Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Et plus si affinités


Par : PaulAllender
Genre : Sentimental, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 15


Publié le 15/09/2010 à 20:25:59 par PaulAllender

n sûr, tout ne s'était pas fait en une journée... Nicolas ne s'était pas pendu pour une seule blague, aussi cruelle soit elle, de Maxime. Il avait beau être devenu un vrai monstre, il n'était pas le seul responsable... Nicolas avait toujours été amoureux de moi, depuis 4 ans déjà. Quand un garçon comme Nicolas est amoureux, au début c'est mignon, sympa ; c'est comme un chiot égaré dont on a pitié... On est gentil avec, on s'en occupe, on essaie de pas le brusquer, puis à force, ça devient vite envahissant, ça s'accroche, et c'est plus possible de le garder. Malheureusement, il arrive aussi que le chiot en question s'accroche à la jambe de la personne et refuse de la lâcher, l'obligeant à shooter dedans pour lui faire comprendre que c'est fini. Dans le pire des cas, le chiot s'accroche encore et toujours, jusqu'à ce qu'un molosse lui en fasse passer l'envie.
Il faut le dire, mais relation de l'époque avec Martin l'avait réellement détruit.
J'avais beau rejeter toute la responsabilité sur Maxime, sa mort n'était pas entièrement sa faute ; même s'il avait allumé la mèche, j'avais répandu la poudre pendant des années.
J'étais rongée par le remord, assise par terre dans ma chambre, la tête dans les genoux, les bras autour des jambes, toute tremblante. Je ne comprenais pas comment tout cela avait bien pu arriver. C'était réellement une histoire de fou, et ça prenait des proportions vraiment dramatiques. La vie dont j'avais "hérité", était réellement pourrie. Ses parents avaient perdu tout intérêt pour lui, son père était violent, vulgaire intransigeant ; il ne laissait réellement rien passer. Sa mère quant à elle, avait beaucoup d'amour pour son fils mais semblait avoir était déçue d'innombrables fois par ce dernier, lui faisant perdre toute la confiance qu'elle avait pu avoir en lui. Sa grande soeur, quant à elle, était dans une université militaire et n'était même pas rentrée pour la Toussaint comme ça semblait être prévu, mais je m'en fichais un peu pour tout dire, je ne la connaissais même pas, après tout.
Je me demandais comment j'avais pu me plaindre de ma vie, la mienne, cette vie où j'étais moi même, la vie ou j'étais Alice, Alice la fille la plus populaire du lycée. J'étais devenu Maxime, Maxime le looser, Maxime la risée du bahut. A côté de ça, ma vie d'avant que je trouvais naze était vraiment géniale ; pour beaucoup de personnes, ce que je qualifiais "d'Enfer" était en fait un Paradis.


-


Enfin les vacances de la Toussaint. J'enchainais les soirées et les connaissances, allumant tous les mecs un par un pour tous les recaller au final, c'était tellement jouissif de prendre sa revanche après tant d'années de perdues à ne rien faire. J'avais tout le monde à mes pieds, et pourtant, tout s'est effondré en une journée à peine.
Le jeudi où Nicolas a été retrouvé pendu dans sa chambre, j'ai enfin pris conscience de mes actes, de toutes les conneries que j'avais fait. Je foutais rien en cours, je passais mon temps à me droguer et à picoler, allumant les mecs un par un. On peut le dire, j'étais vite revenu à la réalité... Alors que, dans la soirée, je venais d'apprendre sa mort, une autre nouvelle allait venir ébranler ma vie...

-Alice, Kévin est à l'hôpital...
-Hein ?

Le mafioso me parlait, mais je me fichais un peu de ce qui était arrivé au gayzor...

-Il était dehors avec Jason, et il se sont fait agressés par une bande de jeunes extrémistes chrétiens de son collège...
-Ils leur voulaient quoi.. ?
-Et bien... Apparemment, c'était leur... homosexualité qui les dérangeait.
-.. Kévin est gay... ? Chaud la tarlouze....
-Ne rigole pas idiote !

Il se retînt de me giffler, serrant les dents au possible.

-... :(
-... Ils lui ont coupé... le sexe, disant que s'il tenait tant que ça à voir un copain, il ne lui servait à rien....
-... Hard...
-Oui...
-...
-Alice, on déménage.
-QU...
-.... <img src=(">
-... Bien.

Et voilà. En une journée, j'avais tué mon meilleur ami, mon nouveau frère s'était fait émasculé, et j'allais déménager je ne sais trop où... Enfin, mon sort m'importait vraiment peu à l'heure actuelle, je ne méritais même pas de vivre...
Je ne sorti même pas de chez moi pour le reste de la semaine, j'étais tellement...dégoûté de moi même... J'avais beau me préparer tous les jours, je ne mis même pas le nez dehors une seule fois.
J'avais tué mon meilleur ami, tout était de ma faute, j'étais devenu le pire des enculés, j'ai cru que j'étais fait pour cette vie, elle me plaisait, c'était vraiment bien, mais ça allait trop loin. J'avais oublié d'où je venais, que j'étais devenu tout ce que j'avais toujours méprisé, jusqu'à en tuer Nicolas. Je ne me reconnaissais plus, je ne comprenais pas comment j'avais pu en arriver là. Je me regardai dans le miroir de ma chambre, enlevant mon pull, le jetant à terre, suivi de mon short, de mon débardeur, et de mes chaussons. J'étais en sous-vêtements, contemplant le reflet de ce que j'étais devenu. Je pleurais à chaude larmes, le maquillage coulait le long de mes joues, laissant des trainées noires sur mes mon visage.
"Trainées noires". La trainée que j'étais devenu, la noirceur de mon âme. Tout cet attirail fantaisiste qui n'était que de la poudre aux yeux pour paraître belle aux yeux du monde était en fait la parfaite représentation de ce que j'étais à présent. Je me mentais à moi même, cette vie n'était pas faite pour moi.
Et pourtant, je continuais à me dire...

"Je pourrai tout reprendre à zéro en déménageant, et après tout, cette vie mérite d'être vécue, j'vais pas faire de gâchis. Puis en fait, en y repensant, c'était un juste retour des choses, après toute une vie de souffrance, j'avais bien le droit de m'amuser un peu. Puis si Nicolas c'était suicidé, c'était un peu la faute d'Alice en fait... Moi j'ai juste fait une petite blague, c'est cette salope qui a joué avec pendant des années... Puis ce con avait qu'à pas s'accrocher à elle hein, c'est leur faute, merde !"

Mon rythme cardiaque diminua, je ramassais mon sac au sol, l'ouvrit et en sortit un petit contenant encore deux cachets d'extasy et un flacon contenant une solution de LSD ainsi qu'une flasque de Vodka. J'avalai mes cachets, faisant passer le tout avec le LSD et ma flasque de Vodka.
Je titubai au bout de quelques minutes, et me dirigeai vers mon bureau, trouvant du papier. J'essayai d'écrire en me prenant pour un crayon, mais ça ne marchait pas. Je mis donc mon annulaire dans un taille-crayon et commençait à tourner, encore et encore. Je fus pris d'un fou rire et couru en direction de ma fenêtre, traversant la vitre la tête la première.


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