussement inquiet en avançant son cou. Tu fais pas les présentations ?
- J'espère pour lui qu'il n'aura pas à te revoir, mais si c'est le cas, je vous présenterais. Lui répond-je sèchement. En attendant, j'aimerais savoir ce que tu fiches ici ?
- Toujours aussi grognon hein ? Le boss voulait me voir, donc j'suis venu...

Si seulement Noah l'avait renvoyé plus vite... Il se redresse et secoue la main.

- Salut, moi c'est Envy et lui c'est Wrath ! Enchanté, et toi c'est quoi ton p'tit nom ? Demande-t-il en affichant un sourire plus large et hypocrite que d'habitude.

Grey ne lui répond pas, bien. Envy arrête son manège et laisse retomber son bras. Je vois Wrath qui commence à s'exciter derrière. Des cheveux bruns dépassant légèrement ses épaules, et une longue mèche teinte en blonde sur le côté de son crâne. Deux yeux marrons, semblables à des billes. Il tire la langue comme un psychopathe, sautillant sur place comme un animal. Il est habillé d'un haut rouge assez large et d'un short à motif damier rouge et noire. Il a les mains dans les poches et semble prêt à exploser à tout moment. Un sourire en coin se dessine sur les lèvres d'Envy.

- Tu sais Hyde, toi et moi on a commencé quasiment au même moment et pour moi tu es un peu comme, un rival. Chaque fois que l'on en venait aux mains, quelqu'un intervenait et à cause de ça, on n'a jamais vraiment pu savoir lequel de nous deux était le plus fort... Et là, Héphaïstos est parti avec le patron, pas de civils dans les parages et personne pour nous empêcher de combattre... Poursuit-il avec un sourire qui s’élargit à mesure qu'il parle, tout en lâchant des éclats de rire.

Je me prépare à ce que ça éclate d'une seconde à l'autre.

- Donc là, je vais montrer que je suis meilleur combattant que toi mais également meilleur instituteur, dit-il en articulant bien. Wrath.

À peine a-t-il terminé sa phrase que son élève fonce à toute vitesse vers le mien. Les deux se battent extrêmement rapidement et j'entend l'impact des coups derrière moi, et sans regarder, je sais que Grey se fait dominer, et de loin. Je reste droit et le regarde.

- Laisse-moi savourer ce moment...

Son visage change en un instant. Un visage dont je connais chaque détail, chaque trait. De longs cheveux châtains attachés par des pinces, des yeux en amande, une bouche en cœur, un nez droit et fier. Le visage de ma bien-aimée, Selena ...

- ... Chéri ! S'esclaffe-t-il.

Mon sang ne fait qu'un tour, mais il lance l'assaut en premier, redonnant à son visage son aspect initial. Il transforme son bras en une grosse lame recourbée et tente de me décapiter avec. Je m'abaisse en avant et il réussi à me couper quelques cheveux. Je lui met un coup avec mes deux paumes, le faisant décoller du sol. Je regarde autour de moi, Grey est trop près pour que je puisse me donner à 100% sans le blesser. Je fonce vers
Envy qui a redonné sa vraie forme à son bras et m'en vais lui donner un puissant coup de poing et lui se met en position pour faire de même, on se rapproche. Une onde de choc explose au niveau des deux apprentis et soulève un nuage de poussière. Je réalise que mon poing rencontre une résistance mais malheureusement, ce n'est pas Wrath. Le nuage retombe et je vois un géant de plus de deux mètres tenir entre ses grosses pattes, mon poing et celui de mon adversaire, bronchant à peine. Je soupire mais suis soulagé.

- Salut Sloth.


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