Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La mésaventure d'Aliz


Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Piste noire


Publié le 18/01/2012 à 22:03:38 par PaulAllender

3

À peine sortis du bar, je décidai de m'en griller une pour le trajet.

-Tu payes ta garrot ?
-J'ai qu'du tabac à rouler Camel essentiel, yavait plus d'indus dans le tabac où j'suis allé...
-J'm'en fous, te justifie ap, c'est c'que j'fume aussi.
-... Tiens.
-Nan garde ton filtre, j'fume sans.
-T'es sûre ?
-Ya
-Crève bien !
-Pardon ?
-C'est très mauvais pour les poumons tu sais.
-Parce que c'est bon avec ?
-J'ai pas dit ça.
-C'est relatif.
-Pas tout à fait...
-Alors c'est quoi ?
-La relativité, c'est justement de dire que fumer sans est très mauvais et que fumer avec est "juste" mauvais.
-Oh, mais si tu crois que ton filtre va te sauver du cancer, libre à toi...
-J'ai pas dit ça non plus, juste que tant qu'à faire, autant se niquer le moins possible.
-Si tu veux vraiment te niquer le moins possible, arrête de fumer, ça ira plus vite. 
-C'est pas une raison pour se bousiller au max.
-Et bah moi je suis comme ça, je fais pas les choses à moitié.
-Tu risques de mourir jeune.
-J'm'en fous, franchement.
-T'es sérieuse ?
-Ecoute, j'sais pas pour toi, mais moi j'veux pas être vieille. En commençant à fumer, je savais que j'serais pas centenaire, et ça m'était égal. J'ai déjà fait le choix de renoncer à une vie longue, je préfère vivre pleinement une vie courte et sans tracas du lendemain qu'une vie longue et pleine de tourmente.
-Nan mais tu crois quoi, que la vie c'est aussi simple ?
-Quoi ? Tu vas pas me faire un discours moralisateur ? Pourquoi je me casserais le cul toute ma vie pour pouvoir en profiter quand je serai vieille ? Ça rime à rien tu sais...
-Malheureusement, c'est comme ça que ça marche à notre époque.
-"Une vie humaine ne remplit pas cent ans, mais elle est toujours pleine de mille ans de soucis. Le midi est court et les nuits sont longues ! Pourquoi ne prends-tu pas aujourd'hui la lampe pour aller chercher les courtes joies ? Pourquoi veux-tu attendre année après année ?"
C'est d'un sage chinois de la dynastie Han
-Tire toi une balle, ça ira plus vite.
-Tu penses que je devrais ?
-Quand je t'écoutes parler, tu donnes l'impression de te demander pourquoi tu vis...
-Mais... On se la pose tous, cette question, Ace. On se la pose tous.
-Moi je sais pourquoi je vis.
-Tu dois bien être un des seuls.
-J'crois pas nan.
-Arrête ça...
-Quoi ça ?
-Ça ! De tout prendre aussi sérieusement, détends toi un peu.
-Parce que c'est moi qui suis tendu peut-être ?
-En tout cas, c'est pas moi.
-... On est arrivés.

Arrivés chez moi, nous nous installâmes dans ma chambre et commençâmes à rouler nos joints. Aliz s'allongea sur mon lit, enlevant son écharpe et son bonnet.

-Bah alors, tu fumes pas ta beuh au maroc, monsieur je veux pas me pourrir la santé ?
-Très marrant, miss je suis déjà prête à mourir.
-Tu trouves aussi ?
-Je vais pas relever...
-Bah alors, il t'arrive quoi putain ? T'étais pas comme ça la dernière fois !
-La dernière fois tu ne m'avais pas encore autant pris pour un con.
-Tu vas pas remettre ça sur le tapis...
-Tu dis ça comme si ça faisait une éternité !
-J't'en prie, deux mois... Ya prescription tu crois pas ? s'amusa-t-elle
-Te fous pas d'ma gueule.
-... Je sais pas si c'était une bonne idée de venir te voir.
-Je sais pas non plus.
-Je ferais peut-être mieux d'y aller.
-J'crois aussi ouais.
-Et dire que j'te pensais intéressant...
-C'est ça, c'est ma faute maintenant.
-Pffff, tu m'fais pitié.
-Barre toi...

Elle sortit de chez moi en claquant la porte. Je l'entendais, dévaler les escaliers quatre à quatre. Quel con, pourquoi l'avais-je rejetée comme ça ? J'avais attendu deux mois pour la revoir, et à peine était-elle revenue vers moi que je l'avais carrément virée de chez moi. Mais pire que tout, pourquoi lui ai-je couru après aussitôt ?

-Aliz ! 

Elle continua de marcher et accéléra le pas, sans me répondre.

-Aliz, putain ! Aliz attends moi bordel !
-Pourquoi faire ? Je croyais qu'il était temps pour moi d'me barrer.
-C'est bon, arrête tes conneries ! Mets toi à ma place bordel, tu viens, tu t'barres, tu reviens. Je suis censé faire quoi moi ?
-Tu fais c'que tu veux.
-Et tu sais c'que j'veux ?
-M'emmerder encore longtemps ?
-Nan. Toi.
-... T'as pas trouvé plus cliché encore ?
-J'aurais pu, mais yavait pas photo...
-Tu en rajoutes avec tes jeux de mots pourris ?
-Tu crois que je dis ça pour rire ?
-Mais c'est que tu continues en plus !
-Et alors ? Est ce que c'est grave ?
-J'suis pas entrain de jouer.
-Mais moi non plus putain !
-Ah ouais ?
-Sérieux Aliz, si on ressentait rien l'un pour l'autre, tu serais pas venue me voir dans ce bar, je t'aurais pas dit de venir chez moi, tu serais pas venue, et je serais pas là à te courir après dans la rue comme un connard.

Elle s'arrêta, me fixa, et se contenta de rire aux éclats, d'un rire qui paraissait un triton sardonique.

-Attends, c'est une blague là ?
-Je...
-Nan mais t'es entrain de me dire quoi ? C'est quoi le plus ridicule dans ce que tu me chantes là ? Le fait que tu me dises que tu ressens quelque chose pour moi... Ou que tu croies que c'est réciproque ?
-C'est bon, n'en dit pas plus, j'ai compris...
-Nan, j'crois qu't'as pas compris, et on va mettre les points sur les i, les barres sur les T et les queues dans les Q. Toi et moi, tu peux espérer... Rien, nothing, nada, niet. T'es loin, très loin d'être ne serait ce qu'un minimum presque assez bien pour qu'on sorte ensemble. Alors maintenant dégage de mon chemin et rentre chez toi, bolosse va.
-.... Aliz...
-Ya pas d'Aliz qui tienne ! Je t'ai dit de te barrer et de rentrer chez toi, j'ai autre chose à foutre putain de merde, CASSE TOI tu comprends, CASSE TOI !
-Je reconnais pas là la fille que j'ai rencontrée il y à deux mois... 
-Parce que tu crois me connaitre ? T'as vraiment décidé de m'emmerder toi.
-Pars pas, attends.

Là, ça en devenait trop pour elle, elle mit la main dans son sac et en sorti un bombe lacrymogène.

-Fais encore un pas, et j'te gaze.
-T'oserais ?
-Me tente pas putain !

Sans écouter ses menaces, je fis un pas en avant.

-Arrête j't'ai dit !

Puis deux.

-J'le répéterai pas !

Puis trois. 

-Aaaaah putain de meeeeerde !

Elle l'avait vraiment fait, quelle salope quand j'y repense... J'étais là, les yeux en feu, titubant, me cognant partout. C'était vraiment atroce, j'avais rarement eu aussi mal de ma vie.

-Putain, Aliz.. Pars pas putain... Aliz...
-Bordel, mais qu'est ce que je fais...

Je savais pas trop pourquoi, mais elle était revenue vers moi, m'avait pris dans ses bras, passant sa main dans mes cheveux. Elle pleurait presque, refoulant un sanglot à la limite de la honte.

-J'ai... J'ai juste pas envie d'm'attacher à toi. J'veux pas souffrir à cause d'un mec, quel qu'il soit. Je suis désolée, t'as beau être aussi génial que tu veux, mais c'est pas ta faute. Oublie moi, toi et moi c'est pas possible. Ça vaut mieux comme ça.
-Arrête ça, tu pleures à moitié, et moi aussi. Et c'est pas que la lacrymo bordel.. Aliz, laisse nous au moins une chance.
-J'ai jamais été chanceuse tu sais.
-Moi non plus, mais on s'en fout. Si des mecs t'ont fait souffrir dans ton putain de passé, j'y peux rien. J'ai pas l'intention d'te faire du sale, tu crois que je serais là sinon ?
-... Je suis désolée. Bonne continuation à toi.
-Aliz...
-Adieu.

Elle s'en alla, s'evanouissant dans les méandres obscures des rues de Paris, sans même un regard en arrière. Je savais que je ne la reverrais pas et c'était ça le pire. J'étais atterré, détruit, pour une fille que j'aimais autant que j'ignorais de choses sur elle. J'en avais marre, j'étais fatigué de tout cela, je tapais du poing sur le trottoir, en pleurant. Je rentrai chez moi, la main en sang et les yeux noyés de pleurs corrosifs, c'était horrible de constater à quel point je me faisais pitié... Une vraie loque.  Je m'allongeai sur mon lit et senti une douleur dans le dos. C'était le collier d'Aliz, celui avec l'as de pique, celui qu'elle portait quand on s'est rencontrés ; celui qu'elle avait - visiblement - oublié chez moi. Je regardai au dos et vis une inscription gravée au dos. "A.C.E G.B - XIII/XI/MCMXCV". Des initiales, une date de naissance et un blaze, c'était tout ce dont je disposais pour la retrouver. J'étais déterminé, et je savais déjà où commencer mes recherches.


-T'es sérieux ? T'es vraiment à fond sur elle ma parole...
-Faut qu'tu m'aides, dis moi c'que tu sais sur elle mec, j'ai pas d'autre piste.

Alexandre semblait perplexe comme jamais. Dès le lendemain, j'etais parti le voir, mon bandage à la main et le collier d'Aliz autour du cou.

-J'en sais pas plus que toi tu sais... Je t'ai déjà dit tout ce que je savais, désolé mec...
-T'as dit que vous vendiez pour le même mec ya deux ans, il doit la connaitre lui ! Il me faut son numéro j't'en supplie.
-Tu veux contacter Sirius ? Je crois que ça risque d'etre compliqué...
-Comment ça ?
-Il est mort...
-Putain, mais c'est pas vrai, c'est un cauchemar...

J'avais subitement perdu tout espoir, mes rêves avaient volés en éclat en trois mots.

-T'acharne pas, tu vas devenir fou...
-C'est pas possible, je dois la revoir. Aide moi mec...
-J'peux peut-être faire quelque chose... On était quatre à vendre pour Sirius dans Paris, et le fait que tu l'aies croisée hier par hasard laisse penser qu'elle habite à Paris. C'est déjà un début.
-Elle m'avait dit habiter à Nanterre...
-On disait tous ça quand on nous questionnait, c'tait le" protocole"... Mais passons, tu connais déjà Antarès, ou Aliz si tu veux, et Régulus, moi. Comme je te l'ai dit, il y avait aussi Aldébaran & Fomhalaut.
-Et donc ?
-Laisse moi finir... Aldébaran s'appelle Karim, et pour Fomalhaut, j'en sais pas plus, ce type était un vrai taré, toujours des lunettes de soleil et un bandana quand on devait se capter lui et l'un de nous trois... Mais je sais où trouver le premier, il en saura beaucoup beaucoup plus sur elle que moi, ces deux glandus étaient comme frère et sœur.
-Et où est ce qu'il vit aux dernières nouvelles ?
-En prison.
-En prison... Laquelle ?
-Aux Baumettes... dit-il en riant jaune
-Euh... C'est où ça... ?
-À Marseille.


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