Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La mésaventure d'Aliz


Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 19 : Saint Valentin


Publié le 23/08/2012 à 21:16:12 par PaulAllender

Le lendemain, Aliz & moi n'étions toujours pas retournés en cours dans nos lycées respectifs, le sien étant fermé, et, n'ayant pas trop envie de retourner en cours après les événements du début de la semaine, moi, je désertais, tout simplement. Fallait dire qu'on était un peu fichés à ce moment, alors, on s'en foutait pas mal de pas foutre le nez dehors.

Ce jour était un jour particulier pour beaucoup de couples à travers le globe, et c'était la première fois que je passais une Saint-Valentin sans être solo, à 18 piges, ouais. Et je ne m'en vantais, ni ne m'en blâmais. Ce matin là, je m'étais levé, comme tous les matins, avec en plus une certaine euphorie à l'esprit, l'envie pure de bien faire pour la première fois que j'étais en couple pendant... la fête des couples. Que voulez-vous, le hasard ne m'avait jusque là pas bien servi : jamais de copine à ce moment, râteau, rupture, ou solitude, quoi de plus normal pour l'éternel célibataire que j'ai longtemps été ? Mais cette année, c'était différent, j'étais prêt à faire ce qu'il fallait pour la garder et rendre ce jour inoubliable. Ainsi avais-je commencé à préparer des crêpes vers 11h, quand Aliz se leva et me rejoignit dans la cuisine. Elle s'assit lourdement à table, en t-shirt bien trop long des Guns'n'Roses et en string, les cheveux en bataille, les yeux à moitié fermés, posa ses coudes et enfouit sa tête dans ses mains avant de bâiller pendant sept longues secondes. Aliz se frotta les yeux, roula un joint, se servit un grand verre de whisky dont elle but la moitié d'un trait et alluma son pétard, sur lequel elle tira une grosse latte, et malgré les crêpes sur le feu, j'entendais la beuh crépiter au fil qu'elle en aspirait la fumée qui emplissait de sa tiède candeur de nacre et d'ivoire presque immatérielle ses poumons, avant d'en recracher un épais nuage qui envahit rapidement la pièce. Elle secoua la tête en se massant les tempes comme pour soulager un mal de crâne et me regarda, les yeux sanguinolents. 

-Yo ! lui dis-je en souriant 
-Wesh... répondit-elle l'air dépitée 
-Ça va ?
-Hum pas trop, j'ai putain d'mal à la tête c'est affreux...
-Ah ouais ? Tu veux un doliprane ou une connerie ?
-Non merci... J'me soigne à la médecine douce comme tu l'vois. fit-elle en levant son verre et son joint
-Ah ok.
-...
-...
-T'as l'air bizarre, Ace. m'interrogea Aliz tout en tirant une latte sur son joint 
-Ouais, fin nan. Tu sais ce qu'il y a de spécial aujourd'hui ?
-Oh bordel c'est pas vrai... Tu vas pas me casser les burnes avec la Saint-Valentin quand même ? éclata-t-elle
-Euh...
-Sans déconner, c'est quoi, la "Saint-Valentin", c'est jamais qu'une fête commerciale à la con faite pour que les chocolatiers, les fleuristes et les bijoutiers fassent deux mille pour cent de chiffre d'affaire en une journée, ça rime à que dalle tu sais, comme si y'avait un seul jour dans l'année ou fallait se montrer amoureux en se faisant des cadeaux à la con, bouffer des chocolats devant un film à l'eau d'rose, tirer un coup et après fuck le romantisme jusqu'à l'année prochaine ? Sérieux, on fait semblant d'être niais et de jouer les amoureux transis une fois dans l'année pour se rappeler qu'on est un couple et qu'on est censés s'aimer en se faisant des p'tits cadeaux à la con, et en s'écrivant des cartes à la mord moi l'noeud ? J'espère pour toi que t'as pas gaspillé tes thunes dans un cadeau à la con, parce que moi je préfère te prévenir je t'ai rien acheté et je compte rien t'acheter, certainement pas pour financer une célébration aussi hypocrite que ridicule dans une ère de société de consommation où même l'amour s'achète, cette journée en étant la preuve et le porte-étendard, parce que tu vois....
-C'est bon là arrête de me faire mal au crâne dès l'matin avec ta fuckin tirade improvisée sur les méfaits de la Saint Valentin, j'allais juste te proposer des crêpes putain.
-Oh... Volontiers alors ! fit-elle sans se dégonfler pour autant 

Quelle baffe, pour la première fois que j'avais quelqu'un avec qui partager ce jour privilégié, elle s'en tamponnait le coquillard avec une bêche, quoique non, c'était même pire que ça, elle y vouait une haine sans nom, une sorte de contre-culte de la fête des amoureux, la Némésis de la journée la plus romantique de l'année, ennemie jurée et déclarée du romantisme à l'eau de rose - les épines de la rose personnifiée, même - l'anti-Barbie dans toute sa splendeur ; Aliz quoi. C'était triste pour moi, j'étais donc condamné à une éternité de solitude dans mes envies enfouies de romantisme ? On dit que c'est les filles qui rêvent de romantisme fougueux et éternel d'habitude, j'ignorais pourquoi, mais je m'étais souvent, pour ne pas dire très souvent, montré bien plus romantique que toutes mes copines, qui finissaient toujours par trouver ça "too much" pour elles et disaient ne pas m'aimer autant que je les aimais... C'est fou hein ? On passait sa vie seul parce qu'on aimait trop, ou qu'on avait trop envie de passer du temps avec la même personne... Ah, l'amour... Putain, Alexandre l'a si bien dit, à notre âge, on pouvait difficilement en parler, et pour lui, mieux valait un coup d'taser qu'un coup d'foudre, mais quand même... On en était arrivé à une époque à laquelle tout devenait trop rapidement obsolète, les voitures comme le télés, les portables comme les chaussures, les icônes comme les gens. 

En amitié, mais surtout en amour, c'était le même refrain ; on prenait, on jouait avec, on en tirait profit et satisfaction au maximum, et dès qu'on trouvait mieux, on jetait, comme n'importe quel bien - reflet d'la société d'consommation ? Analyse bancale de ma part ? Mauvaise impression ? Bah, impossible de vraiment savoir, tout ce que je voyais, où du moins que je ressentais, c'était que le romantisme et l'amour étaient vraiment trop has been et démodés, pas pour rien que le mariage en Île-de-France aboutissait à autant d'échec que de réussite... Et chez les ados, j'en parlais pas, entre les plan cul, les meufs qui se font tourner dans les caves et les coups d'un soir, on voulait de plus en plus jouer les adultes avant l'heure, comme si on rejetait la seule période de notre vie où l'on pouvait encore vivre dans l'innocence, loin des souffrances et des tracas de la vraie vie, ce cocon d'illusions infantiles et doucereuses tissé par nos parents et la société pour nous "protéger". À moins que ça ne soit l'innocence elle même, infanticide, qui nous rejette ; ou qui nous rebute ? Je ne savais le fin mot de l'histoire, simplement que quelque chose ne tournait plus très rond à cette époque, comme si le monde était sorti de son axe et que la Terre elle même tournait en rond dans sa propre misère...

-Alors, ces crêpes, ça avance ?
-Hein ? Ouais, sucre, confiture, ou nutella ?
-D'après toi ? m'interrogea-t-elle en plissant les yeux d'un regard perçant qui semblait signifier "attention, ne te trompe pas !"
-Les trois ?
-Tu m'connais si bien...
-Un peu ma grosse, aller tiens.

Je lui badigeonnai sa crêpe de nutella, de confiture et de sucre en poudre, avant de la plier en triangle et de lui mettre l'assiette devant elle.

-Putain, elles sont dégueulasses ! dit-elle en recrachant sa bouchée dans son assiette
-T'es sérieuse là ?
-J'te jure, t'as vomi d'dans ou un truc comme ça ? Parce que c'est vraiment infect, sans déconner, j'ai jamais rien mangé d'aussi dégueu d'ma vie, c'est une insulte à la cuisine là, un affront à la pâtisserie, tu déclares la guerre au bon goût et à la gastronomie ma parole !
-Je sais qu'elles sont délicieuses, arrête ton char et bouffe ta crêpe.
-Ah fait chier, j'voulais t'faire plonger, tu les avais d'ja goûté... ? fit-elle dépitée 
-Absolument pas. Mais tu sais, je lis en toi comme dans un livre ouvert, ma belle.
-Oh ta gueule ! dit-elle en crachant la fumée 
-C'est ça, j'vais m'doucher...
-Bah et les crêpes alors ?
-Y'en a une assiette qui t'attend sur le plan d'travail.
-Han tu gères putain...
-C'est ça c'est ça, suce moi... À toute.
-J'te rejoins sous la douche dans deux minutes ! dit-elle en léchant ses doigts plein de confiture 

Après avoir pris une douche ensemble et nous être habillés, Aliz m'expliqua qu'elle avait un DM de littérature espagnole en groupe à finaliser avec Lina pour le lycée et qu'elle devait donc s'absenter deux ou trois heures.



-Okok, ça te dit qu'on se tape un grec avant ?
-Nan j'suis désolée j'dois bouffer au jap avec Lina.
-Ah, j'peux p't'être venir avec vous ? Sauf si ça vous dérange...
-Oui. Ça nous dérange. T'inquiète, j'en ai pas pour longtemps, promis, à toute bébé !

Sans que j'aie le temps de réagir, elle se mit sur la pointe des pieds, m'embrassa, enfila ses talons en quatrième vitesse et sorti en me faisant un clin d'oeil rapide et un grand sourire exacerbé par l'écarlate de sa bouche - que j'avais baptisé "rouge-pute à lèvres" - que j'aperçu par le petit espace entre le mur et la porte avant qu'elle ne la referme. Elle agissait bien curieusement, m'enfin, c'était Aliz après tout, avec elle, je ne m'étonnais plus de rien, quoique j'eus été le pire des fous de seulement me risquer à essayer de comprendre ce qui pouvait bien se passer réellement dans sa tête... Il était 12h30 quand elle était sortie, ce qui me laissait une bonne après-midi de libre. Je me roulai un joint, fit une petite partie d'Uncharted, décidai de me mater quelques épisodes de South Park pour passer le temps, me roulai un autre joint. Malgré tout, quelque chose me manquait, et m'obsédait, m'empêchant de me concentrer et de rire aux insultes racistes d'Eric Cartman d'habitude si drôles. Malgré ce que m'avait dit Aliz, à propos de la Saint-Valentin et tout ça, je m'en fichais, qu'elle le veuille ou non, elle serait obligée d'accepter mon cadeau, une femme ne disait jamais non à un bijou, pas vrai ? Vers 16h, je sortis de chez moi et me rendis dans une bijouterie du XVIIème arrondissement dans laquelle je pénétrai après avoir marché dans la neige une bonne demi heure.

L'atmosphère des lieux était suave, ça puait l'encens à plein nez, un léger fond de musique classique jouée par un pseudo virtuose du piano dans le fond de la boutique ; le musicien était définitivement de trop, tout comme l'encens, et la déco bien trop avant-gardiste d'ailleurs - en fait, seules les vitrines et la vendeuse étaient d'une quelconque utilité dans cette antre du luxe à la française, où l'on pouvait se payer le luxe d'agiter le PIB du Niger à son poignet, à condition bien sûr d'en avoir les moyens. Je tournai autour d'une vitrine et m'arrêtai un instant face au comptoir devant une superbe bague en argent, recouverte de nacre avec sept pierres de zircon éparpillées le long de l'anneau, d'après l'étiquette. Voyant mon soudain intérêt pour le bijou, la vendeuse me fixa pendant quelque secondes, avant de d'avancer vers moi. Elle faisait une bonne tête de moins que moi, la trentaine, les cheveux blonds mayonnaise, étonnement longs sur la droite et courts comme un mini short pas homologué sur la gauche, de très fines lunettes argentées, des lèvres recouverte d'un noir aux reflets violacés, un teint blanchâtre, et des yeux d'un vert perçant, quoi de plus intrinsèque qu'une femme couverte de bijoux... dans une bijouterie ? Elle fumait une chicha posée sous le comptoir, sans visiblement de soucier de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics.

-Cette bague t'intéresse, mon grand ? me dit-elle d'une voix étonnement mélodieuse 
-Ouais, elle est pas mal...
-Pas mal ? Elle est on n'peut plus banale ouais ! Une des pires quelconquerie que je refourgue dans ma boutique !
-Vraiment ?
-Absolument ! Personne n'en a jamais voulu et ne la voudra jamais, tu verras personne avec cette bague au doigt, crois moi.
-Elle est à combien ?
-39.99€.
-Parfait, je vous la prends. Je paie cash.
-Tu es sérieux ? N'as-tu donc pas écouté un traître mot de ce que je viens d'te dire ? m'interrogea-t-elle en retirant ses lunettes
-Si, justement.
-Et bien alors ?
-Alors quoi ? Vendez la moi ! Vous devriez être heureuse de vous débarrasser enfin d'au moins une bague de ce modèle, non ?
-Écoute, mon grand, ma boutique regorge de bijoux bien plus en vogue et portés que cette bague, pour le même prix, voir moins cher ! Pourquoi t'attarder sur une telle banalité ? Elle t'a tapé dans l'oeil et tu tiens à l'acheter depuis que tu l'as vue, c'est ça ? me questionna-t-elle dans l'incompréhension la plus totale
-En réalité, j'hésitais à la prendre, mais quand vous avez parler de "quelconquerie" et dit que personne d'autre ne porterait jamais un tel bijou, vous m'avez convaincu en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.
-Mais la saison et les collections sont...
-Ecoutez, je veux pas être méchant, mais j'me fous pas mal de vos tendances, saisons ou collections, cette bague me plaît, et elle plaira à ma copine, j'en suis certain. Vous voyez, je ne tiens pas à voir une autre fille avec le même bijou au doigt. Aimer ce qui est "banal" ou "quelconque" est un crime ? Une faute de bon goût ? Si un orfèvre a créé cette bague, c'est qu'il savait que la "banalité" plairait à quelqu'un, la forme est belle, la coupe minutieuse, les matériaux superbes et l'éclat dans le style bijou tape à l'oeil carrément inexistant. Cette bague est quelconque, un bijou quelconque pour une fille unique en son genre, et même unique au monde, quel mal y a-t-il a créé un peu d'équilibre dans les goûts et parures de la fille la plus exigeante qui soit ? Même la pire des michtos matérialiste ne rejetterait pas un cadeau du cœur si vraiment elle aimait la personne qui le lui offrait. Alors, je vous le redis, vendez moi cette bague. 
-... Tu m'impressionnes, jamais personne ne m'avait tenu un tel discours pour acheter un objet de si peu de valeur...
-Vous m'en direz temps... Allez, faites moi une jolie boiboite et un joli paquet pour la Saint Valentin, je vous paye, et sayonara bye bye !
-T'as des couilles, de la verve et du franc parler, ta copine a de la chance, mon grand.

Elle tira longuement sur sa chicha, ouvrit la vitrine, pris la bague et me la montra de plus près.

-Quelle taille la bague, beau gosse ?
-Euh moi j'y connais rien à tout ça vous savez...
-Les doigts de ta copine, à peu près comme les miens ? fit-elle en me montrant sa main.
-Oui, exactement pareil.
-Ok.

Elle se retira dans l'arrière boutique quelques minutes et en revint avec un splendide écrin rouge sang entouré d'un magnifique ruban argenté. Elle m'ouvrit l'écrin dans lequel la bague reposait, telle une perle dans la coquille d'une huitre, sur haut a l'intérieur de l'écrin était écrit en toutes lettres dorées "ALWAYS  LOVE".

-C'est... exactement ce qu'il me fallait. Comment...
-J'apprends ce métier depuis que je suis toute petite mon grand, des types qui veulent une bague pour la Saint Valentin, j'en ai vu défiler des milliers, mais pas un seul comme toi, et pas un seul d'entre eux ne m'a demandé ce paquetage pour un bijou sur les centaines que je propose. Un emballage unique, pour un client unique, pour offrir à une fille unique, un bijou quelconque... Quelconque, mais unique du fait de sa banalité, sois en sur ! dit-elle en riant bruyamment 
-... Merci. Tenez. dis-je en lui tendant deux billets de 20€
-Nan, je te l'offre de bon cœur mon p'tit.

Je souri et laissai s'échapper un léger rictus en soufflant du nez, avant de lui poser les deux billets sur la table et de partir vers la sortie. Je me retournai deux secondes, la regardai dans les yeux, m'adressant à elle dans ces termes :

-C'est ça, et gardez la monnaie !
-À l'année prochaine, mon grand ! fit-elle en expirant une grande bouffée de sa chicha parfum cerise 

Je sortis de la boutique et rentrai chez moi, comme j'étais venu, à pied. En y repensant, j'avais passé pas mal de temps à tourner dans cette boutique et à papoter avec la vendeuse, bien curieuse d'ailleurs. Enfin, elle m'avait déjà bien arrangé, je pouvais pas en plus accepter son offre de me la faire gratos, j'm'en serais voulu d'offrir un cadeau gratuit à Aliz pour la Saint-Valentin. 
À 17h13, j'arrivai enfin chez moi, l'écrin enrubanné dans la poche de mon sweat. J'eus à peine le temps d'enlever mes chaussures et de m'allumer une clope que la clé tourna dans la porte, Aliz venait d'arriver, près de 5h après être partie, elle qui, "n'en avait pas pour longtemps."

-Je suis al ! dit-elle tout sourire 
-Sans blague... lui répondis-je sans même daigner tourner la tête 
-Tu m'en veux pour tout à l'heure ?
-Nan, absolument pas. répondis-je platement
-Oh toi, tu mens.
-Tu crois ?
-Nan. J'en suis certaine.
-Voyez vous ça...
-Si t'as un truc à dire, vas y, c'est l'moment. répliqua-t-elle le regard noir en croisant les bras
-Je comprends pas pourquoi t'as pas voulu que je vienne au jap avec Lina et toi. Et pourquoi t'en as eu pour cinq heures au lieu de deux comme tu l'as dit.
-On t'a déjà dit qu'ta mère t'avais fait trop curieuse ? Ecoute Columbo, si tu crois que j'vois un autre mec, dis le clairement, évite les sous entendus aussi débile en mode p'tit approche dans l'délire interrogatoire pour essayer d'me piéger ou d'm'emmeller dans mes prétendus mensonges, c'est ça, hein ? 
-Je...
-Tais toi, j'te connais par cœur Ace, contrairement à toi, moi, je lis vraiment en toi comme dans un livre ouvert. Tu veux savoir pourquoi j'ai pas voulu que tu viennes au jap et que j'ai été si longue ? C'est parce que yavait pas de jap ou de DM avec Lina, j'avais juste besoin d'une couverture pour te faire une putain d'surprise, alors que moi je déteste toutes ces conneries, mais que je l'ai fait parce que toi tu les adores, connard !

Elle fouilla dans son sac et me jeta au visage un écrin contenant une gourmette en argent avec une petite inscription dans l'écrin :
A&A - XIII/VII/XII.
Puis elle sortit en claquant la porte, dévalant les escaliers de l'immeuble, exactement comme la seconde foi qu'elle était venue chez moi, et qu'elle y avait oublier son collier. Je restai immobile un instant, puis me levai d'un bon, pris l'écrin dans la poche de mon sweat et me penchait à la fenêtre. Aliz venait de sortir de l'immeuble, je la sifflai de toutes mes forces. Elle leva les yeux vers moi quand je lui balançai l'écrin qui atterrit dans ses mains. Elle l'ouvrit, et laissa se dessiner un large sourire sur son visage avant de me fixer, l'air béate.

-Tu montes, ou j'descends ? criai-je à ma fenêtre 
-Aucun des deux ! Ça fera un super cadeau à mon deuxième mec ! hurla-t-elle de plus belle avant de partir en pressant le pas, sans se retourner, et en m'adressant un doigt d'honneur, brandit bien haut dans le ciel comme pour doigter un ange.

Je restai à nouveau immobile et sous le choc, puis souris jusqu'aux oreilles en sentant mon portable vibrer et lisant le SMS d'Aliz qui disait :

"Je t'attends au coin de la rue abruti, KFC ce soir, et c'est non négociable !"


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