Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La mésaventure d'Aliz


Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Antarès


Publié le 15/01/2012 à 12:04:39 par PaulAllender



-Et au fait, tu m'as toujours pas dit ton nom.
-C'est vrai. Je m'appelle Aliz. 
-C'est presque un joli prénom.
-Arrête, tu vas me faire rougir, vraiment.
-Désolé si cette politesse te met dans l'embarras.
-Tu n'as pas idée...
-Ça se lit sur ton visage.
-Et qu'est ce que tu peux lire dans mes yeux alors ? S'amusa-t-elle.
-Attends regarde moi... "Connard", non ?
-Bingo !
-C'était évident en même temps.
-Arrête de me fixer comme ça, tu m'perturbes ! 
-C'est drôle, je me vois dans tes yeux.
-Moi, je me vois dans ton lit. ironisa-t-elle.

Je la pris dans mes bras et l'embrassai follement. Nous étions dans mon lit, y ayant passé ce qui restait de la nuit, faisant trembler chacune de ses lattes des heures durant. Tout était allé très vite avec Aliz, on se connaissait à peine, et pourtant, une alchimie frissonnante s'était déjà formée entre nous.

-Il est quelle heure ? demanda-t-elle
-11h05
-J'ai pas envie de partir...
-Alors ne pars pas...
-Nan mais je dois rentrer chez moi, ma mère va s'inquiéter autrement...
-T'habites où ?
-Hummm, à Nanterre...
-Dis lui que tu restes pour la journée avec une pote à toi et rentre après.
-Ça doit pouvoir se faire... Bouge pas, je vais l'appeler.
-Fais donc.

Elle se leva du lit, en culotte, ramassa son débardeur par terre, l'enfila, et sorti de la pièce pour téléphoner. Aliz était réellement magnifique, mon meilleur coup, sans conteste, mais elle ne s'en contentait pas, elle était aussi très amusante, intelligente, enfin, je vais pas vous faire une liste, c'était vraiment la totale. J'avais l'impression d'avoir trouvé la perle rare, complètement par hasard, quelle chance j'avais. Je me redressai, et, après avoir pris le nécessaire sur la table de nuit, me roulai mon spliff du matin. Juste après que je l'aie allumé, la porte s'ouvrit.

-Désolée, je vais pas pouvoir rester, ma mère veut absolument me voir.
-Rien de grave ?
-Au contraire, elle part en voyage je sais pas où à 19h30 !
-On se revoit ce soir alors ?
-Avec plaisir mon chou. 
-Je te raccompagne jusqu'à la porte.
-Mais fais donc.

Aliz s'habilla, et nous sortîmes de la pièce. Arrivés devant la porte, nous nous arrêtâmes, lorsqu'elle me tendit un papier.

-Tiens, c'est mon numéro, appelle moi.

Elle se mit sur la pointe des pieds et m'embrassa tendrement, avant de me donner le papier qu'elle me tendait.

-A ce soir, Ace.
-A ce soir, Aliz.

Elle me lança un sourire qui semblait un rempart immaculé de frivolité, suivi d'un clin d'oeil aussi aguicheur que possible, et elle sorti de chez moi, se trémoussant sensuellement dans le couloir de l'immeuble, du haut de son mètre soixante-treize. Comment ne pas devenir fou en la voyant, comme ça ? Elle était si belle et si mystérieuse en même temps, presque trop parfaite pour être réelle, j'étais vraiment pressé de la revoir. Après son départ, je me douchai, m'habillai et rangeai un peu l'appartement, la cuisine était dans un bordel pas possible. Ces corvées rapidement expédiées, je sortis de chez moi et téléphonai à Alexandre, c'était LA rencontre que j'aie fait ici, ce type était vraiment un bon.

-Allo ? 
-Ouais c'est moi, ça va ?
-On fait aller, et toi ?
-Pire que ça, j'arrive chez toi dans trois minutes, j'ai un truc a te raconter.
-Euh ok, à toute 

Il n'habitait qu'à 5 minutes à pied de chez moi, c'était pratique. Alexandre était grand, blond, yeux verts, un bon mètre soixante-quinze, et assez musclé, c'était le mec le plus posé que je connaissais, sans rire. Son père était un diplomate anglais vivant à Paris, mais constamment en déplacement, ce qui le laissait un peu livré à lui même depuis sa jeunesse, sa mère étant morte suite à des complications pendant l'accouchement. Il avait toujours vécu comme ça et sa presque indépendance très précoce lui plaisait, alors ça n'était pas vraiment un problème, même si j'ai toujours su qu'au fond de lui il en avait souffert. Mais passons... J'arrivai dans son immeuble et montai au quatrième étage, troisième porte à gauche.

-Et bah, quand tu disais trois minutes tu plaisantais pas...
-T'as vu ça un peu ?
-Bon t'm'excuseras mais c'est un peu le bordel hein...
-Tu sais, au point où j'en suis moi même...

Je le suivi jusque dans sa chambre, pourtant immense, et à peine avait il ouvert la porte que des relents d'alcool et d'autres substances m'attaquèrent le nez.

-Putain, toujours cette putain d'odeur hardcore de Jack, de beuh, de putain de garrot mal steakée, de renfermé, de parfum et de baise...
-C'est ça qui est bon ! Dit il en souriant
-... Je rêve ou ya une fille dans ton pieu, là, maintenant ?
-Ah ouais... Je l'avais oubliée. Elle dort, c'est pas grave on s'en fout.
-Ouais ok...
-Bon, c'est quoi ce truc que tu voulais me dire sinon ?
-Ah ouais c'est vrai, alors attends, j'vais t'expliquer.

Après lui avoir raconter ma soirée de la veille, il se contenta d'allumer un joint et d'ironiser.

-Tu sais, j'pense que tu t'emballes trop vite... Ton Aliz, moi j'la connais. C'est le genre de fille tellement magnifique qu'elle sait qu'on lui offrirait tout sur un plateau d'argent, elle ne se laisse jamais avoir par un gars, et elle fait du sale à tous ses mecs, sinon, que des coups d'un soir. T'as été dans la bonne tranche hier soir, n'en demande pas plus. Les filles c'est trop changeable, et même à notre âge, ça pense déjà qu'au pognon ! Ça va trop te travailler, oublie la...
-T'as l'air bien renseigné...
-Entre dealer...
-Développe.
-On vendait pour le même mec ya quoi, deux ans de ça ? Son blaze, c'était Antares, moi c'était Regulus. C'est là que j'l'ai connue et que j'ai vu à quel point cette fille était le diable en personne !
-... T'y vas un peu fort peut-être.
-Crois moi mec. Même moi, et pourtant tu me connais hein, j'ai préfère ne même pas essayer de penser à la draguer, parce que je savais que je me ferais avoir si je tentais quoi que ce soit avec. Ceci dit, elle a peut-être changé depuis, mais bon, t'attends pas à des miracles....
-Elle m'a laissé son numéro, et filer rencard pour ce soir.
-Tu me fais bien rire... Je te parie que tu la verras ni ce soir, ni demain soir.
-Tu pourrais essayer d'être un peu moins négatif ! Je te dis que j'ai trouvé la fille parfaite, et tu viens tout niquer !
-Me fais pas rire... La fille parfaite... Surtout Antarès quoi....
-Aliz. Elle s'appelle Aliz.
-Si tu préfères...
-Sérieux, je crois que cette fille j'en tomberais amoureux si je la revoyais ne serait ce qu'une seconde de plus.
-Nan mais tu rigoles j'espère ? Tu vas pas me sortir des conneries de coup de foudre ou j'sais pas quoi quand même ?
-Tu sais, j'espère ne jamais avoir de "coup de foudre" ; peu de personnes survivent à cent millions de Volt. Mais sans déconner, quand j'l'ai vu, c'était juste... wow quoi. Puis on a eu une discussion tellement intéressante, c'était juste trop parfait avec elle, même pour une nuit. J'veux pas parler d'amour, mais ça fait deux heures qu'elle est partie de chez moi, et j'en peux déjà plus d'attendre pour la revoir.
-Tu peux attendre coco. L'amour, c'est un grand mot tu sais.
-Ah ouais ? Et c'quoi pour toi, l'amour ? C'est de baiser une meuf différente tous les soirs, c'est ça ?
-L'amour ? C'est juste le bouc-émissaire de notre stupidité de croire qu'il y a une personne faite pour chacun d'entre nous. Quand on y réfléchit, on dit que l'on aime quelqu'un seulement car on a besoin de se dire que ce quelqu'un sera là pour nous quoi qu'il arrive, c'est l'idée de l'amour que l'on aime à travers la personne que l'on choisit. Et en cela on est tous - chacun à sa manière - ni plus ni moins qu'une mauvaise allégorie d'un concept aussi utopique que ridicule dans une quête d'un idéal social égoïste, futile et superficiel à souhait.
Faut pas rêver, une autre personne exactement comme nous ne naît pas ailleurs dans le monde au même moment - ni avant, ni après - juste pour nous combler de bonheur dans le futur. Nan, dans ce monde, on est seul dès notre naissance, et t'as pas l'air de bien comprendre ça mon pote, tes rêveries romantiques à la mord moi l'noeud, oublie les, ça vaudra mieux. Je te dis ça parce que je suis ton pote putain. Oublie cette fille, moi je la connais, elle t'attirera que des emmerdes.
-.... 



Deux mois étaient passés depuis ma rencontre avec Aliz, les cours avaient repris, et, comme Alexandre me l'avait dit, je n'avais eu aucune nouvelle d'elle ; elle m'avait refilé un faux numéro, j'étais tombé sur une pizzeria à Melun en appelant. Enfin, je dois dire que même si ça m'avait un peu fait chier sur le coup, c'était pas si dramatique que ça en fin de compte. C'était un vendredi en fin d'après midi, je venais de finir les cours et je m'apprêtais à rentrer chez moi, quand des mecs de ma classe m'ont proposé d'aller se poser vite fait dans un bar du coin. J'avais vraiment la flemme, et je sais toujours pas pourquoi j'y suis allé pour être honnête. Toujours est il que ce fût le cas, et qu'après avoir tous pris un verre, nous nous sommes inscrits au tournoi de babyfoot qui venait de commencer avec à la clé un magnum de champagne à 200 balles. J'en voyais pas trop l'intérêt, mais j'adorais le baby, alors je ne me suis pas vraiment posé de question.



La compétition, moyenne au début, devenait de plus en plus serrée au fil des matchs, même si personne ne me mettait réellement en difficulté. Arrivé en finale, j'enchainais les buts. 5-2. 6-2. 7-2 pour moi, ça se profilait bien. Soudain, au milieu de ce tintamarre clérical d'encouragements hurlants, une silhouette familière se dessina dans la foule, me fixant pendant une seconde, elle se dirigea vers la sortie. Lâchant les manettes d'un seul coup, je me frayai un chemin et couru hors du bar. Personne. J'aurais pourtant juré l'avoir vu, j'en aurais mis mes deux mains à couper, sur le champ. Peu importe, je rentrai dans le bar alors que tout le monde en sortait, considérant que j'avais déclaré forfait au baby. C'était vraiment trop con, mais rien de bien grave dans l'absolu. 
J'avançais vers le comptoir et m'y assis, demandant une despé que je me mis à boire, seul.

-C'était un beau match, je regrette de t'avoir fait perdre, t'es vraiment trop con d'avoir voulu me suivre !
-Hein ?

J'en revenais pas, elle était là, juste à côté de moi, une aura frémissante d'intentions malsaines semblait l'envelopper et converger dans ses yeux, plus noirs encore que les plus obscures pénombres. 

-Mais c'est une blague ? T'es là, tu débarques après deux mois comme ça, alors que tu m'as planté et et... tu m'as filé un vieux numéro de pizzeria bordel !

Elle riait en sirotant son mojito à la paille, comme si ce que je lui disais lui passais très très loin au dessus de la tête.

-Oh, le prends pas mal, c'était rien de bien grave.
-Parle pour toi, tu l'aurais pris comment à ma place ?
-J'sais pas, on parle de toi là.
-Écoute, je crois qu'il vaut mieux en rester là, ça ira comme ça.
-Comme tu veux.

Je me levai et me dirigeai vers la sortie, avant de revenir sur mes pas.

-Et puis comment, ça comme je veux, t'en as vraiment rien à foutre de moi à ce point là ?
-Partant du principe que je suis venue te voir de moi même, je trouve ça déjà pas mal, manquerait plus que je te supplie tiens.
-Bon ok, admettons.
-Tu vois quand tu veux.
-Ça va, n'en fais pas trop non plus... Admettons que je veuille bien passer là dessus, on en est où là ?
-Et bien, ça ne dépend que de toi. répondit-elle calmement
-... On va chez moi ?
-Let's go.


Commentaires